Le mercredi 02 octobre 2024, l'association LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres) Couleur Champenoise va distribuer de la documentation et des moyens de contraception dans le centre-ville d'Épernay (Marne). Près de 5 000 préservatifs ont été prévus.
Le proverbe est connu : pour sortir, mieux vaut bien se couvrir. Mais force est de constater qu'il semble de moins en moins appliqué, notamment par les plus jeunes.
Pour y remédier, une association LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bisexuel(le)s, transgenres, queers, intersexes, asexuel(le)s, et autres ; termes expliqués en cliquant dessus) saisit le problème à bras-le-corps. Il s'agit de Couleur Champenoise, qui opère depuis Épernay (Marne).
Son président, Jonathan Mauduit, a contacté France 3 Champagne-Ardenne pour lui faire part de son initiative. Elle est destinée "à tout le monde", donc aussi aux personnes hétérosexuelles.
Des capotes pour tout le monde
"On veut élargir notre champ d'action. LGBT+ ou hétéros, on est tous concernés par les hépatites ou le VIH. Malheureusement, il n'y a pas que les personnes LGBT qui sont contaminées." D'où l'importance d'un dépistage régulier, dans une structure pratique et gratuite (Cegidd).
"Le mercredi 02 octobre 2024, de 10h00 à 18h00, nos membres vont déambuler dans les rues du centre-ville d'Épernay, deux par deux, qui vont faire le tour sur un parcours d'environ cinq kilomètres. Ils vont distribuer des flyers sur les infections sexuellement transmissibles [IST; ndlr], et des moyens de protection."
L'objectif de la démarche sera expliqué aux passantes et passants, ainsi que les comportements à risque et les différentes manières de se protéger. Ainsi, l'accent pourra être mis sur le préservatif féminin, assez méconnu mais pourtant bien pratique. "On a prévu un stock de 5 000 préservatifs, masculins et féminins."
La jeunesse pas forcément au courant
"L'un de nos objectifs, c'est aussi rappeler aux personnes de moins de 26 ans que maintenant, avec leur Carte vitale, elles peuvent avoir une boîte de préservatifs à la pharmacie facilement. Je pense que les gens ne sont pas forcément au courant."
À cet effet, les parcours incluront les devantures des collèges et lycées, en plus des parcs, des rues commerçantes, et des espaces publics en général. Il n'est pas impossible qu'une partie du stock soit déposée sur les comptoirs des commerces, avec leur accord.
La mairie et la préfecture ont été prévenues. Les bénévoles porteront un uniforme : pantalon beige, haut noir ou blanc, casquette noire ou orange, sans oublier un accessoire décoré d'un arc-en-ciel (sac, tour de cou, casquette, etc.). "On aura une vraie visibilité, on sera identifiable."
D'autres actions dans le futur
L'association veut évoluer à l'échelon régional. Elle vient de fêter son deuxième anniversaire, envisage de tenir sa prochaine Pride (Marche des fiertés) de nuit, et a déployé une ligne téléphonique d'écoute, amenée à être pérennisée. "On ne veut plus que se concentrer à Épernay", informe Jonathan Mauduit.
"On va mettre fin aux permanences que l'on avait à la maison associative le 31 décembre. En contrepartie, notre ligne téléphonique [06 24 97 58 46; ndlr] sera active 24 heures sur 24 en cas d'agression, besoin d'aide dans une procédure au commissariat, urgence... Elle sera associée à une équipe mobile qui sera capable, dès janvier, d'aller dans toute la Champagne-Ardenne. On a un véhicule."
"On l'a fait dans la Marne, ça a bien fonctionné, alors en 2025, on l'étend. L'objectif, c'est de régionaliser l'association que je préside. On va lancer des actions sur tout le territoire, y compris dans les Ardennes : je voudrais qu'on organise un évènement qui va marquer dans les Ardennes. Car dans les Ardennes, malheureusement, il n'y a rien : pas de structure ou d'association ou d'événement." On peut citer toutefois la présence sur Facebook d'Ard'n'Pride.
Jonathan Mauduit aimerait organiser une Marche des fiertés à Rethel (Ardennes) en 2025, même s'il n'a pas tout le soutien qu'il espère avoir. "Ça me tient à coeur." Mais il n'est pas encore dit que ça se fasse vraiment.