La centrale hydroélectrique de Vogelgrun (Haut-Rhin) a été mise à l'arrêt, dès le mercredi 5 avril à 22h, par une trentaine de manifestants qui protestent contre la réforme des retraites. Le blocage interrompt la navigation.
La 11e journée de mobilisation contre la réforme des retraites débute sur les chapeaux de roues en Alsace. La centrale hydroélectrique EDF de Vogelgrun (Haut-Rhin) est bloquée depuis le mercredi 5 avril 22h par une trentaine de grévistes et représentants syndicaux.
Plusieurs manifestants ont dormi sur place pour continuer le blocage pour la grève à l'appel de l'intersyndical de ce jeudi 6 avril. La navigation fluviale sur le Rhin est pour le moment interrompue.
La situation est toujours calme sur place. "Nous ne craignions pas d'être évacués comme cela a pu être le cas lors d'une précédente mobilisation. Je crois même que la préfecture prévoit d'installer un groupe électrogène pour contrer notre action", affirme Philippe Charpentier, délégué syndical CGT chez EDF Hydro Est.
Le 6 mars, une centaine de grévistes des industries électriques et gazières avaient bloqué l'écluse EDF de Marckolsheim (Bas-Rhin). Sur ordre de la préfecture, les manifestants avaient été évacués par les CRS dans le calme.
Des blocages pour minimiser les pertes de salaire
Pour les agents des industries électriques et gazières qui sont réunis pour le blocage de la centrale hydroélectrique haut-rhinoise, le but premier est de faire plier le gouvernement. "C’est lui qui a les clés en main pour débloquer les choses. Nous ne lâcherons pas maintenant", confie le syndicaliste.
L'autre est aussi de ne pas causer une énième perte de salaires pour des équipes "qui se mobilisent depuis le premier jour". Malgré la fiche de paie qui devient de plus en plus maigre depuis janvier, les grévistes ne comptent pas abandonner leur combat.
Les salariés du secteur tiennent à ne pas perdre les régimes spéciaux auxquels ils ont le droit depuis plusieurs décennies. "Ce sont des régimes pionniers qui sont antérieurs à la sécurité sociale. Ils veulent balayer nos acquis sociaux qui s'effritent déjà depuis 2009", ajoute-t-il.
Selon Philippe Charpentier, les mécaniciens, lignards, techniciens ou encore agents de maintenance sont concernés par une pénibilité maximale. "Nous avons des horaires décalés, nous faisons des semaines en 3x8. Ce sont des rythmes perturbants. En plus de cela, il faut ajouter le port de charges lourdes et le travail de le bruit des centrales".
Les salariés et syndicalistes présents sur place appellent à rejoindre les différentes manifestations organisées en Alsace à partir de 14h.