Après un début de printemps humide en Alsace, la sécheresse semble pointer le bout de son nez en ce début de mois de juin 2023. Le manque de pluie depuis près d'un mois, couplé au vent d'est provoque une situation hydrique inquiétante, en particulier dans le sud du Haut-Rhin.

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Il va falloir patienter avant de revoir des journées pluvieuses. Depuis mi-mai 2023, l'Alsace connaît des journées estivales avec une absence de pluie pouvant ravir ceux qui veulent se prélasser au soleil. Mais la situation ne devrait réjouir personne. Le manque d'eau et les températures estivales font craindre une sécheresse d'ampleur pour l'été prochain, comparable à celle de 2022

Déjà, le premier trimestre 2023 affichait un déficit pluviométrique de l'ordre de 15 % , avec un pic au mois de février où les relevés indiquaient seulement 12 mm de pluie dans la région. En pleine saison de recharge, la nappe phréatique était sous tension, avec des situations disparates selon les secteurs.

À l'aube du printemps, la pluie a fait son grand retour et a permis de rehausser les niveaux de la nappe. Toutefois, la seconde partie de la belle saison a été marquée par un manque croissant de précipitations. "Nous avons eu pas mal de précipitations début mai, puis au milieu du mois un anticyclone s'est positionné sur les îles britanniques apportant un temps sec et chaud", indique Christophe Mertz, météorologue pour Atmo-Risk.

Un vent d'est et des températures en hausse

Le mois de mai est pourtant l'une des périodes où les précipitations orageuses sont nombreuses. Mais cette année, la situation est tout autre. "À Strasbourg, nous avons relevé 36 millimètres de pluie au cours du mois, alors que les normales se situent autour de 80 mm. On assiste donc à un déficit de plus de 50 %", constate le météorologue.

Depuis le 9 mai, aucune précipitation conséquente n'a été enregistrée dans la capitale alsacienne. Une situation qui se retrouve aussi à Mulhouse ou Colmar, avec un temps estival qui s'est installé dans toute la région et qui risque de durer. "Le temps restera sec pour la semaine à venir, avec des températures en hausse qui atteindront les 30 °C par endroits", ajoute Christophe Mertz. Des orages pourraient éclater le week-end du 10 juin, mais resteront très localisés et ne suffiront pas à résorber le déficit hydrique. 

Cette bise est un facteur aggravant sur l'assèchement des sols et des plantes

Christophe Mertz, météorologue à Atmo-Risk

Les sols, qui avaient bénéficié de pluies abondantes au mois d'avril et début mai, s'assèchent davantage avec les vents venant de l'Est. "Cette bise, que l'on constate depuis plusieurs jours en Alsace, est un facteur aggravant sur l'assèchement des sols et des plantes. C'est un vent avec une hydrométrie beaucoup plus faible que celui qui vient de l'ouest ou du sud, où les océans et la mer sont présents", explique le spécialiste. Pour un mois de juin dans les normales saisonnières, il faudrait 71 mm de pluie. Avec la météo des prochains jours, ce seuil semble difficilement atteignable. 

Les nappes phréatiques sous tension 

Même si la situation n'est pas encore à un stade critique, le niveau de la nappe phréatique d'Alsace inquiète. En effet, après une recharge difficile durant l'hiver et le printemps dernier, les niveaux demeurent bas et n'augmentent plus. À titre d'exemple, à Rossfeld (Bas-Rhin), la nappe a perdu un centimètre par jour au mois de mai, contre un demi l'an dernier et un tiers en 2020. "Dans les 10 jours, si aucune pluie ne tombe, on aura des niveaux comparables à l'an passé, avec une sécheresse exceptionnelle", analyse Carmen de Jong, professeure en hydrologie à l'université de Strasbourg.

À Brumath, la nappe se situe à un niveau bas et baisse depuis deux semaines. Au niveau de Strasbourg, elle est en baisse mais reste à un niveau autour de la moyenne. La situation est plus inquiétante dans le sud de l’Alsace. Au Petit-Landau, une commune à l’est de Mulhouse, les niveaux sont "extrêmement bas", selon l’APRONA, avec une sécheresse dont l'ampleur ne se produit qu'une fois tous les 20 ans. "Il est urgent de prendre des arrêtés sécheresse en amont pour ne pas se retrouver devant le fait accompli", ajoute Carmen de Jong. Pour le moment, rien n'a été décidé par les préfectures.

Le phénomène d'évapotranspiration empêche également les pluies de s'infiltrer dans les nappes. "Cette année, la couverture végétale est beaucoup plus dense qu'en 2022. Plus il y a de feuilles, plus l'évapotranspiration est forte", détaille la professeure. Les hypothétiques pluies d'orages qui résulteront des chaleurs de ce début juin 2023 ne feront donc que peu de bien à la nappe phréatique d'Alsace.

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