Haut-Rhin : un an après la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim, l'heure du rebond économique

Le 30 juin 2021 marque le premier anniversaire de la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin). Avec la mise à l'arrêt du second réacteur, 2000 emplois directs et indirects ont été mis sur la sellette. Depuis un an, Fessenheim reprend son souffle et retrouve de l'attractivité.

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Il y a un an jour pour jour, le 30 juin 2020, le réacteur n°2 de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) était mis à l'arrêt. Cette fermeture définitive a entraîné dans sa chute 2.000 employés (directs et indirects), dont 300 agents EDF. Sur le papier, rien de réjouissant pour la vie économique, mais dans les faits, la ville a dû penser à l'après et faire sans la doyenne des centrales de France, en fonctionnement depuis 1977.

Pour compenser cette disparition, Fessenheim mise sur des secteurs porteurs comme l'immobilier, et s'appuie également sur le bon vouloir de ses habitants. Autant d'initiatives qui laissent à penser que l'avenir s'annonce moins sombre que certains l'imaginaient. 

L'heure du rebond pour Fessenheim

"Fessenheim ne fait pas peur, une fois que les gens connaissent la région, ils viennent sans problème", lance Frédéric Brand, créateur de l'entreprise Espace-Plus, spécialisée dans les maisons et les extensions en ossature bois. Depuis un mois, il a quitté la pépinière La Ruche pour un terrain plus vaste situé dans la zone d’activité Koechlin (voir sur la carte ci-dessous). Le secteur du bois a le vent en poupe et son déménagement a été facilité par la commune : "Le bâtiment était disponible. On a été accompagné dans cette démarche et on souhaitait rester sur le territoire, continuer notre développement ici en partenariat avec la communauté de communes et la commune de Fessenheim." En neuf ans, l'entreprise est passée de deux à dix salariés et est encore en phase de recrutement. 

Frédéric Brand a même installé sa maison témoin avec un plein pied à l'étage au coeur de Fessenheim, dans le nouveau lotissement des poètes. En moins d'un an, une cinquantaine de parcelles ont été vendues dans cet endroit à forte visibilité. "A Fessenheim, il y a une vraie énergie qui permet aux entrepreneurs de développer leur entreprises, mais aussi une énergie dans le village, avec les activités des associations", explique le gérant d'Espace-Plus.

"Les intérimaires EDF nous manquent"

Ailleurs dans la ville, le départ des agents d'EDF se fait ressentir. C'est le cas dans le quartier EDF situé au sud-ouest de la ville où les agents ont quitté leur maison depuis deux ans. C'était sans compter l'arrivée de nouveaux résidents, français et allemands. "De plus en plus de personnes souhaitent s’installer à Fessenheim et à la campagne tout simplement. On a une demande sur le marché, ici et aux environs, due à l’attractivité au niveau des écoles, des supermarchés, et de la proximité avec la frontière allemande", souligne la conseillère immobilière Fanny Gerry.

Au-delà de l'immobilier, l'absence de ces agents est visible dans les restaurants du coin. A l'hôtel-restaurant Au bon frère, le gérant a su compenser leur départ avec d'autres clients dans l'infrastructure mais "les intérimaires EDF qui venaient faire des travaux dans la centrale nous manquent", lance Laurent Schwein, le gérant de cette institution depuis 30 ans.

Une fiscalité en question

Mais la question de la fiscalité fait de l'ombre au tableau de ce rebond économique. Depuis deux ans, les élus locaux et les parlementaires alsaciens font pression sur l'Etat pour régler "l'impasse financière" que constitue la contribution au fonds national de garantie individuelle des ressources (FNGIR). Alors que la centrale nucléaire est fermée et que les 6,4 millions d'euros de recettes fiscales ont disparu, la communauté de communes Pays Rhin-Brisach (CCPRB) doit continuer à payer les 2,87 millions d'euros chaque année par le biais du FNGIR.

Ce 30 juin, plusieurs maires de la CCPRB, dont le maire de Fessenheim, et des parlementaires haut-rhinois se sont mobilisés à Paris, devant l'Assemblée nationale, pour dénoncer une "faillite programmée du territoire", selon Gérard Hug, maire de Biesheim et président de la CCPRB. Raphaël Schellenberger, député haut-rhinois appelle par ailleurs l'Etat "à assumer enfin ses responsabilités", comme le montre ce post sur Twitter :

Tandis que cette question épineuse reste en suspens, la prochaine étape du démantèlement de la centrale nucléaire est prévue en 2025, une fois que l'agence de sûreté nucléaire aura validé le mode opératoire présenté par EDF. Le chantier doit s'étaler sur au moins 20 ans.

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