Alors que la Turquie et la Syrie recherchent encore des victimes sous les décombres causés par un tremblement de terre, les pompiers du Bas-Rhin s'entraînent, eux, chaque semaine à Oberschaeffolsheim grâce à leur unité spécialisée. Objectif : intervenir en cas d'effondrement de bâtiments dans le département.
C'est un travail méticuleux qui demande de la rigueur et de la patience. Depuis le tremblement de terre survenue le 6 février en Turquie et en Syrie, des milliers de pompiers tentent toujours de sauver des victimes des décombres. Mais comment les secours procèdent-ils lorsque des bâtiments s'écroulent, ou qu'un incendie se déclare ? L'unité de sauvetage et de recherche des pompiers du Bas-Rhin (USAR) s'entraîne chaque semaine à Oberschaeffolsheim, à dégager des victimes ensevelies.
Sur le site industriel de l'entreprise de BTP Lingenheld, l'USAR bas-rhinois s'active pour rechercher des survivants. Il ne s'agit que d'un entraînement, auquel a assisté notre équipe de reporters le mardi 21 février. Une fois par semaine, ils sont plusieurs dizaines de secours à se retrouver au milieu de débris de bâtiments. "C'est une formation très particulière et hostile. On met en œuvre des techniques adaptées à des situations dangereuses", précise le lieutenant-colonel Olivier Martin, référent départemental de l'USAR.
Malgré l'absence de tremblements de terre majeurs en Alsace, les équipes sont intervenues à plusieurs reprises sur des catastrophes pour y sauver des victimes. Comme l'accident ferroviaire d'Eckwersheim en 2020, l'explosion d'un silo à grains dans la zone portuaire de Strasbourg, ou plus récemment lorsque la cheminée de l'ancienne brasserie Fischer à Schiltigheim menaçait de s'effondrer.
L'importance des zones de survie
Bien qu'ils ne puissent pas être mobilisés pour porter secours aux victimes du tremblement de terre en Turquie et en Syrie, elle apporte une expertise aux pompiers du "tronc commun" qui ne maîtrise pas forcément les gestes. "L’unité peut servir pour les explosions, les effondrements de tranchées, ou encore la désincarcération lourde" indique Olivier Martin.
Lorsque l'unité opère sur une catastrophe, elle se concentre d'abord sur les "victimes de surface", notamment lors de l'éboulement d'un bâtiment. "Lors de ces catastrophes, il y a des zones de survie. On cherche des victimes que l’on peut sauver tout de suite, ce sont des victimes de surface. Il est alors possible de leur porter un secours rapide", explique Jacques Spielmann, chef d'unité USAR du Bas-Rhin.
Ce sont les poutres et les murs porteurs qui constituent des zones de survie, car ils ne se disloquent pas.
Jacques Spielman, chef d'unité USAR 67
Toutefois, les zones de survies dépendent de la structure des bâtiments. "Ce sont les poutres et les murs porteurs qui constituent des zones de survie, car ils ne se disloquent pas et vont créer des espaces", ajoute-t-il.
Ryder, le chien sauveteur
Depuis l'an dernier, l'USAR du Bas-Rhin s'est doté de son premier binôme cynotechnique composé de David Prost et de son chien nommé Ryder. Lors des entraînements, l'animal s'exerce à sentir les victimes sous les décombres. "Il est capable de trouver 3 à 4 victimes, et ce, jusqu'à 7 mètres de profondeur", raconte le conducteur cynotechnique.
Une prouesse rendue possible par les capacités olfactives du chien. "L'humain a 5 à 10 millions de cellules olfactives dans le corps. Ryder, lui, en possède 200 à 300 millions, rendant son flair hyper développé".
Il aide ainsi les 150 hommes et femmes pompiers formés dans le département et pourrait bientôt être accompagné de trois autres chiens qui viendront compléter les équipes cynotechniques du Bas-Rhin.