Malgré le non-lieu du procureur de la République de Metz requis le 2 mars dernier, les juges ont décidé mercredi 20 avril 2016 le renvoi d'Henri Leclaire devant les assises de la Moselle pour le double homicide de Cyril Beining et Alexandre Beckrich. Son avocat fait appel.
Mise à jour du 21 avril 2016 :Me Thomas Hellenbrand, l'avocat d'Henri Leclaire, fait appel de la décision de renvoyer son client devant les assises aux-côtés de Francis Heaulme (vidéo ci-dessous).
Notre article :
Deux juges d'instruction ont décidé de renvoyer devant les assises Henri Leclaire, mis en examen au côté du tueur en série Francis Heaulme dans le dossier du double meurtre de Cyril Beining et Alexandre Beckrich à Montigny-lès-Metz le 28 septembre 1986, a indiqué mercredi 20 avril 2016, Me Dominique Boh-Petit, l'avocate de l'une des parties civiles.
Les juges d'instruction ont décidé de ne pas suivre l'avis du parquet de Metz, qui avait requis le 2 mars un non-lieu en faveur d'Henri Leclaire, a ajouté, "satisfaite", l'avocate messine, confirmant une information du Républicain Lorrain.
Les magistrats, à la différence du procureur, estiment qu'à l'étude des nouveaux témoignages intervenus dès le début du procès de 2014 et depuis, la présence des deux hommes sur les lieux du double homicide et d'éventuelles actions communes de Francis Heaulme et Henri Leclaire semblent crédibles.
Le Républicain Lorrain rappelle qu'au début du procès en 2014 "deux témoins de dernière minute avaient apporté un certain nombre d’éléments troublants fragilisant la position de Henri Leclaire, loin d’être un inconnu de ce dossier. L’ancien magasinier qui travaillait à l’époque à deux pas de la rue Venizelos s’était accusé le premier du double meurtre des enfants de 8 ans, avant d’être mis hors de cause. Depuis son ombre plane au-dessus de l’affaire malgré ses multiples dénégations."
Retrouvez sur ce lien notre dossier complet sur l'affaire de Montigny-lès-Metz et ses protagonistes.
Rappel des faits, par Dominique Duforest
Double meurtre de Montigny :
C'est une information du Républicain Lorrain : malgré le non-lieu du procureur de la République de Metz requis le 2 mars dernier, Henri Leclaire sera bien jugé devant les assises de la Moselle, avec Francis Heaulme, pour le double homicide de Cyril Beining et Alexandre Beckrich.
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©France Télévisions
Réaction de maître Dominique Boh-Petit, avocate d'une partie civile, Chantal Beining, mère de Cyril :
Maître Dominique Boh-Petit est avocate d'une partie civile, Chantal Beining, mère de Cyril.
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©France Télévisions
Réaction de Me Thomas Hellenbrand, avocat de Henri Leclaire :
©France 3 Lorraine
La réaction de maître Thierry Moser, avocat des époux BECKRICH, les parents du petit Alexandre BECKRICH
A l’instant, j’apprends que les Juges d’Instruction de METZ ont décidé de renvoyer Henri LECLAIRE devant la Cour d’Assises alors cependant que, dans son réquisitoire définitif du 2 mars 2016, le Procureur de la République de METZ, tout en relevant des éléments troublants à l’encontre de LECLAIRE, avait préconisé une décision de non-lieu.Les Juges d’Instruction ont fait de ce dossier une lecture différente de celle du Procureur de la République.
A supposer que la décision de renvoi des Juges d’Instruction ne soit pas contestée par-devant la Chambre de l’Instruction de la Cour d’Appel de METZ, ce qui pourrait éventuellement entraîner une décision différente, Henri LECLAIRE aurait à comparaître pour le double meurtre aux Assises de METZ en compagnie de Francis HEAULME, lequel a été renvoyé aux Assises par décision du 21 mars 2013 de la Chambre de l’Instruction.
Si tel était le cas, la Cour d’Assises serait évidemment totalement libre de sa décision. Elle pourrait ou condamner ou acquitter à l’issue d’un débat oral et contradictoire permettant une approche plus précise de la vérité dans la mesure où cela serait possible.
Sans prendre parti en l’état actuel sur la pertinence ou non de la décision de renvoi à l’encontre d’Henri LECLAIRE, j’entends simplement souligner le profond désarroi des familles des victimes et de la famille BECKRICH en particulier.
Les parents d’Alexandre BECKRICH sont totalement désemparés face aux hésitations répétées et dramatiques de la Justice alors surtout que le crime a été réalisé il y a 30 ans à présent.
Les parents d’Alexandre que nous représentons, mon Confrère de NANCY (Maître Alexandra VAUTRIN, ndlr) et moi, ne cessent d’attendre l’éclosion de la vérité et la fin de leur calvaire.
Extrait du communiqué de maître Thierry Moser, avocat à Mulhouse.