Mardi 25 janvier, le ministre délégué Franck Riester, était en déplacement sur le site de Tractel à Romilly-sur-Seine (Aube). Une visite de plus en Champagne-Ardenne, à 75 jours du premier tour de l'élection présidentielle. Déjà sept membres du gouvernement sont venus sur notre territoire en moins d'une semaine. L'opposition dénonce une “campagne déguisée”, alors qu’Emmanuel Macron ne s’est toujours pas déclaré candidat.
C’est ce qui pourrait s’appeler un défilé de ministres ! Sept membres du gouvernement ont fait le déplacement en Champagne-Ardenne en moins d’une semaine. Est-ce un hasard du calendrier ? Notre région est-elle de plus en plus attractive pour les politiques ou est-ce une campagne déguisée du président sortant qui n'a toujours pas déposé sa candidature ?
Reims, au même titre que Lille et Amiens, est une ville privilégiée par les ministres car elle est proche de Paris et accessible en une heure de train. Les déplacements sur ces territoires sont plus faciles et donc plus économiques à quelques semaines de l'élection présidentielle.
La Champagne-Ardenne : un terrain politique
Ce lundi 24 janvier, c’est Elisabeth Moreno, la ministre de l’Egalité femmes et hommes qui a ouvert le bal des visites cette semaine. A Reims, elle a rencontré des bénévoles et victimes de l’association Exaequo, qui luttent contre les discriminations faites aux LGBT.
Quelques jours plus tôt, le 21 janvier, trois membres du gouvernement se sont répartis les visites dans notre région. Dans l’Aube, Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture et de l’alimentation s’était rendu à Lassicourt puis à Troyes où il a d'ailleurs confirmé la tenue du salon de l’agriculture fin février.
Roxana Maracineanu, la ministre déléguée chargée des sports, a choisi les Ardennes où elle a notamment rencontré des représentants de club à Charleville-Mézières. Elle a rappellé son soutien aux associations sportives.
Nadia Hai, la ministre chargée de la Ville était à Vitry-le-François (Marne) pour lancer le nouveau plan territorial de lutte contre les discriminations de la ville.
Enfin, Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, lui a inauguré un nouveau centre éducatif fermé à Epernay.
Sept membres du gouvernement en six jours : c’est beaucoup mais ce n'est pas un fait nouveau. En 2017 déjà, avant l’élection présidentielle, de nombreux ministres du Parti socialiste avaient fait le déplacement.
L’opposition pointe du doigt ces visites
Ces visites à répétition sont mal perçues chez les adversaires politiques. Elles sont vues comme une "campagne déguisée" à 75 jours du premier tour. L’opposition accuse Emmanuel Macron de faire campagne avec les moyens de l’Etat.
Pour Jordan Guitton, conseiller municipal RN à Troyes, “c’est un problème démocratique. C’est de la concurrence faussée, déloyale”. Agacé, l’élu a ajouté : “Ce n’est pas parce qu’il est président sortant qu’il a le droit à tout. On demande plus de clarté” de la part du gouvernement.
Côté socialiste, même réaction. Olivier Girardin, maire de La Chapelle-Saint-Luc dans l’Aube nous a indiqué que ces visites multiples étaient, pour lui “un manque de décence”.
Les républicains accusent Emmanuel Macron de "Président-candidat”. Interrogée sur les visites ministérielles, Valérie Bazin-Malgras, députée de la 2ème circonscription de l'Aube s’interroge : “ça va être le défilé pendant combien de temps ?”
Du côté du gouvernement, pour le moment on évite le sujet. Un journaliste de notre rédaction a tenté d’interroger à plusieurs reprises Franck Riester, lors de son déplacement à Romilly-sur-Seine. “Monsieur le ministre, êtes-vous en campagne ?” : Franck Riester préfère contourner la question.
Emmanuel Macron a jusqu’au 4 mars, date limite, pour déposer sa candidature.