Deux jours après son placement en garde à vue, Jean-Marc Reiser, soupçonné de séquestration arbitraire criminelle de Françoise Hohmann disparue en septembre 1987, a été mis en examen ce mercredi 26 juillet. Une de ses anciennes compagnes, également en garde à vue, a été remise en liberté.
Dans un communiqué daté du 26 juillet 2023, le procureur de la République de Strasbourg annonce la mise en examen de Jean-Marc Reiser, 48 heures après son placement en garde à vue. Il est soupçonné de séquestration arbitraire criminelle contre la personne de Françoise Hohmann, disparue en septembre 1987. L'information judiciaire rouverte sur charges nouvelles arpès non-lieu de ce chef prononcé en 1992 était confiée à deux magistrats instructeurs co-saisis.
Reconnu coupable en appel de l'assassinat de Sophie Le Tan le 29 juin 2023, Jean-Marc Reiser est donc aujourd'hui à nouveau confronté à la disparition de Françoise Hohmann. Une affaire dans laquelle l'homme de 62 ans a été acquitté en 2001 faute de preuves, le corps de Françoise Hohmann n'ayant jamais été retrouvé.
Une de ses anciennes compagnes, également placée en garde à vue pour séquestration ou détention arbitraire, a été remise en liberté. Cette personne partageait la vie de Jean-Marc Reiser au moment des faits. À l’époque, elle avait fourni aux enquêteurs un alibi pour le natif d'Ingwiller. Alibi qui s'était finalement révélé inexact.
"Corriger une défaillance de la justice"
Pour Thierry Moser, avocat de la famille Hohmann, qui était parvenu à relancer l'affaire en 2020, dix-neuf après l'acquittement de Jean-Marc Reiser pour homicide volontaire c'est "beaucoup d'émotion, de satisfaction et beaucoup d'espoir aussi. J'espère que cette mise en examen va déboucher, dans un délai raisonnable, sur un renvoi par-devant la Cour d'Assises de Strasbourg. À ce moment-là, Reiser devra enfin rendre des comptes à la justice et à la famille Hohmann et la justice passera.
La justice avait très mal fonctionné en 2001. Reiser passait devant la Cour d'Assises de Strasbourg pour le meurtre de la malheureuse Françoise, il avait été acquitté au bénéfice du doute, une décision que je déplore. La mise en examen de ce jour viendra je l'espère et je le crois corriger cette défaillance. C'est une étape très importante sur le chemin de la vérité."
Concernant la compagne de Jean-Marc Reiser, remise en liberté, Thierry Moser se dit "indifférent". "Je suis convaincu que cette dame n'a joué aucun rôle dans la réalisation de l'action criminelle. Elle a simplement, ce qui est déjà de trop, couvert par son silence son compagnon de l'époque. C'est moralement choquant, c'est blâmable mais je pense que juridiquement les poursuites ne sont pas possibles et l'essentiel pour moi est d'obtenir la condamnation de Reiser."
L'acquittement pour homicide volontaire de 2001 ne pouvant pas être remis en cause, c'est donc vers la détention ou séquestration arbitraire criminelle que le dossier s'oriente. La tenue d'un éventuel nouveau procès serait un immense motif d'espoir pour la famille qui espère notamment retrouver la dépouille de Françoise Hohmann.