Franche-Comté et Bourgogne : les deux régions sont à gauche. Le scrutin des 6 et 13 décembre pourrait changer la donne. A coup de triangulaires.
Bourgogne Franche-Comté resteront-elles à gauche ?
Les deux régions, qui étaient détenues par le PS, vont-elles rester à gauche ? La partie est très loin d’être gagnée pour Marie-Guite Dufay, la présidente du conseil régional de Franche-Comté qui a été choisie pour mener la bataille de la grande région.Sur les 10 listes déposées, ses principaux adversaires viennent de la droite et de l’extrême droite de l’échiquier. Outre François Sauvadet, président UDI du conseil départemental de la Côte-d'Or, qui conduira la liste de l'union de la droite et du centre-droit, la présidente sortante devra aussi affronter Sophie Montel, tête de liste du FN.
Sans compter la concurrence des communistes et d’Europe Ecologie Les Verts qui n’ont pas fait le choix de l’union au premier tour.
Une logique de triangulaires
Globalement partout en France, ces élections régionales s'annoncent difficiles pour la gauche. Car elles pourraient déboucher sur grand nombre de triangulaires. Pour plusieurs raisons :
- L'heure est plus que jamais au tripartisme. Front National, Parti Socialiste, Les Républicains, le poids des 3 principaux partis politiques français n'a jamais été aussi proche.
- Ajouter à cela, le mode de scrutin. Il fixe le seuil de qualification au second tour à 10% des suffrages exprimés. Seules les grandes formations politiques devraient passer ce cap.
Avec ce mode de scrutin, on fabrique mécaniquement des triangulaires à la pelle"
explique Jérôme Fourquet, directeur du département d'opinion de l'IFOP.
Que peut faire la gauche face aux triangulaires ?
Pour Jérôme Fouquet de l'IFOP :
On peut se retrouver dans une majorité de régions où le PS sera en 3e position au premier tour et là, la pression sera maximale sur les épaules des dirigeants socialistes.
"Il n'y aura pas 36 solutions. Soit c'est le maintien, en essayant de rabibocher les morceaux de la gauche en quelques jours après une campagne qui aura été assez violente entre eux. En disant, on est certes 3e, mais quand on fait l'addition des voix de gauche on peut garder la région. Soit c'est un accord technique avec la droite pour faire barrage au Front national. Mais de toute façon la droite n'est pas preneuse. Soit c'est le Front républicain : on se retire face à la menace du FN. Mais là, vous êtes rayés de la carte pendant cinq ou six ans au conseil régional. Et ce cas de conscience va se poser dans de nombreuses régions."
Les triangulaires font peur aussi à la droite
Bernard Accoyer, député Les Républicains (LR) de Haute-Savoie, a prédit des élections régionales "difficiles" pour la droite en raison du grand nombre prévisible de triangulaires avec le Front national.
"On peut espérer que la droite remportera un grand nombre de régions, mais ce sera difficile", a déclaré Bernard Accoyer.
On voit bien que la gauche est divisée dans toutes les régions, en tout cas au premier tour, mais méfions-nous du rassemblement que peut opérer la gauche dans une situation où il y aura partout des triangulaires. On oublie trop qu'en triangulaire, pour la droite, c'est difficile de gagner.
a déclaré l'ancien président de l'assemblée nationale.
