Ce samedi 30 novembre 2024 marque le premier crash test des nouvelles mesures de sécurité du marché de Noël de Strasbourg, prises par la municipalité et les autorités. France 3 Grand Est est allé à la rencontre des badauds.
Cela fait déjà quatre jours que le marché de Noël de Strasbourg (Bas-Rhin) a ouvert ses portes aux locaux et touristes de passage. Parmi les nouveautés de cette édition 2024, la mise en place de trois rues à sens unique — rue de l'Outre, rue des Orfèvres et rue du Maroquin — afin d'éviter un engorgement du centre-ville.
Ce samedi 30 novembre 2024, quelques barrières ornées de panneaux sens interdit et du personnel d'accueil en doudoune bleu ont été positionnés à l'abord de ces rues pour guider le public.
#Sécurité | En ce premier week-end du Marché de Noël de #Strasbourg, et pour profiter au mieux des festivités, de nouvelles mesures de circulation piétonne sont désormais applicables le week-end ⤵️
— Préfet de région Grand Est & du Bas-Rhin 🇫🇷🇪🇺 (@Prefet67) November 29, 2024
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Le changement reste discret pour certains habitués. "Je n'avais pas remarqué que c'était à sens unique, ça ne m'a pas interpellé, c'est juste les panneaux qu'on a vus en arrivant ici qui me l'ont fait remarquer", déclare l'un d'entre eux.
Un sens de circulation piéton sur le marché de Noël, bonne ou mauvaise idée ? "Je pense que c'est une bonne idée parce qu'on s'est rendu compte qu'à l'heure actuelle, il y a déjà énormément de monde", déclare un Aveyronnais en visite.
Le oui ne l'emporte cependant pas vraiment et les avis sont partagés : "Je ne crois pas que ça change quelque chose", avance un vieil homme, dubitatif. "Non, ce n'est pas du tout une bonne idée parce qu'on est serré et on ne sait pas par où passer", râle une autre piétonne un peu plus loin.
Un samedi stressant pour les travailleurs
Du côté des commerçants, même son de cloche. "Pour le moment, on ne voit pas trop d'impact. Je ne pense pas que ce soit une bonne idée parce que ça oblige les gens à faire un détour... mais on verra", conclut une vendeuse de vin chaud.
Si le marché a établi un record d'affluence en 2023, avec plus de 3,3 millions de visiteurs, les rues ne sont pas encore totalement noires de monde, en ce milieu de journée, samedi. Le plus gros risque d'engorgement est en soirée, avant la fermeture du marché à 21h.
Mais pour les quelques travailleurs zélés qui passent par là, c'est une autre histoire. Un livreur à vélo tente de se frayer un passage devant la cathédrale embrumée, sonnette à portée de gant.
"C’est compliqué pendant cette période", avoue-t-il en sortant de petits cartons de sa remorque. "Mais ça va, on fait comme on peut pour livrer tous ces colis en temps et en heure. On essaye de gérer notre stress et on se dit que c'est que pendant un mois".
Un accès en voiture difficile
D'autres riverains ont dû faire preuve de patience ce samedi en début d'après-midi. Des bouchons se sont formés dans le centre-ville de l'Eurométropole. Le Service d'informations et de régulation automatique de la circulation (Sirac) rassure tant bien que mal : "la situation n'est pas catastrophique, on a vu bien pire à cette période".
Trouver une place pour se garer relevait de la gageure malgré les trois parkings relais supplémentaires prévus par la CTS pour la période du marché. Seul celui du Zénith avait encore quelques places libres, avec un relais en navette ou en transport en commun vers le centre-ville.
En plus des difficultés de circulation en voiture, la police municipale de la ville avait annoncé en début de semaine un préavis de grève (reconductible) jusqu’au 18 décembre. Les syndicats ont déploré dans un communiqué un manque d’action face à leurs revendications nationales sur une revalorisation du régime indemnitaire et une amélioration des conditions de départ en retraite.
Au total, plus de 1 000 personnels sont censés être chargés de la sécurisation du marché de Noël, ouvert jusqu'au 27 décembre. Des renforts sont attendus de la part de l'armée, des gendarmeries et même de drones pour surveiller la foule.
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Malgré la grève de la police municipale, les passants disent se sentir en sécurité. Une flâneuse anglaise ressent de la "cordialité" et de la "chaleur" même si elle avoue d'elle-même que le marché est "bondé".
Une Ariégeoise confirme qu'elle se sent en sécurité malgré la foule, évoquant le souvenir des attentats de 2018. Les patrouilles régulières de militaires, policiers nationaux et gendarmes pourraient expliquer ce sentiment, mais, pour elle, la raison se trouve ailleurs : "Je ne sais pas, peut-être que c'est l'ambiance ?"