Une semaine après les dysfonctionnements aux buvettes du stade de la Meinau, le Racing Club de Strasbourg a tenu à s'expliquer sur les raisons de ce fiasco. Il promet également du changement, et ce dès le prochain match à domicile, contre Reims.
Le samedi 6 août, lors du premier match de la saison 2022-2023 de Ligue 1, de nombreux supporters strasbourgeois se sont plaints de la lenteur du service aux buvettes du stade de la Meinau. Le club invoque un manque de moyens humains et compte rectifier le tir lors de la rencontre face à Reims, ce dimanche 21 août.
Quarante minutes pour une bière, des supporters obligés de prêter main forte aux serveurs et serveuses désemparé(e)s... Un triste spectacle s'est joué dans les tribunes de la Meinau, lors de la défaite (1-2) des hommes de Julien Stéphan face aux Monégasques le 6 août 2022. Une pétition, qui a recueilli plus de 2.000 signatures a même vu le jour : "Le cœur du projet Racing, c'est l'accueil du client. Et là, on est passé à côté", a reconnu le directeur général adjoint du club Alain Plet.
Ce dernier a tenu à expliquer les raisons qui ont conduit aux scènes de chaos du match contre Monaco. Il pointe comme principal problème l'employabilité : "175 intérimaires avaient indiqué leur présence pour travailler aux buvettes. Mais lors du match, il n'étaient que 126. Les buvettes étaient en sous-effectif."
Les difficultés de recrutement au cœur du problème
Depuis plusieurs années, le Racing fait appel à un prestataire, AB Restauration, pour gérer les buvettes de la Meinau. Ce prestataire a son propre canal de recrutement : "Ce sont eux qui nous ont informés de ce sous-effectif, que nous avons constaté avant le match en voyant les longues files d'attente, continue Alain Plet. Ce sont surtout des étudiants, qui ne sont pas forcément présents à Strasbourg pendant l'été. Mais ça, ce n'est pas nouveau."
Le club, qui travaille avec deux autres agences d'intérim, avait remarqué dès juillet des problèmes de défection au niveau du personnel de sécurité, et avaient élargi le nombre de sociétés partenaires : "Pour les buvettes, on avait anticipé ce problème, qui est présent dans la restauration ou l'hôtellerie. Mais pas de cette ampleur", ajoute le directeur général adjoint, qui note que le même scénario s'est joué à Bordeaux, lors de la rencontre face à Niort du samedi 13 août.
Nous n'avons pas attendu les messages de protestation pour intervenir.
Thomas RodriguezResponsable de l'expérience stade au Racing Club de Strasbourg
C'est pourquoi une réunion de crise s'est tenue dès le samedi soir entre les différents acteurs : "Nous n'avons pas attendu les messages de protestation pour intervenir. Il y avait un problème, ça sautait aux yeux, témoigne Thomas Rodriguez, responsable expérience stade. Et la pétition lancée par les supporters a confirmé notre idée."
Quatre buvettes supplémentaires
Devant les journalistes, Alain Plet a annoncé plusieurs mesures pour ne pas revivre le calvaire de Monaco. Dès le prochain match à la Meinau, quatre nouvelles buvettes seront installées dans les coursives basses ouest, sud et nord, ainsi que dans la fanzone.
Aussi, davantage de personnels seront présents : "Nous avons conclu des partenariats avec deux nouvelles sociétés d'intérim, et en prévision des désaffections, nous avons monté la jauge à 195 personnes, contre 175 jusque-là", annonce Alain Plet. Ce dernier n'exclue pas non plus de discuter de la rémunération du personnel. Cinq vendeurs ambulants seront également présents pour servir les supporters. Ils ne prendront d'ailleurs que la carte bleue afin de faciliter la vente.
Un premier bilan après la réception de Nantes
Un nouvel espace de convivialité doit également voir le jour contre Nantes, le 31 août. Considéré comme la petite sœur de la fanzone, il sera installé derrière la tribune nord. Après ces deux prochaines rencontres à domicile, un premier bilan sera établi : "Rien n'est fixé, les choses peuvent encore évoluer", assure Thomas Rodriguez.
Alain Plet a profité de cette rencontre avec la presse pour présenter les projets du Racing à plus long terme concernant la restauration. Aux alentours de la trêve internationale de fin septembre, le club compte organiser un job dating avec l'Université de Strasbourg afin de nouer un partenariat : "L'idée, c'est de fidéliser les intérimaires, en ayant une base de personnes qui s'installent toute la saison, pour proposer un meilleur service. Car c'est un métier!"
À l'avenir, la rénovation du stade de la Meinau, qui doit atteindre une capacité de 32.000 places contre 26.000 actuellement, permettra de proposer plus de services de buvette aux supporters : "Aujourd'hui, nous sommes à cinq mètres linéaires pour 1.000 personnes. Nous aimerons doubler ce chiffre, en nous inspirant de ce qui se fait par exemple en Allemagne", annonce le directeur général adjoint. Le projet doit voir le jour en 2025.