Après une fréquentation record l'année dernière, avec 3,3 millions de visiteurs, le marché de Noël de Strasbourg, ouvert le 27 novembre dernier, semble confirmer cette tendance en 2024. Les premiers retours des commerçants, hôteliers sont bons. Très bons.
L'année dernière fut une année à marquer d'une pierre blanche. La fréquentation du marché de Noël de Strasbourg avait enregistré une hausse de 17% par rapport à 2022 pour atteindre les 3,3 millions de visiteurs. Un record.
Cette année, forcément, les attentes étaient fortes. Les craintes de surfréquentation du centre-ville, notamment le week-end aussi. Il semblerait qu'après dix jours d'ouverture, la fréquentation de cette édition sera toute aussi bonne et la gestion des flux, mise en place, relativement efficaces.
La Riviera alsacienne
Dans les allées, malgré la pluie, la magie opère. Odeurs de cannelle, perches à selfie, yeux qui pétillent au rythme des guirlandes led. On ne vous fait pas le laïus, vous le connaissez. C'est peu ou prou le même chaque année.
Un laïus qui fait toujours autant recette à en croire les principaux acteurs du tourisme strasbourgeois. À commencer par Véronique Sigel, présidente de l'UMIH, branche hôtellerie, du Bas-Rhin. "Écoutez tout va bien, oui, la circulation est fluide, c'était notre grande crainte, et nos clients sont au rendez-vous. Si nous n'avons pas encore de chiffres consolidés, les premières remontées sont bonnes. Nos établissements sont remplis à 90%, comme l'année dernière qui était une excellente année. Et c'est parti pour durer jusqu'à fin décembre. Vous savez, pour nous, cette période est cruciale, c'est notre très haute saison, comme l'été pour la Riviera."
À date, la fréquentation de nos enseignes a augmenté par rapport à l'an dernier, mais le panier moyen, lui, baisse.
Gwen Bauer, les Vitrines de Strasbourg
Nous n'avons pas de pins maritimes, mais nous avons notre sapin. 30 mètres, ça vaut bien une pinède, non ? Pour les commerçants strasbourgeois, c'est un grand oui. "Nous pouvons noter déjà qu'à date, la fréquentation de nos enseignes a augmenté par rapport à l'an dernier. Ceci dit, les gens font plus attention et le panier moyen baisse. L'un dans l'autre, on s'y retrouve donc. La gestion des flux fonctionne même s'il a fallu faire quelques ajustements par rapport au dispositif mis en place par la préfecture, rue des Orfèvres par exemple, mais c'est réglé. Nous sommes satisfaits" précise Gwen Bauer, président des Vitrines de Strasbourg.
D'ailleurs, dans les allées de chalets, place Broglie, on constate le même engouement." Les allées sont plus larges, on peut circuler, les clients peuvent s'arrêter plus longtemps chez nous sans être bousculés. C'est bien. Pour l'instant, c'est même très bien" explique Alison qui vend des peluches au pied de l'opéra. Un peu plus loin, Tania, qui propose de la lingerie de table au marché depuis plus de 15 ans, se frotte les mains. Et ce n'est pas le froid. "Je pense que nous sommes partis pour une année équivalente à celle de l'année dernière. Ça a démarré en fanfare, pourvu que ça dure."
Dispositif week-end
Ainsi ce samedi 7 décembre, les allées sont noires de monde. Mais restent respirables. "Oui, ça reste agréable, on n'est pas collés les uns aux autres. Il faut quand même faire attention au verre de vin chaud, mais franchement, ça va. C'est peut-être parce qu'il pleut ?", se demande Pauline.
Peut-être. Peut-être aussi grâce au nouveau dispositif mis en place par la préfecture pour éviter les engorgements et les mouvements de panique lors des week-ends de forte affluence. Mis en place samedi dernier, il prendra effet tous les samedis et dimanches à partir de 15h pour "coller aux pics de fréquentation".
Ainsi, les mesures applicables uniquement les samedis et dimanche sont les suivantes : suppression de la zone de convivialité Place Kléber, instauration d'un sens de circulation piéton unique dans certaines rues de l'hypercentre (Rue de Maroquins, Rue de l'Outre), fermeture de la bretelle de sortie "Place des Halles" depuis la M35. Et si l'affluence y est "très forte" : fermeture temporaire de certains ponts piétons et de l'arrêt de tram Homme de Fer.
Certains sont quand même à la peine. Lucie pousse son vélo au milieu de la foule. Elle est rouge comme un poinsettia. " Punaise, c'est l'horreur, c'est l'enfer, c'est horrible. Je ne peux même pas faire trois pas alors pédaler… Enfin bon, j'imagine que c'est chaque année la même chose, c'est juste que j'oublie entre-temps". Pour les cyclistes strasbourgeois, il faudra encore un peu de patience, 20 jours encore à tenir le guidon et tout le reste. Le marché de Noël n'est pas un cadeau pour tout le monde, mais ça aussi, c'est traditionnel.