Le foie gras, c'est la star des repas de Noël. Cependant, l’épidémie de grippe aviaire qui touche la France les oblige à prendre des mesures de protection coûteuses. Les temps sont durs pour la filière, mais les petits producteurs alsaciens misent sur la qualité de leur produit pour tenir bon.
D’habitude, même par grand froid, des centaines de canards se promènent à l'air libre dans les enclos de Nicolas Lechner, éleveur basé à Pfettisheim (Bas-Rhin).
Mais pas en ce moment. Avec la menace de grippe aviaire, les mesures de confinement des élevages sont obligatoires. Ces mesures, ce sont une contrainte de plus pour ce petit producteur : il vient d'investir 250 000 euros dans une installation pour son élevage de canards.
« Le problème, c’est que ça coûte beaucoup d’argent, observe Nicolas Lechner. La conjoncture n’est pas à notre faveur, le climat non plus. Ça fait beaucoup de choses en même temps. J’espère que nous, les petits [producteurs], on arrivera à tenir le coup encore quelques années ».
Pour son exploitation de palmipèdes, Mickaël Doriath a lui aussi investi. Ce producteur de Soultz a dépensé plus de 3 millions d'euros en 2014, pour tout refaire aux normes, comme la climatisation et l’ozonisation.
L'occasion d'être plus concurrentiels
Dans cette exploitation familiale, le bien-être animal et le respect strict des règles sanitaires sont un principe de base depuis un quart de siècle. Ce principe, il peut permettre de résister à la crise.« On a la chance d’avoir une valeur ajoutée qui est plus importante que des gens qui sont dans des process en filières longues ou industrielles, où il y a moins de marge et avec des prix forcément tirés vers le bas, » indique Mickaël Doriath. Il ajoute : « Donc on a la chance d’avoir plus de latitude par rapport à nos confrères du Sud-Ouest, car les circuits courts sont ici privilégiés ».
Les mesures imposées au printemps dans le Sud-Ouest ont entrainé une baisse de la production et une hausse des prix, notamment du foie gras industriel.
Au contraire, les petits producteurs alsaciens ont maintenu leurs tarifs et sont donc aujourd'hui plus compétitifs que jamais. C'est donc le bon moment pour les consommateurs de privilégier le marché local.