Coronavirus : 9 aspects positifs du confinement que vous n'aurez peut-être pas envie d'oublier

L'enfermement a été éprouvant pour bon nombre d'entre nous. Mais le confinement s’est aussi révélé solidaire, créatif, émouvant, respectueux de la planète, profondément humain. Bilan volontairement positif et non-exhaustif du confinement en Champagne-Ardenne.

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C’est avant tout une question de regard : celui qu’on porte sur les choses, les situations, celui qu’on porte sur les autres, et leur vie qui croise la nôtre. Le confinement a, pour beaucoup d’entre nous, été une épreuve pénible, loin des nôtres, loin de nos habitudes, loin des passions qui nous réconfortent parfois. Pour d’autres, cela a été l’occasion de "se poser", de profiter de son foyer, d’envisager l’avenir sous un autre angle.

Mais quel qu'ait été notre confinement, dehors, c’est le monde qui a changé, et parfois de façon surprenante, émouvante, voire essentielle. Voici neuf aspects positifs du confinement en Champagne-Ardenne que vous n’aurez sans doute pas envie d’oublier.
 

1. La reconnaissance et la gratitude affichées aux fenêtres


Une simple croix de couleur rouge, et un simple mot "merci". Des bonshommes dessinés en bâton avec des surligneurs, et, tracé avec hésitation, le mot "courage". Une simple promenade dans les rues à un kilomètre autour de chez vous, et vous n’aviez pas assez de doigts pour compter les fenêtres colorées, les banderoles suspendues aux balcons, les dessins d’enfants en transparence. A 20 heures, les applaudissements qui résonnaient, résonnent encore, pour que ceux qui travaillent malgré le confinement sachent qu’ils ne sont pas tous seuls.

Cette reconnaissance, cette gratitude, cette capacité à reconnaître le danger que court l’autre pour que l’on puisse vivre normalement, restera gravée dans nos mémoires de confinés. Du soignant au caissier, de l’ambulancier à l’éboueur, en passant par le facteur, le livreur, les associatifs, la prise de conscience a été forte du rôle essentiel qu’ils tiennent dans la société. A Reims, même les conteneurs noir et jaune ont été décorés. "Ça fait vraiment plaisir, surtout à mes gars, parce qu’ils étaient un peu tendus et ça leur a fait du bien d’être considérés, c’est une motivation supplémentaire", se réjouissait Frédérick Rochet, chef de secteur à la propreté du Grand Reims, avant d’ajouter : "des dessins, on en trouve vingt, parfois trente par jour !"
 


2. L’air que vous avez respiré était plus pur


Vous preniez de grandes inspirations lorsque vous sortiez dans votre rayon d’un kilomètre autour de votre domicile ? Vous avez bien fait. Dès la première semaine de confinement, le trafic routier a considérablement baissé et avec lui le CO2 rejeté dans l’atmosphère. Jusqu’à 70% de trafic en moins dans l’agglomération rémoise, par exemple. "On peut estimer que l’on respire aujourd’hui deux fois mieux que la semaine passée", précisait le responsable de communication d’ATMO Grand Est quelques jours après le début du confinement. Sur la période du 16 mars au 20 avril, avec la baisse du trafic routier, ce sont finalement surtout les émissions d’oxyde d’azote qui ont chuté de manière spectaculaire : jusqu’à -30% dans l’Aube par exemple.
 


 

Alors, certes, il a fallu bien aérer son logement pour être sûrs de ne pas se polluer de l’intérieur et fermer un peu les narines devant la hausse de particules fines liées aux chauffages qui fonctionnaient plus souvent. Mais tout de même, ce confinement, ça a été un bol d’air frais. Sans parler de la circulation fluide et des places de stationnement toutes trouvées lors de nos rares déplacements : de quoi gagner nos premiers moments de sérénité au volant depuis bien longtemps.
 

 

3. Les selfies en mosaïque de visio-conférences


Ne pas pouvoir voir ses proches est sans doute l’une des choses qui nous a le plus marqué pendant le confinement. Alors peut-être avez-vous multiplié les apéros, les goûters, les cafés, les déjeuners en visio-conférence, avec votre famille, vos amis, vos collègues. Vous avez subi les décalages son/image qui ont pu être à l’origine de fous rires ou de grand désespoir, vous avez rappelé sur cinq logiciels différents pour avoir la bonne dose de chaleur dans la voix, vous avez soufflé les bougies d’une copine sur votre propre gâteau, mais en même temps qu’elle, pour recréer l’illusion.

Vous avez ri quand votre neveu a fait semblant de vous chatouiller, vous avez créé des quizz, fait des jeux, vous vous êtes déguisés, vous avez passé des heures à la lueur de la lumière bleue. Bref, vous avez réinventé la créativité et le partage. Et de cela, vous avez gardé des captures d’écran, à 15 dans 17 pouces de diagonale, comme autant de moments précieux que vous serez heureux de retrouver dans quelques années. Le selfie, c’est so 2019. En 2020, vive la mosaïque de visio-conférence ! (Mais pas trop longtemps quand même, parce que rien ne vaut un bon câlin).


4. Vous avez découvert que vos voisins étaient formidables


Quel que soit l’endroit où vous vous trouvez en Champagne-Ardenne, vous n’avez pas pu manquer vos voisins, vous les avez croisés plus souvent, parfois même, ils vous ont aidé ou vice-versa. Comme ça, parce que c’est bon de voir des gens, et c’est encore meilleur de leur faire du bien. Ils ont fait les courses, sont passés à la pharmacie, vous ont apporté une part de gâteau, vous ont fait coucou par la fenêtre, se sont arrêtés sur le trottoir pour prendre de vos nouvelles.

Certains de ces voisins ont sorti leurs instruments de musique, sur leur balcon, ou sur le pas de leur porte, comme Régis et Michel Desbleds, rue Macquart à Reims, applaudis et applaudissant chaque soir, avec une vingtaine de leurs voisins, les personnes essentielles à la vie de la société. Et puis il y a eu Thérèse, la guitare de Gauthier, qui a enchanté les habitants de l’esplanade Wagner à Reims, tissant sans relâche du lien qui est allé bien au-delà du bonjour-au revoir traditionnel. Combien de musiciens, encore, partout dans la région, nous ont mis du baume au cœur par quelques notes, révélant tout ce qu’il y a d’humain et de solidaires en nous ?

D’autres voisins, enfin, ont eu à cœur de vous faire rire, parfois bouger, quel que soit votre âge ou votre forme, comme Maximilien Bonnenfant, rue Houreau-Muizon, et ses cours de sport en musique sur le toit de la pharmacie voisine !
 

 

5. La solidarité comme arme contre le coronavirus


Le président Macron a parlé de "guerre", les journalistes ont parlé de "front", de "première ligne". Même si de nombreux soignants ne sont pas à l’aise avec la qualification de "héros" et préféreraient sans doute plus de moyens pour l’hôpital public, il n’empêche que le champ lexical martial a envahi nos propos pour désigner la lutte contre le coronavirus.

Et nombreux sont ceux qui, confinés chez eux, ont décidé de participer au combat. De nombreuses couturières ont fabriqué des masques, parfois bénévolement, d’autres ont inventé de nouvelles façons de créer des blouses, des lunettes, des visières. Des cuisiniers ont livré des repas au CHU, à l’image de Thierry Landragin, maître restaurateur à Hautvillers dans la Marne. Des entreprises ont fait don de matériel.

Beaucoup, avec le temps retrouvé, se sont aussi investis dans les associations. C’est le cas de la basketteuse des Flammes carolo, Amel Bouderra, qui a passé presque toutes ses journées avec l’association "Les locataires de la planète Terre" pour préparer des colis alimentaires à destination des gens dans le besoin. Aux restos du coeur de la Marne, de nombreux nouveaux bénévoles occasionnels ont fait part de leur disponibilité pour aider à préparer, eux aussi, des colis. "Ce sont souvent des groupements d'étudiants, qui sont libres au moins jusqu'à la rentrée universitaire", précise Yves Fouquet, le président de la structure marnaise.
 

 

6. L’art s’est invité au cœur de votre vie


Fermeture des cinémas, des salles de spectacles, des cafés culturels, des musées. Le confinement a pesé lourd sur la vie culturelle, et bien sûr sur les artistes qui l’animent. Néanmoins, aviez-vous déjà autant été plongé dans la culture avant le confinement ? Il y a bien sûr eu plus de temps pour lire ces œuvres que vous n’aviez jamais lu, pour regarder la télévision, le cinéma à la demande, les séries. Mais il y a aussi toute cette dose de culture qui s’est invitée sur vos réseaux sociaux, à l’image des musées de Troyes qui ont chaque jour mis en lumière une œuvre de leur collection. Des œuvres d’art que vous avez d’ailleurs peut-être réinterprétées avec des objets du quotidien de confinés, participant ainsi à des challenges artistiques au niveau mondial comme le Tussen Kunst Challenge.

Les institutions culturelles ont donc tenté de conserver leurs liens avec les citoyens, et il semble que cela ait marché : la médiathèque de Troyes, par exemple, qui a proposé des lectures, des jeux, des films et des formations aux internautes a vu ses inscriptions augmenter : plus de 1000 en un mois de confinement.
 


7. Des entreprises plus réactives, plus créatives, plus solidaires


Le début du confinement a été fortement marqué par les pénuries de matériel à destination des personnels médicaux : il a parfois fallu soigner sans masque FFP2, sans masque chirurgical, sans blouse, sans lunettes, sans protection. Puis, avec le déconfinement, c’est la population qu’il faut protéger. De nombreux particuliers se sont attelés à la tâche, mais les entreprises de Champagne-Ardenne, elles aussi, ont su réagir et adapter leurs process à la fabrication de ces protections.

Elles sont nombreuses à avoir fait preuve d’inventivité, comme dans les Ardennes, où une imprimerie a par exemple dû assurer la fabrication de 2.000 visières par jour et s’est aussi lancée dans les hygiaphones. A la Chaussette de France, à Troyes, on a remplacé la fabrication pour les petons par des masques pour le visage. Partout dans la région, des ESAT (Etablissement et service d’aide par le travail) se sont occupés de fabriquer des masques et des surblouses. Chaque entrepreneur ayant la chance d’avoir une imprimante 3D s’est attelée à concevoir des visières, à l’image de Mehdi Sellami, un jeune ingénieur de Betheny, qui en a imprimé des dizaines dans son garage. On ne peut bien sûr citer tous ceux qui ont mis la main à la pâte.
 


Des initiatives essentielles pour sauver des vies mais qui ont aussi permis de maintenir une activité, et donc peut-être, à terme, des emplois. D’ailleurs, d’autres entreprises ont vu leur activité augmenter considérablement durant ce début de crise sanitaire : c’est le cas de l’aéroport de Vatry, souvent décrié, mais qui a vu atterrir les plus gros avions du monde transportant des masques. Le fret y a bondi de 350% depuis le début de l’année.
 

 

8. Vous avez profité de votre foyer


Le confinement, c’est comme si le monde s’était tout à coup mis sur pause, et vous avec. Comme s’il vous avait donné l’occasion de ralentir, de faire le point, de passer du temps avec votre famille ou de réfléchir à votre avenir. Le confinement a par exemple fait comprendre à cette Ardennaise de Carignan qu’il lui fallait retourner vivre à la campagne après avoir habité plusieurs logements en ville.

Je m'en étais déjà rendu compte, mais le confinement m'a poussée dans la décision. Ça m'a confortée dans l'idée qu'il fallait changer, pour la tranquillité, pour tout. Si j'avais des doutes, ça les a effacés. J'ai déjà engagé des démarches pour changer.
- Stéphanie Batends, confinée ardennaise

 Certains se sont mis à courir ou à faire du yoga, d’autres ont fabriqué des fusées lunaires avec des rouleaux de papier toilette. Le temps du confinement a permis de se retrouver ou de retrouver ses proches, à l’image de cette maman rémoise : "Le confinement modifie notre manière de vivre ensemble : écoute, patience, compréhension, j'observe davantage ma fille sur certains points". Non que les parents ne le faisaient pas avant, mais la vie passe parfois à 100 à l’heure, et le confinement, cela a aussi été un temps offert, et surtout, obligatoire.
 

 

9. Les oiseaux se sont remis à chanter


Est-ce parce que vous étiez chez vous, à rêvasser par la fenêtre ? Est-ce parce que vous rouliez vers votre lieu de travail sans aucune autre voiture à proximité de la vôtre que vous les avez entendus ? Impossible, pendant ce confinement, de ne pas avoir remarqué le retour du chant des oiseaux. Un enchantement pour nous, mais une nécessité pour la survie des espèces. "Désormais, il y a moins de bruit donc leur chant va mieux fonctionner et ils attireront plus facilement les femelles", nous expliquait alors Christophe Hervé, directeur la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) en Champagne-Ardenne.

Les oiseaux heureux, donc, mais pas que ! Il semblerait qu’avec moins d’humains dehors les animaux se soient sentis plus libres, moins craintifs et que la nature ait peu à peu repris ses droits. Un chevreuil s’est ainsi offert une balade dans les rues de Reims, quand les canards ont pris l’initiative de remplacer les piétons sur les trottoirs. Mais attention, avec le déconfinement, les petits nés au printemps pourraient ne pas avoir conscience de ces nouveaux dangers que représentent les humains.

Il faudra donc, encore un peu concentrer notre attention sur cette faune fragile, et pourquoi pas trouver un équilibre avec elle pour cohabiter mieux encore qu’avant le début du confinement.
 

 

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