Le deuxième débat public concernant le site de stockage de déchets radioactifs envisagé à Bure (Meuse), qui devait se tenir lundi soir 17 juin 2013 à Bar-le-Duc, a été empêché par des opposants au projet qui ont fait arrêter la réunion au bout d'une demi-heure.
Le deuxième débat public concernant le site de stockage de déchets radioactifs envisagé à Bure (Meuse), qui devait se tenir lundi soir 17 juin 2013 à Bar-le-Duc, a finalement été empêché par des opposants au projet comme le premier débat, le 23 mai dernier.
"Y aura-t-il d'autres débats? On va voir. On trouvera d'autres formes".Jacques Archambault, vice-président de la Commission nationale du débat public (CNDP).
Parmi ces autres formes, il y a Internet où les débats sont ouverts depuis le 15 mai 2013.
La réunion de lundi avait commencé par une prise de parole de Jean-Luc Bozon, un élu de la Haute-Marne, département voisin du Centre de stockage profond réversible des déchets radioactifs (Cigéo), qui a remis une pétition réclamant un référendum.
"Vous aurez le bordel dans toutes vos réunions tant que nous n'aurons pas de référendum", a-t-il lancé en dénonçant "des technocrates parisiens qui vont faire crever la Meuse et la Haute-Marne", sous les applaudissement nourris d'une bonne moitié des quelque 300 participants.
"Y'en a marre qu'on nous prenne pour des cons. Vous avez beau faire couler le pognon à flot dans les communes, plus personne ne croit à vos conneries". Jean-Luc Bozon.
Les opposants ont ensuite empêché la prise de parole d'une élue EELV du Conseil régional de Champagne-Ardenne, Patricia Andriot, pourtant elle-même hostile au projet.
"Dégage!" et "Référendum!" ont crié les "anti-Bure", debout, pendant près d'une demi-heure, rendant inaudible l'intervention de l'élue, avant que les organisateurs décident de la fin prématurée de la réunion.
"Je pense qu'empêcher le débat est contre-productif. Je comprends qu'il y ait des gens exaspérés, mais le débat, c'est la démocratie, et il faut que l'on puisse s'exprimer en tant qu'opposant". Patricia Andriot.
Lancé début mai sur internet, le débat sur le Cigéo de Bure, que la loi impose puisque faisant partie des grands projets ayant un impact sur l'environnement et l'aménagement du territoire, doit normalement durer jusqu'à mi-octobre.
Après le fiasco du premier débat à Bure même les organisateurs avaient indiqué qu'ils souhaitaient "trouver des formes nouvelles de dialogue avec la population, d'abord avec des petites réunions ultra-locales, plutôt que des grand-messes telles que les réunions publiques peuvent apparaître".
Ils avaient également promis "des moyens d'ordre public pour que les gens qui viennent perturber les réunions ne puissent pas le faire". Aucun opposant n'a cependant été évacué par la force lundi à Bar-le-Duc.
Un autre débat, programmé jeudi à Nancy, n'est "pas annulé",ont affirmé les organisateurs.
Le site de Bure, qui abrite déjà un laboratoire test à 500 mètres sous terre, devrait accueillir le futur Centre de stockage devant voir le jour en 2025.
Le Cigéo sera le seul site de ce type de l'Hexagone, capable de stocker 100.000 m3 de déchets radioactifs français de très longue durée à haute et moyenne activité.
Il doit encore recevoir le feu vert de l'Autorité de sûreté nucléaire.
"Nous ne considérons en aucun cas que le projet est acquis". la directrice du site.