L'amendement proposant un seuil de 20% d'aliments bio dans les menus des cantines a été jugé irrecevable par le Sénat, qui craint une hausse du coût des repas. Pourtant, des communes comme Épernay ont mis en place cette mesure sans peser sur le portefeuille.
Mercredi, les sénateurs devaient débattre de l'introduction d'un seuil minimum de 20% d'aliments issues de l'agriculture biologique en restauration collective publique. Un seuil déjà voté à l'Assemblée nationale.
Seulement, ce débat et ce vote n'auront pas lieu au Sénat. Une commission spéciale a estimé que l'amendement déposé était irrecevable. Des sénateurs qui avaient déjà voté contre en mars dernier. Parmis eux les 9 sénateurs champardennais.
Yves Detraigne, sénateur-maire de Witry-lès-Reims, explique cette décision : "On a voté contre au nom d'un principe de réalité. Non pas qu'on soit contre le bio, bien au contraire, mais parce qu'il faut pouvoir assurer l'approvisionnement des cantines. Il ne faut pas que ça aboutisse à ce que la généralisation du bio augmente considérablement le prix des cantines."
Du bio pas plus cher
Mais à Épernay, on s'est mis au bio sans pour autant augmenter le tarif des repas. Rien n'est cuisiné sur place, c'est Api Restauration une entreprise extérieure qui se charge de préparer les repas, selon le cahier des charges de la municipalité. 1 300 enfants profitent ainsi de 20% de produits bio et 30% de denrées locales.Ça ne nous coûte pas plus cher, parce que cette entreprise est plus performante que l'ancienne gestion municipale, qui travaillait dans des conditions difficiles avec un équipement d'une trentaine d'années. Être avec un prestataire qui dispose d'un outil de production très performant compense le surcoût potentiel des produits", détaill eFranck Leroy, le maire d'Épernay.
La municipalité veut poursuivre cette démarche durable en instaurant le tri des déchets alimentaires et le recyclage du pain consommé dans les cantines d'Épernay.