Comment fonctionne un marché de Noël et toutes les animations autour ? Nous sommes allés dans les coulisses du marché de Noël de Sélestat (Bas-Rhin), et bien évidemment, c’est l’incontournable professeur Sappinus qui nous a fait la visite.
En cette période festive, qui ne s’est pas encore baladé dans les marchés de Noël, si nombreux en Alsace ? Les rues sont pleines de décorations enchantées où s'échappent les effluves de bons repas chauds. Une réussite que l'on doit à de nombreuses petites mains qui s'affairent dans les coulisses.
20 ans que Philippe Rauel, ou plutôt, le professeur Sappinus, anime Sélestat pour Noël. Un coup de baguette magique et le voilà vêtu de l’accoutrement du professeur bien connu des Sélestadiens. Tous les matins, il va vérifier que tout se passe bien sur les places principales de la ville. “On vérifie que les sapins tiennent encore droit, que les lumières fonctionnent. Je vais voir les exposants, on ouvre les chalets. Le plus important, c’est que tout soit prêt à onze heures pour l’ouverture.” Il faut aussi s’assurer que l'humeur soit bonne. Et sur son passage, tous les touristes auront droit à leur accolade du professeur Sappinus.
Des touristes qui sont bichonnés. Avant qu'ils n’aient faim ou soif, les 30 exposants du marché de Noël doivent tout préparer. Jeanne Adoneth et son père, bouchers, sont au même emplacement depuis six ans, place de la bibliothèque humaniste. Sur les coups de 10 h 30, ouverture de chalet et mise en place des produits à vendre. Les terrines sont posées sur le rebord du chalet tandis que la choucroute est déjà prête, préparée tôt le matin.
L’ambiance est au rendez-vous, car la période a très bien commencé. “C’est une très bonne année”, nous confie Christophe Adoneth. Et il faut que ça fonctionne, parce que la période de Noël représente 30 pourcents du chiffre d'affaires annuel des Adoneth. “C’est le travail d’une année. Tout ce que vous voyez ici, on fait nous-mêmes.”
Une organisation millimétrée
Pour que Noël à Sélestat se déroule sans accroc, il faut penser à tout en amont. Parfois depuis janvier. Et chaque détail compte. D’abord, il faut tout imaginer : stands, animations…, Tous les ans, Philippe Rauel cherche à réinventer Noël tout en racontant histoires et légendes traditionnelles. Puis viennent les aspects logistiques : “Où allons-nous couper les sapins ? Quelles lumières utiliser ?" Il faut un petit village pour tout mettre en œuvre. “J’ai une super équipe. Les paysagistes, les électriciens, tout le monde participe. En fait, chez nous, Noël dure toute l’année.”
Au caveau Sainte-Barbe, les bénévoles sont à l’ouvrage. Un concours de la plus belle table de Noël se déroule au dernier étage. Au premier, des dizaines d’artisans proposent toutes sortes d’objets et de créations. Au rez-de-chaussée, l’atmosphère est féerique. Il faut traverser la maison du professeur Sappinus pour découvrir les décors enneigés qui nous mènent de stand en stand. Au bout du parcours, la Confrérie du Sapin vend des boules de Noël au bénéfice de l’association. Naturellement, certaines ont une forme de sapin. “Au bout des trois premiers jours du marché, toutes les boules de Meisenthal (site verrier) ont disparu. J’espère que nous serons réapprovisionnés, sinon, ça va être juste !”, s’amuse Denis Riehling, bénévole de longue date.
Lui et sa femme, Evelyne, font partie de la soixantaine de bénévoles qui travaillent pour la joie des petits et des grands. Malgré les réunions au cours de l’année et le temps passé derrière leur stand, ils prennent surtout beaucoup de plaisir. “Noël, c’est un temps de partage. C’est le meilleur moment pour être bénévole.”
Pendant ce temps, le professeur Sappinus continue d’arpenter les rues du centre-ville. C’est bientôt la fin de sa tournée quotidienne. Retour place de la bibliothèque humaniste et l’occasion est toujours bonne pour déguster un vin chaud entre collègues avant l’agitation du soir. Le marché de Noël de l’année dernière comptait 425.000 visiteurs. L’équipe du professeur Sappinus en attend encore plus cette année. A découvrir jusqu'au 29 décembre.