Sixième édition de la Journée mondiale des abeilles ce lundi 20 mai. Des insectes qui jouent un rôle primordial dans notre écosystème. Nous sommes allés à la rencontre de Dorothée Singer, apicultrice en Moselle.
Depuis trois ans, Dorothée Singer est apicultrice à Rhodes en Moselle dans l’Est de la France, sur un territoire labellisé "réserve de biosphère". "Quand j’ai commencé, je ne savais pas faire la différence entre une abeille et une guêpe". Un changement de vie pour Dorothée avec le programme Women for Bees - des femmes pour les abeilles - de l’Unesco. "J’ai fait une reconversion professionnelle pour travailler avec les chevaux. Comme j’avais beaucoup de terrain, une centaine d'hectares, j’ai aussi installé mes ruches", dit-elle.
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Juste après le Covid, en 2021, le territoire de Moselle sud était alors en pleine labellisation, "réserve de biosphère", "j’ai alors été contactée par l’Unesco". Les Nations-Unies qui ont décidé de désigner le 20 mai "Journée mondiale des abeilles".
C’est la passion qui me guide. Et l'envie de faire des choses. Celles qui correspondent à mes valeurs. J'ai envie de faire des choses qui ont du sens.
Dorothée Singer, apicultrice
Comme les fruits et légumes, le miel reste un produit de saison. C'est la raison qui pousse Dorothée à prendre soin, jour après jour, de sa relation avec ses abeilles. "Je ne viens pas du milieu agricole même si mon statut officiel c’est agricultrice. C’est la passion qui me guide. Et l'envie de faire des choses. Celles qui correspondent à mes valeurs; J'ai envie de faire des choses qui ont du sens." Dans une ruche en période de ponte on a entre 50.000 et 60.000 abeilles.
La récolte se prépare en ce moment. "Ça y est, c’est parti ! Il ne faut pas louper cette période" explique-t-elle ce lundi 20 mai 2024. Pesticides, herbicides, insecticides, les abeilles sont aujourd’hui menacées l'action de l'homme mais aussi par le réchauffement climatique. "Cette année on a eu un début de printemps compliqué avec beaucoup d’eau et les abeilles ne pouvaient pas sortir. Cela les empêche de butiner".
Les abeilles sont de sortie
La récolte de miel l'année dernière n'a pas été bonne, "on a fait à peine 300 kg, ce qui n’est vraiment pas bien". Mais Dorothée reste optimiste. "J’espère qu’on aura une très belle saison. ll faut ! On n'a pas le choix".
L’Institut technique et scientifique de l’apiculture (ITSAP) spécialisé dans la recherche et de développement au service des métiers de l'apiculture rappelle que "la moindre variation de températures, ou de conditions météorologiques, peut avoir un impact énorme sur l'exploitation d'abeilles".Dorothée Singer a reçu trois récompenses au concours des Miels Lorrains. "Mon objectif, c’est de travailler sur la biodiversité. Je fais beaucoup de plantations pour les abeilles, j’ai une pratique agricole bio. Je plante des haies, des arbres pour l’environnement". Et l'année dernière elle a obtenu le label Territoire de Faune Sauvage, "c'est une reconnaissance". Une première dans la région Grand Est.
Importations
Une goutte d'eau dans l'océan de la production mondiale ? Selon une enquête de la Commission européenne publiée en 2023, sur 320 échantillons de miels importés dans l'UE, environ la moitié étaient suspectés de déroger aux règles de l'UE.