Catherine Vautrin Premier ministre : Manif pour tous, sarkozysme, Bygmalion... ces casseroles qui ont pu la priver de Matignon

Durant le week-end des samedi 14 et dimanche 15 mai, le nom de Catherine Vautrin, élue locale de Reims (Marne), est revenu avec beaucoup d'insistance en tant que potentielle future Première ministre d'Emmanuel Macron. Mais son passé sarkozyste et son soutien à la Manif pour tous pourraient lui barrer la route de Matignon.

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Catherine Vautrin sera-t-elle la future Première ministre d'Emmanuel Macron ? Pendant tout le week-end des 14 et 15 mai 2022, la rumeur aura été particulièrement insistante.

Femme d'expérience, son Curriculum vitae (CV), déjà détaillé par France 3 Champagne-Ardenne, parle pour elle. Élue de terrain, elle ne manque pas d'atouts.

Le président de la République, qu'elle a soutenu en février puis au second tour, appelait toutefois de ses voeux une cheffe de gouvernement à la fibre sociale (ça pourrait passer) et écologique (ce qui n'est vraiment pas son fort). Or, Catherine Vautrin vient de la droite sarkozyste, et succéderait à Edouard Philippe, Jean Castex, eux aussi de droite. Ça commence à faire beaucoup.

Il existe des bémols plus problématiques. Elle était trésorière de l'UMP (devenu les Républicains, même parti mais nouveau nom) lorsqu'a éclaté l'affaire Bygmalion, concernant les comptes de campagne pour l'élection présidentielle du candidat Sarkozy.  Elle a été toutefois blanchie par la justice en 2015 qui a prononcé un non-lieu.

Pas très progressiste

Et surtout, son soutien manifeste et affiché à la Manif pour tous, parfois associée à des dérives homophobes, n'a pas été oublié. Une part de la population française protestait alors contre l'ouverture du mariage civil aux couples de même genre (le ministre Darmanin a également cette casserole mais s'en est, comme d'autres, bien accommodé). Elle a d'ailleurs pris part à au moins une de ces manifestations (voir ce partage d'une photographie lors d'une Manif pour tous sur Facebook ci-dessous).


Alors députée, Catherine Vautrin a donc voté contre, comme beaucoup dans son camp. Elle préconisait plutôt un Pacs amélioré, et avait des craintes sur la gestation pour autrui (GPA, ce dernier point a également justifié le vote contre d'Arnaud Robinet).

Comme le révèle Le Parisien, cela ne passerait pas en douceur dans les rangs macronistes (LREM, devenu Renaissance par la magie d'un autre rebranding politique). Pour un afficionado de la Macronie, "Vautrin va se vautrer" à cause de ce positionnement (des tweets de soutien existent encore, voir ci-dessous).

De retour à Reims

Le nom de la nouvelle cheffe de gouvernement a été annoncé ce lundi 16 mai à 18h20, après une (très) longue attente. Rien ne disait que l'hypothèse Vautrin, testée durant le week-end et peut-être trop clivante, serait retenue au final. Ainsi, c'est un profil plus technocrate qui a été retenu, celui de la ministre Élisabeth Borne (Transports, Écologie, puis Travail).

Madame Vautrin avait annulé tous ses rendez-vous rémois de la fin de semaine passée, mais ceux à compter du lundi 16 mai étaient maintenus. Semblant ainsi indiquer un retour de Paris (et une non-nomination).


Ainsi, elle a été aperçue en fin d'après-midi devant l'hôtel de ville, où se déroulait le conseil municipal. Elle conversait avec une délégation de grévistes de Citura, le réseau de transports en communs de Reims.

"Je souhaite féliciter madame Borne", a indiqué la présidente du grand Reims à France 3 Champagne-Ardenne. "Je lui souhaite plein succès, à elle-même et surtout à notre pays." Elle ne se dit nullement déçue. "Déçue de quoi ? Ça a permis aux journalistes, pendant tout le week-end, de parler de choses et d'autres. Moi, je vais très bien, et je suis ravie d'être à Reims [lire son tweet de soutien ci-dessous; ndlr]." 

"On est à 25 jours des législatives, c'est un enjeu important. Le président de la République a besoin d'une majorité pour un projet majeur, qu'il s'agisse de la santé, de l'école, du pacte économique et productif. Autant de sujets passionnants pour le pays, dont je pense qu'il est urgent qu'on les mette en place."


Ce qui s'est passé pendant le week-end peut être une stratégie : faire fuiter un nom qui fera réagir, puis prendre quelqu'un d'autre qui passera mieux en comparaison. Pas sûr que la principale intéressée apprécie... ni si elle acceptera un éventuel maroquin de (simple) ministre du gouvernement Borne.


Pour rappel, parmi les autres ministrables, sont souvent cités Arnaud Robinet (maire de Reims, mais qui a démenti) et Boris Ravignon (maire de Charleville), très Macron-compatibles. Mais Benoist Apparu (maire de Châlons) ou François Baroin (maire de Troyes) pourraient également être de la partie.

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