L'avenir politique du Grand Est se joue les 20 et 27 juin. Neuf listes se présentent aux élections régionales. Un scrutin qui suscite des questions nombreuses. Analyse de politologues et d'éditorialistes avant le premier tour.
Plus que quelques jours pour convaincre : elles sont neuf têtes de liste à s’affronter dans le Grand Est, des candidats qui pour certains parcourent depuis quelques semaines ce territoire presque deux fois plus vaste que la Belgique. Pas de grands meetings en raison de la crise sanitaire mais des rencontres souvent en petit comité, des visites d’entreprises, des réunions électorales en visioconférence. Et les réseaux sociaux pour faire passer les messages et les propositions.
Quant aux venues de personnalités nationales pour soutenir certains candidats, elles sont rares. Le Républicain Jean Rottner, qui a pris la présidence de la région Grand Est en 2017, après la démission de Philippe Richert, brigue un nouveau mandat. Le président sortant alsacien a réuni sur sa liste plusieurs ténors politiques tels que les maires de Reims, de Charleville-Mézières ou de Metz. Face à lui, une autre Alsacienne, Brigitte Klinkert qui conduit la liste de la majorité présidentielle et du centre. La ministre chargée de l’insertion, ancienne présidente LR du conseil départemental du Haut-Rhin, a contribué activement à la création de la Collectivité européenne d’Alsace qui fusionne désormais les deux départements alsaciens.
A gauche, l’heure est également à la désunion : l’écologiste mosellane Eliane Romani, qui est à la tête d’une liste associant écologistes et partis de gauche, n’a pas réussi à s’entendre avec Aurélie Filippetti. L’ancienne ministre socialiste mosellane se présente de son côté avec le soutien de la France Insoumise et quelques élus PS.
Laurent Jacobelli, de son côté, défend les couleurs du Rassemblement national. Le sondage France 3- Ipsos, paru la semaine dernière, le donne vainqueur au second tour devançant Jean Rottner de trois points dans l’hypothèse d’une quadrangulaire. Il y a six ans, c’est Florian Philippot, alors au Front national, qui était arrivé en tête des suffrages au premier tour dans le Grand Est. Le conseiller régional sortant conduit aujourd’hui la liste des Patriotes.
Trois autres formations briguent encore les suffrages des électeurs : Louise Fève, pour Lutte ouvrière, Adil Tyane pour l’Union des démocrates musulmans français et Martin Meyer pour Unser Land, le mouvement régionaliste alsacien, qui a tout simplement pour objectif de sortir l’Alsace du Grand Est.
Pour décrypter cette élection et analyser les enjeux du scrutin, six invités.
- En Champagne-Ardenne
Olivier Duperon : politologue
Catherine Daudenhan : journaliste pour le groupe EBRA
- En Lorraine :
François Laval
Mathieu Barbier (France Bleu Sud Lorraine )
- En Alsace, depuis Strasbourg :
Richard Kleinschmager politologue
Yolande Baldeweck ancienne journaliste journal l’Alsace et DNA, correspondante pour le Figaro.