ChocoSkill, ChoCollaboration, on vous présente un concept insolite de team building dans une chocolaterie

Télétravail, temps partiel, horaires décalés, depuis les confinements de 2020, le monde du travail a chamboulé ses habitudes. Les équipes ont éclaté et le retour aux anciennes habitudes paraît compliqué. Dans ce contexte chamboulé, des managers cherchent à renforcer la cohésion de leurs équipes, voire à la recréer totalement. De nombreuses méthodes existent déjà, mais Fanny Nennig, chocolatière à Laxou (Meurthe-et-Moselle), innove en proposant ses ateliers chocolat team building.

C'est une idée qui s'est imposée d'elle-même, comme souvent sont les bonnes idées. Le contexte : un repas de famille, lors de vacances quelque part en bord de mer. Le moment propice aux évasions, aux rêves, aux projets plus ou moins réalisables. Sauf que Fanny et Thierry, respectivement petite cousine et grand cousin, sont de ceux qui réalisent leurs idées. Au milieu de l'animation familiale, les voilà qui "refondent" le monde et s'imaginent associés dans une nouvelle aventure. Aider les équipes de travail à se ressouder par l'entremise du chocolat. Tout un alléchant programme sur fond de recette revisitée.  

Elle, c'est Fanny Nennig, reconvertie depuis trois ans à peine dans la chocolaterie artisanale à Laxou en Meurthe-et-Moselle. Avant, dans son autre vie, elle était salariée d'une grande banque, dans un service de formation. Une facette chocolat, une facette formation, le lien est fait, la sauce commence à prendre.

Lui, Thierry, est un expert en formation, installé dans la Creuse près d'Évaux-lès-Bains. En présentiel, en distanciel, depuis que la covid est passée par là. Il a des années de formation en négociation à son actif. Spécialiste d'un célèbre outil numérique utilisé par de nombreux formateurs, il aime les challenges, il aime innover. En deux trois coups de cuillère à pot, il façonne le contenu du programme, il ajoute un soupçon de légèreté et de moelleux ; le tour est joué. La recette de Fanny et Thierry s'appelle ChocoKlax. 

Recréer l'esprit d'équipe par le biais du chocolat

Les managers, soucieux du travail collaboratif de leurs équipes, ont fait le constat des dégâts causés par la crise de la covid. Équipes fractionnées par la distance sanitaire, télétravail, recours au temps partiel, l'individualité a pris le pas sur la cohésion de groupe, la fameuse team building chère aux directeurs des ressources humaines est à reconstruire. Un terme anglais, un brin agaçant, utilisé par les chefs d'équipe, et qui signifie littéralement construction d'équipe. En clair, il s'agit tout simplement de faire des activités communes (sport, jeu, création) qui n'ont rien à voir avec le contexte professionnel, mais qui permettent de créer une dynamique et une cohésion du groupe de travail.

Alors comment faire pour recréer des liens rompus ? C'est là que le chocolat de Fanny intervient. Des ateliers existent déjà autour des recettes de cuisine, des défis sportifs, de la culture générale ou même des constructions en petites briques colorées qui s'emboîtent. Mais avec du chocolat, les concurrents sont rares. 

Comment ça marche, me direz-vous ? Sur les mêmes bases que toutes les autres formations du même type :

  • définition au préalable de la problématique (gestion de conflit, négociation, prévention du burn out…),
  • apport de connaissances théoriques de manière visuelle et ludique, par le biais d'un écran interactif
  • séance de jus de crâne (autrement dit brainstorming) par équipes
  • création d'une pièce en chocolat pour matérialiser les solutions en objectif
  • présentation orale de la pièce devant les autres équipes

    Les mains dans le chocolat pour trouver des solutions aux conflits et autres aléas de la vie d'entreprise. Une méthode qui permet de concilier l'utile, le ludique et l'agréable.

    Et concrètement, ça donne quoi ? 

      C'est Fanny qui l'explique le mieux : "le chocolat apporte la fluidité, comme si on était connectés". Le liant, l'appareil ou la migaine comme on dit en Lorraine. Thierry s'enthousiasme "au fur et à mesure de la toute première séance de formation, j'ai vu que chacun comprenait les contraintes des uns et des autres. Ils étaient obligés de travailler ensemble, de s'écouter. Je n'avais jamais vécu ça ; j'étais sur les fesses." (La bienséance impose ici de ne pas reproduire le terme utilisé).

      Les stagiaires, au nombre d'une douzaine maximum, sont répartis en groupes de travail aux noms évocateurs de "cacao", "cabosses" ou"fèves" et mettent la main à la pâte pour décrire leurs problèmes et mettre en œuvre leurs solutions. Petit à petit, en s'écoutant, ils déplacent leurs points de vue et entendent, comprennent et réalisent les contraintes des autres. Ils échafaudent ensuite ensemble leur plan de sortie de crise.

      Une des étapes consiste à poser sur le papier leurs soucis et leurs propositions de solutions. C'est seulement ensuite qu'ils peuvent passer à la confection de la pièce en chocolat, avec l'aide de Fanny Nennig qui montre les gestes techniques de collage, de chauffage, d'assemblage du chocolat. Thierry Rouffet, le formateur, se voit davantage comme un facilitateur. Il est là pour transmettre les connaissances théoriques, d'une part, puis d'autre part, tout au long de la séance, il "enrobe" le groupe, il garantit le liant. Il aide à aplanir les difficultés relationnelles, à repérer les plus timides et les intégrer dans le groupe et à agiter la réflexion dans la bonne direction avec humour et discrétion.

      Les difficultés de réalisation de l'œuvre en chocolat viennent ajouter à l'obligation d'entraide, aux gestes communs. En dernier ressort, la pièce réalisée doit représenter en 3D chocolatée le fruit de la réflexion. Mais le formateur enchaîne : "la pièce en chocolat, c'est beau, mais c'est sans intérêt, c'est ce qu'ils découvrent en la créant qui est intéressant".

      Une présentation de chaque pièce aux autres équipes vient clôturer la séance. L'expression claire des problématiques, la présentation orale des solutions trouvées finit de boucler la boucle. Problème digéré, expulsé, oublié. Les stagiaires repartent avec les pièces réalisées. L'histoire ne dit pas si les équipes les mangent ou les gardent, si elles les explosent ou les détaillent précautionneusement, si elles le font en groupe ou séparément. Mon petit doigt me dit que leurs réalisations ne font pas long feu… C'est l'atout gourmand de la formation.

      Il agit sur les cinq sens, et nous, en crèche les cinq sens, ça nous parle.

      Carole Chrisment, directrice de crèche

      La toute première cheffe d'équipe à profiter de ce nouvel outil est Carole Chrisment, directrice de deux crèches de l'agglomération nancéienne (Baby Prince + Le p'tit Poucet). Elle a dressé ce même constat de la fracture causée par la crise covid. Son bilan post-atelier Chocoklax, c'est "une équipe plus soudée. On ne trouvait pas en interne les bons mots, la bonne formation. Le chocolat, c'est une matière qu'on peut casser, ressouder, transformer, comme on peut le faire sur une équipe, et ça fonctionne bien. Et puis il agit sur les cinq sens, et nous, en crèche les cinq sens, ça nous parle."

      La directrice est ravie de l'expérience et constate encore aujourd'hui les bienfaits d'avoir récupéré une équipe plus à l'écoute. "Nous avons depuis appris à résoudre des problèmes en interne, par exemple, l'installation d'un lavabo. Nous avons su identifier le manque et trouver la solution à notre souci, simplement parce que le dialogue est rétabli, les choses sont exprimées.

      Fanny Nennig est ravie. Elle commençait à se trouver un peu seule dans son laboratoire à créer ses chocolats pour Pâques, Noël ou la Saint-Valentin. Elle l'avoue volontiers, elle aime être entourée, elle aime les gens et la solitude lui pesait un peu. Sa signature donne la couleur : "créatrice de liens et de partage". "Faire travailler les gens autour de nous, avec des valeurs simples, c'est ce qui me motive. Le tout dans le plaisir créatif et gourmand, sans excès. Une gourmandise mesurée, avec moins de quantité et plus de qualité. On participe à l'atelier avec tous nos cinq sens : l'ouïe quand on casse le chocolat, l'odeur évidemment, la douceur du toucher, le côté lisse et la couleur pour le regard et l'explosion en bouche pour le goût.

      Son rêve, faire partager au plus grand nombre ces ateliers qui remettent l'humain au centre de sa petite chocolaterie, avec la complicité heureuse de son grand cousin qui a le don de l'animation bien ancré.

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