Moustique tigre : à Strasbourg, une impressionnante opération de démoustication organisée après un cas de dengue

Une opération de démoustication a eu lieu dans la nuit du lundi 12 au mardi 13 septembre dans deux quartiers de Strasbourg après un cas de dengue. Le but : réduire la présence du moustique tigre, qui pourrait transmettre le virus à la population.

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Des agents en combinaisons intégrales, des camions qui dispersent du produit insecticide dans la rue, de la lumière ultraviolette pour attirer les moustiques : l'opération de démoustication des quartiers de l'Orangerie et de la place d'Austerlitz à Strasbourg avait des airs de films de science fiction, dans la nuit du 12 au 13 septembre.

Après la détection d'un cas de dengue dans le secteur début septembre, il fallait agir vite pour empêcher que le moustique tigre, présent en Alsace et particulièrement actif cet été, ne puisse propager le virus aux autres habitants. 

Cette procédure n'est prévue par l'Agence régionale de santé qu'en cas d’arbovirose (dengue, zika et chikungunya), ce qui est peut courant depuis l'apparition de l'insecte en 2015. 

"Ce sont des situations où les patients ont été contaminés dans des régions où il y a beaucoup de dengue, ça peut être les Antilles ou la Réunion, mais aussi toutes les zones tropicales, explique le professeur Yves Hansmann chef de service pôle maladies infectieuses au CHU de Strasbourg. Quand ils rentrent de leur séjour, les moustiques qui sont présents ici, à Strasbourg et en Alsace, et qui sont des vecteurs du virus, vont les piquer et récupérer le virus, qui sera transmis à une personne qui n'a pas voyagé. C'est ce qu'on appelle un cas autochtone de dengue." 

26 cas autochtone de dengue en France en 2022

Le but de la démoustication : détruire et empêcher la prolifération de moustiques tigres potentiellement porteurs de la maladie. Initialement prévue dans la nuit du jeudi 8 au vendredi 9 septembre, elle a dû être reportée à cause d'averses, à la nuit du 12 au 13 septembre.

Par précaution, il a été conseillé aux habitants de demeurer à l’intérieur des bâtiments, de fermer les fenêtres, de rincer à l’eau tout mobilier de jardin ou encore de rentrer les gamelles des animaux, le linge et les jouets des enfants. Un arrêté préfectoral a été pris pour établir une zone de sécurité jusqu'à 30 minutes après la pulvérisation, qui s'est déroulée à une heure de faible fréquentation, afin d’éviter l’exposition de la population au produit.

Les moustiques tigres étaient particulièrement actifs cet été, donc on est particulièrement vigilant. Le risque est réel, même si les seuls cas autochtones détectés pour l'instant l'ont été sur le pourtour méditerranéen.

Pr Yves Hansmann

Les autorités ne prennent pas le risque d'un cas de dengue autochtone à la légère. "Ces dernières années, il y a eu une grande prolifération de ces moustiques, que ce soit à Strasbourg et partout en France. Ils étaient particulièrement actifs cet été, donc on est particulièrement vigilant. Le risque est réel, même si les seuls cas autochtones ont été détectés sur le pourtour méditerranéen, en Occitanie également, où il fait chaud et humide", continue le spécialiste. Les 26 cas de dengue déclarés cette année justifient selon le Pr Yves Hansmann un état d'alerte "un petit peu plus important que ce qu'on connaissait auparavant". Des opérations du même ordre pourraient donc être amenées à se reproduire. 

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