Deux jours après son interpellation, à Rosenau, dans le Haut-Rhin, le mineur de 14 ans soupçonné de préparer "une action violente" a été mis en examen jeudi 6 avril et placé sous contrôle judiciaire.
Après avoir été arrêté à côté de son domicile, à Rosenau (68), mardi 4 avril, et placé en garde-à-vue dans les locaux strasbourgeois de la DGSI dans le cadre d'une enquête ouverte pour "association de malfaiteurs terroriste criminelle", l'adolescent suspecté de préparer une "action violente d'inspiration jihadiste" vient d'être mis en examen et placé sous contrôle judiciaire.
Selon le parquet national antiterroriste (Pnat), "les premières investigations ont permis de constater que ce mineur était détenteur de nombreux produits explosifs ou substances pouvant entrer dans la composition d’engins explosifs. De surcroit, il avait téléchargé plusieurs vidéos de propagande de l’état islamique et était en lien avec des sympathisants de cette organisation terroriste."
Pour permettre la poursuite de l'enquête, notamment sur l’existence d’un "projet d’action violente", une information judiciaire a été ouverte du chef "d’association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d’atteintes aux personnes et infraction à la législation sur les explosifs en relation avec une entreprise terroriste".
Il s'est laissé embarquer
Me Pierre Lumbroso, avocat de l'adolescent
À présent, le jeune garçon va être présenté au magistrat instructeur. Les réquisitions sur la mesure de sûreté seront prises au moment du retour du rapport de l’unité éducative auprès du tribunal.
Son avocat, Me Pierre Lumbroso, a précisé que son client avait été placé dans une structure de prise en charge pour les mineurs à Paris. Pour Me Lumbroso, il s'agit "d'un jeune homme passionné d'explosifs depuis son plus jeune âge" qui "s'est laissé embarquer" à la suite "de mauvais conseils sur la toile à communiquer avec une personne sans doute très peu recommandable". Il a réfuté toute "intention de commettre un attentat ou quoi que ce soit dans le genre" de la part de son client.
Au lendemain de l'arrestation, sa mère "tombée des nues" nous décrivait son fils comme "bricoleur et débrouillard... Du genre à démonter et remonter la télé, faire des expériences de chimie, améliorer lui-même le fonctionnement de son ordinateur".
16 mineurs mis en examen depuis 2020
La communication du parquet national antiterroriste indique que "depuis 2015, plus de 100 individus ont été condamnés par le tribunal pour enfants ou la Cour d’assises des mineurs spécialement composée pour des faits de terrorisme. Six autres personnes sont en cours ou en attente de jugement devant une juridiction des mineurs".
À ce jour, 20 personnes sont mises en examen pour des faits terroristes commis en tout ou partie en tant que mineurs, a ajouté le parquet, précisant que "16 d’entre elles ont été mises en examen depuis le 1er janvier 2020 dont 15 pour leur implication dans des projets d’action violente ou dans des actions violentes menées à leur terme".
Sur l’ensemble de ces personnes condamnées, en attente de jugement ou mise en examen, "un seul mineur a effectivement commis un acte violent".