Ce jeudi 9 mars 2023, suite à des contrôles, l’Autorité de sureté nucléaire a déclaré dans une note la découverte d’une fissure sur le réacteur 3 de la centrale de Cattenom en Moselle.
C’est un défaut "non négligeable", selon EDF. Une fissure sur le réacteur 3 de la centrale nucléaire de Cattenom en Moselle. La cause serait "une fatigue thermique sur une soudure d'une tuyauterie de secours", annonce L’AFP selon une note de l'Autorité de sûreté nucléaire.
La fissure découverte serait longue de 165mm avec une profondeur de 4mm.
"La fissure qui a été détectée est très longue et très profonde, c'est quelque chose de très inquiétant", nous explique au téléphone Roger Spautz, spécialité du nucléaire à Greenpeace Luxembourg. "Il est important de savoir maintenant en combien de temps cette fissure est apparue, et pourquoi on découvre ce problème seulement maintenant en démontant les tuyaux", alerte le membre de l’organisation environnementale.
Devant l’équipe de France 3 Lorraine, la direction a confirmé que la fissure avait été découverte en laboratoire après le démontage des pièces du réacteur 3 de la centrale de Cattenom.
"Pour nous il n’y aura pas de conséquences car les tuyaux du réacteur en question ont été changés, ils sont donc neufs. Le réacteur 3 repartira comme prévu à la fin du mois de mars. Les tuyaux des réacteurs 1,2,4 seront changés. EDF s'était engagé à le faire en 2023 pour ce type de centrale de 1300 mégawatt", précise la direction de la centrale.
Les tuyaux ont été analysés pour chercher des dommages causés par un phénomène dit de "corrosion sous contrainte", c’est-à-dire dans les coudes des courbes de la tuyauterie. Il s’est avérer que le problème est tout autre. Changer tous les tuyaux pourrait ne pas suffire comme solution selon Greanpeace Luxembourg.
"Avec le remplacement, on peut éviter des fissures dues à la fatigue thermique mais ça n’empêche pas le phénomène de fissures sous contrainte. Et ce phénomène se produit dans les coudes des tuyauteries, là où il y a une différence de température très grande. Pour moi la seule solution est de changer la géométrie des lignes, moins de coudes plus de parties verticales. Mais ce sont des travaux très très coûteux et très longs", réagit Roger Spautz, spécialité du nucléaire à Greenpeace Luxembourg.
D’autres centrales en France sont concernées par ce type de problèmes de fissures, mais elles sont de plus petites tailles. Une nouvelle stratégie de contrôle doit être remise à l'Autorité de sûreté nucléaire par la société EDF. Pas moins de 200 soudures doivent être vérifiées sur l’ensemble du parc nucléaire français.