En Corse, l’épidémie de fièvre catarrhale est désormais sur le point d’être maîtrisée. Selon un dernier bilan des services de l’État, 36 éleveurs ont été touchés sur l’île. Ils bénéficient désormais d'un remboursement de la vaccination et d'une aide financière en cas de perte d'un animal.
36 agriculteurs touchés par la fièvre catarrhale en Corse et 545 bêtes mortes. C’est le dernier bilan dressé par les services de l’État, en cette fin d’année.
Si l’épidémie avait suscité de vives inquiétudes il y a encore quelques semaines chez les éleveurs insulaires, désormais, elle marque le pas.
"La situation commence à se rétablir", indique la présidente de la FDSEA de Corse-du-Sud, Françoise Cianfarani. Et ce, grâce à la vaccination. Son remboursement étant désormais acté par l’État, elle a été déployée sur l'ensemble du territoire. "La vaccination commence à marcher, les choses ont en train de se régler", annonce de son côté Pierre Bessin, Directeur régional de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (Draaf) de Corse.
Si au départ, la question du vaccin ne faisait pas l'unanimité chez les éleveurs, ils sont aujourd’hui "peu à le refuser", souligne le directeur.
Indemnisation
Toutefois, les pertes pour les agriculteurs restent conséquentes, selon l'Office du Développement Agricole et Rural de Corse (Odarc) car "au-delà de celle de l’animal au démarrage de la campagne laitière, c’est l’impossibilité à reconstituer son cheptel immédiatement qui met en difficulté fortement l’exploitation".
C'est pourquoi un dispositif d'aide à destination des éleveurs a été débloqué. Ces derniers pourront être indemnisés jusqu'à 364 euros par animal perdu. L'enveloppe totale de 375 000 euros est financée par l'État (225 000 euros) et la Collectivité de Corse (150 000 euros).
Revendications
Cette indemnisation faisait partie des demandes formulées par les représentants de la filière agricole, au plus fort du dernier épisode de fièvre catarrhale.
Deux autres revendications avaient été exposées : la prise en charge financière intégrale de la campagne de vaccination et la mise en place d'une campagne sanitaire dans les troupeaux.
Une réunion de crise à ce sujet s’était tenue mi-novembre à Ajaccio, en présence des services de l'État et des représentants de la filière agricole. La Draaf s’était alors engagée à financer, sur ses fonds propres, la vaccination des troupeaux malades et ceux pour lesquels des suspicions de contamination existent.
Pathologie virale
Pour rappel, la fièvre catarrhale, apparue en Corse il y a une vingtaine d'années, est une pathologie virale qui touche les ovins, les caprins et les bovins.
Dans l'île, c'est un moucheron qui est vecteur de la maladie.
Le dernier épisode de fièvre catarrhale, qui a démarré en septembre, présentait une particularité : l'apparition d'un nouveau variant, qui provoque des mortalités beaucoup plus importantes.
Plan d'action
Prochaine étape désormais pour les agriculteurs : une réunion visant à mettre en œuvre un plan global d'action pour la filière. "Cela devrait venir se joindre à la réflexion en cours sur l’autonomie", commente José Colombani, président de la Chambre d'Agriculture de la Haute-Corse.
L’ensemble des acteurs, notamment les représentants des chambres régionales d'agriculture, de l'Odarc, de l'interprofession laitière ovine caprine corse (Ilocc) ou encore de l’État, devrait prendre part à cette réunion prévue en janvier prochain.