Témoignage. "C'est de la violence gratuite", dénonce la jeune femme agressée au carnaval de Mulhouse

Publié le Écrit par Joffray Vasseur

Une jeune femme, originaire du Haut-Rhin, a été violemment prise à partie et blessée lors du carnaval de Mulhouse le 26 février 2023. Après le dépôt d'une plainte, elle dénonce l'agression "incompréhensible" qu'elle a subie de la part d'un groupe de carnavaliers allemand.

L'événement aurait dû être festif, mais a tourné au drame. Une jeune femme de 24 ans, originaire du Haut-Rhin, a porté plainte après avoir été blessée durant le carnaval de Mulhouse qui s'est déroulé le dimanche 26 février. 

Les faits se sont déroulés aux alentours de 17h durant la traditionnelle cavalcade qui a lieu dans les rues de la ville. Il est de coutume, notamment pour les groupes de carnavaliers allemands, de prendre à partie une femme dans la foule et de "l'enlever" pour la couvrir de confettis.

Toutefois, la scène a été violente, explique la mère de la jeune Haut-Rhinoise, qui a publié un long message sur Facebook en affirmant qu'elle "a été sauvagement attrapée par le cou", puis, que des "coups de bâton lui ont été infligés". En la relâchant, les carnavaliers vêtus de masques de diables lui "ont mis un coup de fouet dans le visage" confie Aurore, la jeune femme agressée à France 3 Alsace ce mercredi 1er mars. 

Après quoi, elle a été prise en charge par des équipes du poste de secours sur place pour "lui enlever les échardes et désinfecter son visage". Des marques et griffures au visage, au cou et une blessure à l'œil ont été constatées par les professionnels de l'hôpital de Pfastatt (Haut-Rhin). 

Une famille sous le choc

Alors que le groupe de carnavaliers allemand, qui serait impliqué dans l'agression, a présenté ses excuses sur sa page Facebook, Aurore se sent "encore un peu sonnée". "Les coups que je me suis pris sur les fesses, je les sens encore. J'ai enlevé une nouvelle épine hier par exemple", affirme-t-elle. "Je souhaite que ça n'arrive à personne".

Elle dénonce de "la violence gratuite" de la part de trois à quatre individus et ne "comprend pas pourquoi c'est arrivé". Après ses blessures au visage, elle assure "avoir du mal à se regarder dans la glace". Malgré l'agression subie, elle compte retourner "au carnaval pour ne pas rester sur un échec", mais non sans difficulté. 

On n'en parle jamais, il faut qu’il arrive un malheur pour que les gens témoignent

La mère de la jeune femme agressée

De son côté, sa maman a pris conscience, grâce aux réseaux sociaux, que les coups assenés à sa fille n'étaient pas un cas isolé. "En lisant les commentaires sous ma publication Facebook, je me rends compte que ça arrive très souvent, donc je ne comprends pas. On n'en parle jamais, il faut qu’il arrive un malheur pour que les gens témoignent", déplore-t-elle. "J'ai lu que des petits de quatre ans sont tapés par des bâtons et des femmes enceintes aussi".

La famille demande désormais à ce que le carnaval reste un moment magique. "C’est triste et dangereux. Carnaval est un moment magique, ce n’est pas Halloween, ni un évènement destiné à faire peur", explique la mère. Elle tient toutefois à remercier les organisateurs du carnaval qui ont pris l'agression d'Aurore au sérieux. 

Une réorganisation du carnaval en réflexion

Pour le président du carnaval de Mulhouse, Jean-Marc Sprenger, c'est la première fois en 10 ans qu'un tel incident se produit. "Je déplore ce qui s'est passé. J'ai une pensée pour la victime", déclare-t-il. Selon lui, les contrats passés avec les groupes de carnavaliers mentionnent l'attitude à avoir, notamment envers l'alcool et les violences. En termes de sécurité, les organisateurs affirment que plus de 500 personnes composées de bénévoles et professionnels étaient mobilisés pour l'événement. 

L'équipe veut désormais apprendre de ses erreurs et pouvoir s'améliorer pour les prochaines éditions. "Il y aura une réorganisation du comité, nous n’allons évincer personne. Chaque année, on garde le positif et on améliore le négatif. Au vu de ce qu’il s’est passé cette année, il va falloir changer l’organisation de l’évènement", annonce Michaël Denis, vice-président du pôle groupes. Une enquête de police est actuellement en cours pour retrouver les suspects impliqués dans l'affaire. 

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