Témoignage. "Nos vies sont suspendues" pour la soeur de l'Alsacienne Cécile Kohler, détenue en Iran depuis un an

Publié le Écrit par Astrid Servent
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Elle était partie faire du tourisme en Iran avec son compagnon. Soupçonnée d'espionnage par les autorités locales, l'Alsacienne Cécile Kohler est emprisonnée depuis mai 2022. A l'occasion du premier anniversaire de détention, sa petite soeur, Noémie, témoigne.

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Un an de détention pour Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris. Triste anniversaire, pour la famille et les amis de cette Alsacienne de 38 ans, partie faire du tourisme en Iran en mai 2022.

Depuis son emprisonnement, son comité de soutien "Liberté pour Cécile" se mobilise. Ils étaient sur le parvis de la Collectivité européenne d'Alsace le 6 février 2023. Ce dimanche 7 mai, rendez-vous était donné à Nanterre par ses amis et collègues. Objectif : "faire en sorte que Cécile ne tombe pas dans les oubliettes".

Sa famille, elle, n'a que très peu de contacts avec elle. Tous dénoncent "une détention arbitraire et sans fondement". Ils n’ont bénéficié que d’une seule visite consulaire de quelques minutes, sous haute surveillance, le 23 novembre 2022. Depuis, les demandes de visite sont systématiquement refusées. Noémie Kohler, sa petite soeur, nous confie leur inquiétude et leur angoisse.

Un an de cauchemar

Noémie Kohler raconte : "Cela fait un an qu'on traverse ce cauchemar, qu'on vit en décalage avec le reste du monde, c'est comme si nos vies étaient restées suspendues. Pour mes parents, c'est très très compliqué. Ils sont à bout, on est tous à bout. On a juste envie qu'elle rentre".

La famille de l'Alsacienne est très inquiète : "En un an, elle n'a eu qu'une seule visite consulaire, elle n'a pu joindre sa famille que trois fois par téléphone"

Le dernier appel en date remonte au 17 avril 2023 : "Ça a duré une dizaine de minutes et comme d'habitude, cela n'était pas prévu. En tout cas, nous n'étions pas prévenus de l'appel comme les deux fois précédentes. C'était sous surveillance, donc très compliqué d'avoir des informations précises sur ses conditions de détention. Nous nous sommes contentés d'échanger des mots d'amour et des mots de soutien".

La jeune femme reconnait sentir que les réponses de sa soeur sont "contraintes". L'enseignante alsacienne parvient malgré tout à donner le change : "C'est une personne qui est très très forte. Elle a une force intérieure incroyable. Même si mes parents l'ont sentie fatiguée, ils ont  le sentiment qu'elle se bat et qu'elle trouve des parades pour supporter sa détention. Elle s'accroche!"

Une situation très floue

La famille de Cécile Kohler est en contact régulier avec le Quai d'Orsay : "Ils sont très disponibles, très humains. On est très bien encadrés. Ils nous assurent être pleinement mobilisés pour la libération des otages. C'est vrai que pour nous, c'est long. La situation est bloquée. On n'a aucune perspective. On ne sait pas combien de temps ça va durer".

Noémie Kohler sait que sa soeur est accusée d'espionnage, sans connaître exactement les charges précises qui pèsent sur elle : "Elle est allée en Iran découvrir le pays, comme beaucoup de Français. Nous n'avons pas plus d'informations sur le contenu de son dossier".

Ne pas oublier

Ce dimanche 7 mai 2023, un an, jour pour jour après que Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris, ont été emprisonnés, leur comité de soutien s'est rassemblé à 11h30 à Nanterre à l'initiative des amis de Cécile Kohler.

Le 10 mai, le barreau de Bergerac (Dordogne) organise une conférence de presse en présence d'Ingrid Bétancourt, ex-otage des Farc en Colombie pendant six ans et le 14 mai, un rassemblement est prévu au Champs de Mars à Paris à 14h.  

La petite soeur de Cécile Kohler explique : "On se sent complètement impuissants dans cette situation. La seule marge de manœuvre qu'on ait en tant que proche et en tant qu'ami, c'est la communication et la mobilisation par le biais de ce genre d'événements." 

Cécile Kohler et Jacques Paris font partis des six otages français, retenus actuellement dans une prison d'Iran. 

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