Stationnement à Strasbourg : tarifs à la demi-journée, au mois, à l'année... Voici les nouveaux forfaits pour les professionnels

La ville de Strasbourg a présenté la nouvelle grille des tarifs de stationnement, ce mercredi 15 novembre. Elle concerne les professionnels et les personnes qui travaillent en horaires décalés. De nouveaux forfaits à la demi-journée, au mois ou à l’année complètent la formule actuelle au prix de 11 euros par jour.

Un stationnement plus adapté aux professionnels, c’est ce que souhaite mettre en place la ville de Strasbourg. Dès janvier 2024, il sera possible pour les professionnels et certains salariés de choisir leur formule de stationnement.

Un seul tarif était proposé, jusqu’ici : les 11 euros par jour. Des formules modulables vont être mises en place. D’après la mairie, la volonté est de s’adapter notamment aux besoins des "artisans" ou des "métiers de bouche".

D’autres professions, jusqu’ici exclues du champ d’application de ce tarif, vont aussi bénéficier de cette réforme du stationnement. C'est le cas des aides à domicile. France 3 Alsace fait le point.

Les pro Mobile, les atypiques et les autres

Les professionnels vont avoir accès à de nouvelles options, dans l'offre Pro Mobile. "La situation actuelle avec les 11 euros par jour était insuffisante. Au niveau tarifaire, le forfait qui était à 11 euros pour les professionnels dans l'ancien système est maintenu. En revanche, la demi-journée sera à 5,50 euros. Pour les forfaits professionnels, autres que les secteurs médicaux et des soins à la personne, le prix sera de 60 euros par mois ou de 600 euros par an", promet Pierre Ozenne. Cela concerne les "artisans" et les "métiers de bouche".

Autre avancée, selon l'adjoint au maire en charge des espaces publics et de la voirie : "Des professions entières qui étaient exclues jusqu'à présent des dispositifs professionnels, notamment les aides à domicile, pourront bénéficier de forfaits qui seront de 40 euros par mois ou 400 euros par an." Cela, en plus de la formule quotidienne à 7 euros. Il évoque plus de simplicité. "Ils n'auront pas besoin de faire des démarches au jour au jour, surtout s'ils prennent un abonnement annuel", détaille l'élu municipal.

Reste la question des salariés à horaires qualifiés d'"atypiques". Cette catégorie, mais aussi les indépendants, va faire l'objet d'un tarif à 3 euros la demi-journée. Cela s'appliquera en zone verte ou en zone orange. Attention toutefois : son utilisation sera limitée à "six utilisations maximum par semaine". Il faudra en outre un justificatif précisant que le salarié commence avant 6 heures ou termine après 22 heures.

À noter que le stationnement reste gratuit pour les professionnels de santé en intervention. Il s'agit des "médecins, infirmiers et infirmières, kinésithérapeutes et sages-femmes qui justifient d'un grand nombre de visites par an au domicile de leurs patients", selon la mairie.

Le scepticisme du côté professionnel

Pas sûr que cela suffise pour répondre à la demande des professionnels. C’est le cas de cet employé qui travaille dans une entreprise de carrelage et de sanitaires. Lui qui travaille à Strasbourg et aux alentours se montre mitigé : "Ça va dans le bon sens, mais le problème, c'est qu’on ne reste pas sur place une demi-journée pour un chantier. Ce qui revient à payer les 11 euros pour la journée. Ce n’est pas la meilleure solution : il faut trouver un juste milieu pour pouvoir accompagner les entreprises et qu'elles puissent travailler à Strasbourg."

L’idée de l’abonnement annuel ne le convainc pas davantage. "30% de nos chantiers sont à Strasbourg et les 70% restants sont en dehors. Un tarif annuel ne correspondra pas forcément à nos attentes. Si vous n’avez pas de chantiers à Strasbourg, vous êtes pénalisés. Payer un abonnement, mais ne pas travailler au centre-ville : il suffit de travailler dans un village autour de Strasbourg, six mois dans l’année, et vous avez plus ou moins 300 euros qui partent pour rien dans un forfait", argumente l’entrepreneur.

Il confie même avoir dû renoncer à une partie de son travail. "Depuis les augmentations tarifaires, il m’est arrivé de refuser des chantiers, car le seul prix du parking prend un gros budget sur les chantiers. On a déjà des problèmes pour trouver une place, et le peu de places qu’on trouve est cher. Au centre-ville, il suffit de multiplier les 11 euros quotidiens à payer par 10 ou par 20 et ça donne des montants extrêmement hauts. On préfère rayonner autour de Strasbourg, dans des villages aux alentours, pour ne pas avoir des tarifs aussi élevés", termine-t-il.

Vive opposition aussi pour d’autres professionnels : les policiers. Dans un communiqué publié ce mercredi 15 novembre sur X (anciennement Twitter), un syndicat de la profession s’indigne avec ironie de ces nouvelles dispositions. "Alliance Police Nationale 67 est surpris que les forces de l’ordre ne soient pas inclus dans ce dispositif. Alliance Police Nationale 67 tient à rappeler à l’édile de Strasbourg que les Policiers sont majoritairement soumis à des horaires atypiques", clame la publication.

Côté chambre de Métiers d'Alsace, ce plan pour le nouveau stationnement professionnel est salué. "On a voulu la simplification pour les artisans. Dans les décisions prises, il y a les professions et les collaborateurs qui n'ont pas été pris en compte dans un premier temps. C'est le cas des professions libérales comme les infirmières, les coiffeuses à domicile, les personnes qui sont obligées de se déplacer en véhicule toute la journée à Strasbourg", d'après Jean-Luc Hoffmann, président de cette chambre.

"Les places violettes vont dans le bon sens, puisque les clients de nos commerces et de nos artisans peuvent atteindre le magasin ou la boutique pour retirer la marchandise qu'ils ont commandée. Cela va vraiment dans le bon sens", conclut-il.

Dans l'ensemble de la capitale alsacienne, qu'il s'agisse ou non de professionnels, 65 000 places de stationnement sont disponibles dans les rues ou dans les parkings en ouvrage.

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