C'est un épisode qui se répète depuis plusieurs mois. Le campement installé place de l'Etoile à Strasbourg depuis le début le mois de juillet 2023 a été évacué, ce 17 août 2023, par les forces de l'ordre. Les 115 personnes présentes se "verront proposer une solution d'hébergement" par l'Etat.
La préfecture du Bas-Rhin a accordé le concours de la force publique, ce jeudi 17 août 2023 aux alentours de 9h30, pour procéder à l'évacuation du campement de la place de l'Etoile à Strasbourg. La Ville de Strasbourg, en sa qualité de propriétaire des terrains occupés, avait déposé une requête en ce sens le 21 juillet. La préfète du département affirmait jusqu'alors ne pas disposer des moyens nécessaires évacuer les 115 personnes présentes.
Les tentes se sont multipliées dès le début du mois de juillet. La municipalité justifie ce choix par le caractère d'urgence lié à la situation précaire des occupants des 24 tentes. "L'urgence tient au contexte de précarité et d'insécurité, aggravées en raison de la présence d'enfants sur le site ; la dignité des intéressés est en péril", précise-t-elle.
Elle précise également que la mairie doit désormais "procéder systématiquement au dépôt d’un référé auprès du Tribunal administratif, dès occupation et installation de campements". Cette procédure se fait "en toute transparence avec les personnes et les associations".
Une "solution d'hébergement" proposée
Selon le communiqué de la préfecture, toutes les personnes présentes sur le campement "se verront proposer par l'Etat une solution d'hébergement dans des dispositifs adaptés à leur situation administrative".
Sur place, certaines personnes du campement sont parties d'elles-mêmes. D'autres ont été transportées dans un car en direction d'un gymnase de la Ville. Le lieu exact reste pour l'heure inconnu.
Il s'agit du quatrième démantèlement du campement de l'Etoile en douze mois. Déjà en juillet et décembre 2022, puis le 23 juin dernier, des opérations d'expulsion similaires avaient été ordonnées par la préfecture.
La colère du collectif DNSI
Peu d'associations étaient sur place lors de cette quatrième évacuation. Pour Antonio Gomez, membre du collectif "D'ailleurs nous sommes d'ici 67", la Ville est aussi "responsable" de cette spirale infernale. "La solution, pour eux, c'est de cacher la misère. Il y a un manque de logements et c'est ça le vrai problème. Il faut que la mairie réquisitionne les logements vides".
"On ressent de la honte et de la colère. Il y a des enfants et des personnes malades. Aucun suivi n'est fait de la part de la Ville ou de la préfecture. Strasbourg doit devenir une ville de la solidarité et arrête d'envoyer ces gens à droite et à gauche", ajoute-t-il.
Le collectif s'attend à ce qu'un autre campement revienne sur la place de l'Etoile si aucune solution pérenne n'est décidée par les pouvoirs publics.