TEMOIGNAGES. Bac de philo 2022 : "On aimerait des sujets plus parlants pour notre génération"

Ce mercredi 15 juin, 18.921 candidats inscrits au baccalauréat dans l’académie de Strasbourg, ont passé l'épreuve de philosophie. Parmi eux, trois étudiantes du lycée Kléber à Strasbourg nous racontent ces quelques heures passées à plancher.

18.921 candidats sont inscrits au baccalauréat dans l’académie de Strasbourg dont 9935 en filière générale. Parmi eux, Zoé, Manon et Merlin. Toutes les trois sont étudiantes au lycée Kléber de Strasbourg et ont passé l’épreuve de philosophie ce mercredi 15 juin.

Il fallait choisir entre deux dissertations et un commentaire de texte. Zoé a choisi de commenter le texte d'Antoine-Augustin Cournot. Un extrait de "Essai sur les fondements de nos connaissances et sur les caractères de la critique philosophique" qu’elle a trouvé "un peu vide". "Il n’y avait pas grand-chose à dire sur ce texte", témoigne la jeune fille.

Manon a choisi la dissertation sur "Revient-il à l’État de décider ce qui est juste ?". Elle a trouvé que "les sujets n’étaient pas intéressants. On aimerait des sujets plus parlants pour notre génération. Parce que l’art et l’Etat, ce ne sont pas les sujets qui nous intéressent le plus", détaille l’étudiante.

Quant à Merlin, elle a composé une dissertation sur le thème de l’art. Elle a mis environ trois heures à répondre à la question : "Les pratiques artistiques transforment-elles le monde ?". "Je n’ai même pas cité de philosophes. J’ai juste écrit avec plaisir. Je me suis imaginée être une écrivaine au troisième étage de son appartement bourgeois à Paris, en fumant la pipe, qui écrivait le premier chapitre de son livre", raconte la lycéenne avec le sourire.

Une épreuve à coefficient 8

Toutes les trois sont sorties avant la fin du temps imparti. Au bout de deux heures pour Zoé et un peu plus de trois heures pour Manon et Merlin. "C’était angoissant les conditions d’examen avec les surveillants. On n’a pas l’habitude de ça", raconte Merlin.

Toutes sont frustrées de ne pas avoir pu "sortir des citations apprises par cœur". "On nous force à apprendre plutôt que de nous encourager à développer notre pensée alors que là, les questions ne se prêtaient pas du tout à ce qu’on a appris en cours", affirme Manon.

Cette année, il y avait 17 notions au programme comme la liberté, la conscience ou encore l’Etat. Les trois lycéennes disent avoir fini le programme "juste à temps". "C’était un peu stressant car notre professeur a eu le Covid deux fois donc on a loupé pas mal de cours. Ceux de la fin, on les a reçu par mail", regrette Zoé.  

Deux professeurs pour une matière 

Zoé et Manon suivent la spécialité humanités, littérature et philosophie qui compte pour un coefficient 16 dans la note finale du baccalauréat. Elles suivent en année de terminale dix heures de philosophie par semaine. "Le problème c’est qu’on a deux professeurs de philosophie : celui de la spécialité et celui du tronc commun. Mais ils n’ont pas la même méthode. Avec le professeur de spécialité, on peut s’exprimer en 'je' alors que là pour l’épreuve du bac, il faut appliquer une autre méthode. J’avoue que j’étais un peu perdue ce matin devant ma copie", précise Zoé.    

Les cours se sont terminés le 11 juin pour les trois amies. Elles avaient donc quatre jours pour réviser l’épreuve de philosophie. La prochaine et dernière étape du baccalauréat, le Grand oral, aura lieu à partir du 20 juin.  

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