L'épicerie italienne Monna à Strasbourg ferme et invoque la nouvelle politique de stationnement

L'épicerie italienne Monna ouverte en 2020 sur la Grande Île à Strasbourg va fermer ses portes début septembre 2023. Après avoir surmonté la hausse des prix de l'alimentation et des transports, la gérante met en cause la nouvelle politique de stationnement qui fait fuir ses clients.

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Une bien triste nouvelle pour tous les amateurs de vins et jambons italiens. L'épicerie Monna, située rue de l'Ail sur la Grande Île de Strasbourg, va devoir fermer ses portes début septembre 2023. Ce sont les gérants, Olivier et Marie De Cesaris, qui l'ont annoncé ce 16 août sur leur page Facebook. 

La publication a recueilli pas moins de 150 commentaires, avec des clients qui font part de leur tristesse, mais aussi leur colère à l'établissement. Depuis son ouverture en juillet 2020, Monna a conquis le cœur des Strasbourgeois, mais aussi des habitants de Kochesberg, du Haut-Rhin, et même de l'Allemagne. 

Depuis l'annonce, les deux gérants croulent sous les demandes. "Les clients veulent faire leurs derniers achats avant que l'on ne ferme nos portes. Ça fait plaisir à voir, mais malheureusement on accuse le coup et il faut que l'on ferme. On préfère partir maintenant avant de ne plus pouvoir sortir la tête de l'eau. L'aventure strasbourgeoise s'arrête là, c'est devenu impossible", précise la gérante.

Baisse progressive de la clientèle

Lors de son ouverture, l'épicerie italienne avait près de 650 références à disposition. "80% de nos produits sont uniques en Alsace, on ne les retrouve nulle part ailleurs. Je pense à la mozzarella qui vient de Paestum au sud de Naples, ou encore au jambon de Parme. C'était notre ambition d'apporter l'Italie à Strasbourg", explique Marie De Cesaris.

Ces 650 références ont été ramenées à 250 aujourd'hui. Le personnel lui est passé d'une dizaine à seulement quatre personnes. En trois années d'activité, différents facteurs ont provoqué une baisse de la clientèle et de leur consommation.

"Nous savons que nous pouvions surmonter la pandémie de Covid-19, car les gens allaient recommencer à consommer tôt ou tard. Puis l'inflation est passée par là et avec lui la hausse des coûts des transports et des marchandises que nous faisons venir d'Italie", déplore-t-elle. À titre d'exemple, le jambon de Parme qu'elle fait venir a connu une hausse de 10 euros en trois ans.

L'épicerie tente de l'imiter la répercussion sur ses prix en baissant ses marges. "Plusieurs clients ont compris les augmentations que nous avons dû instaurer. Il reste que la clientèle a baissé. Mais cela restait largement gérable. Je ne m'inquiétais pas pour mon commerce", assure-t-elle. 

Les tarifs de stationnement pointés du doigt

Mais le "coup de grâce" aura été l'instauration de la nouvelle politique de stationnement de la municipalité strasbourgeoise en avril 2023. En effet, les tarifs en zone rouge, où est située l'épicerie, ont augmenté de 2,10 à 3,50 euros la première heure de stationnement. Les deux heures sont facturées 8 euros et les trois heures 35 euros.

L'objectif, selon la mairie, est d'inciter les automobilistes à garer leurs véhicules dans des parkings en ouvrage et d'emprunter le tramway. Une décision qui avait fait bondir l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie du Bas-Rhin (UMIH) qui réclame la gratuité du stationnement entre 12h et 14h et une baisse des tarifs.

J'ai perdu ma clientèle du Kochersberg mais aussi ceux venant d'Allemagne

Marie De Cesaris, gérante de l'épicerie Monna

Les répercussions de cette politique de stationnement, Marie De Cesaris ne l'a pas remarqué tout de suite. "Les clients habitués venaient une à deux fois par mois pour des courses de 150 euros environ. Au fur et à mesure, j'ai remarqué que ces clients ne venaient plus. Je ne me suis pas posé plus de questions tout de suite", raconte-t-elle.

"Quelques semaines après, je rencontre une cliente dans un magasin de bricolage qui ne venait plus à l'épicerie. Elle m'a expliqué qu'elle a essayé de se trimbaler toutes ses courses dans le tram et qu'elles avaient les mains sciées. D'autres trouvent le stationnement trop cher. Depuis, j'ai perdu toute la clientèle du Kochersberg mais aussi ceux venant d'Allemagne". Pour l'épicière, l'instauration de la place violette ne fonctionnera pas. "Personne ne fait ses courses en une heure top chrono dans les différentes boutiques du centre", estime-t-elle.

Face à cette situation, les gérants ont préféré mettre la clé sous la porte avant de se retrouver dans une situation irrémédiable. "On est dépité. Le local va certainement être repris, je dois signer à la fin du mois. Je ne prendrai plus le risque d'ouvrir un commerce à Strasbourg". Marie et Olivier prévoient de "prendre la température" ailleurs et pourquoi pas y ouvrir un autre commerce. 

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