Depuis le 1er janvier 2023, les moins de 26 ans peuvent se procurer gratuitement des préservatifs en pharmacie. Jeunes et professionnels de santé s’accordent : « c’est une bonne nouvelle ». Témoignages à Chaumont, en Haute-Marne.
A la Pharmacie Centrale de Chaumont, le rayon contraception n’a pas changé par rapport à l'an passé. C’est lors du passage en caisse que la différence se fait sentir. Les moins de 26 ans n’ont désormais rien à payer.
Le 8 décembre dernier, le gouvernement a annoncé la gratuité des préservatifs masculins pour tous jusqu’à 25 ans révolus à partir du 1er janvier 2023. Une mesure qui vise à lutter contre la transmission du sida et des IST chez les jeunes.
Mieux se protéger
« Le préservatif, ça reste le meilleur moyen de protection face aux infections sexuellement transmissibles, rappelle Eric Goubet, docteur en pharmacie à Chaumont. Le fait de le rendre gratuit, je pense que ça peut encourager les jeunes à mieux se protéger. On attend de voir les effets de cette nouvelle mesure et son efficacité pour faire diminuer le nombre de transmissions. »
Désormais, il suffit de présenter une pièce d’identité ou une carte vitale. Pour les mineurs, c’est à l’appréciation du pharmacien. S’il est bien âgé de moins de 26 ans, aucun centime n’est à débourser pour le bénéficiaire. C’est l’Assurance Maladie qui prend le coût de la boite à 100 %.
« La contraception, ce n’est pas toujours la priorité »
Lana, jeune chaumontaise
« J’ai appris ça sur les réseaux sociaux, raconte Lana, jeune chaumontaise. Quand on est étudiant, on n’a pas forcément les moyens d’acheter des préservatifs. Parmi mes amis, certains préfèrent dépenser leur argent dans la nourriture ou les sorties. La contraception, ce n’est pas toujours la priorité. Donc c’est vraiment une bonne chose. »
Pour Julia, une autre jeune chaumontaise, la gratuité pourrait être étendue à d’autres produits : « C’est une bonne nouvelle que les préservatifs soient gratuits. Mais ça serait bien que le gouvernement pense aussi aux protections hygiéniques par exemple. Beaucoup de jeunes n’y ont pas accès parce que ça coûte trop cher. »
Des ventes plus nombreuses ?
A la pharmacie, on s’attend à ce que le nombre de boîtes vendues augmente. « On vendait déjà régulièrement des préservatifs au comptoir ou via le distributeur à l’extérieur, quel que soit l’âge, affirme le pharmacien. Mais avec cette nouvelle mesure, le nombre va sûrement augmenter. »
Une tendance que confirment les jeunes chaumontais interrogés : « C’est vrai qu’on achetait souvent nos préservatifs en grande surface. Mais maintenant que c’est gratuit en pharmacie, ça change tout. »