Loto du Patrimoine 2021 : 457 000 euros accordés pour la restauration de trois sites dans les Hauts-de-France, deux projets reportés

Trois sites des Hauts-de-France vont recevoir des dotations pour leur restauration. Les sommes seront versées d'ici à la fin de l'année par la Mission Patrimoine.

Ils attendaient cette décision avec impatience. Les propriétaires des sites sélectionnés pour le Loto du Patrimoine ont appris ces derniers jours le montant des dotations. "On était le petit poucet de cette édition. On est très content, on ne s'attendait pas à recevoir une somme aussi importante !", se réjouit Sébastien Ansel. Avec son épouse, il va bénéficier d'une aide de 43 000 euros pour la restauration du four à pain de Thérouanne dans le Pas-de-Calais.

"On est sur le projet depuis bien deux ans. Grâce à cette opération, on a eu beaucoup de visibilité. La dotation, c'est la cerise sur le gâteau", ajoute-t-il. La rénovation de cet ancien four à pain communautaire pourrait permettre aux habitants d'y cuire pains et tartes et d'y organiser des évènements : "On veut redynamiser le territoire, faire de ce four un lieu de vie."

"Redynamiser le territoire"

Avec cette aide et d'autres financements, l'enveloppe globale atteint désormais les 80 000 euros. De quoi permettre aux propriétaires de voir les choses en grand : "On va le restaurer de manière traditionnelle avec du torchis par exemple. On veut aussi que le fournil soit accessible aux personnes à mobilité réduite." Les travaux devraient commencer au printemps 2022 pour une première remise en chauffe espérée à l'été 2023.

Dans les Hauts-de-France, deux autres aides ont été accordées : 149 000 euros pour le château d'Esquelbecq dans le Nord et 265 000 euros pour celui de Francières dans la Somme.

"Nous sommes très contents car nous avons de très gros travaux. Ça va nous permettre notamment de financer la toiture ou encore les fenêtres du château, du pigeonnier et des deux pavillons d’entrée", détaille Bernard Rouyer, le propriétaire du château d'Esquelbecq. Cette bâtisse seigneuriale du XVIIe siècle a subi de nombreuses modifications au fil de son histoire. La restauration globale est estimée à 850 000 euros.

Le château d’Esquelbecq va bénéficier d'une aide de 149 000 euros. "On a beaucoup travaillé depuis trois ans. On avait tous les devis détaillés, toutes les autorisations. Quand les architectes de la Mission Patrimoine sont venus, nous avons pu répondre de façon claire et précise à toutes leurs interrogations", raconte Johan Tamer-Morael, le propriétaire.

Le château d'Esquelbecq est l'un des derniers héritages de l'architecture flamande dans la région. L'imposante bâtisse de 800 m² se reflète dans les douves. Ce miroir d'eau doit être entretenu car le château subit les outrages du temps. "Le dernier curage a dû être fait à la main au milieu du XIX^e siècle", observe Johan Tamer-Morael. Il faut donc évacuer les 10 000 m³ de boue et de sédiments qui encombrent la serpentine, le canal qui achemine l'eau jusqu'aux douves. Une opération qui sera principalement financée par cette dotation. "On va aussi agrandir notre surface de captage d’eau donc on va éviter les inondations. Cette année, nous avions frôlé la catastrophe", ajoute Johan Tamer-Morael. Pendant les travaux, le site est fermé au public. Les visites guidées reprendront le 15 mai 2022. 

Les projets de restauration reportés dans l'Aisne et dans l'Oise

En France, quatre projets, jugés pas suffisamment prêts, ont été reportés. Parmi eux, deux sont situés en Picardie : le lavoir de Trosly-Loire dans l'Aisne et le château de Morainvillers dans l'Oise.

Pour Emmanuel Cohardy, le propriétaire du lavoir, cette décision n'est pas une surprise : "On s'y attendait. Il nous faut un dossier plus solide et plus homogène. Il faut que l'on aille au bout de la démarche avant de solliciter les financements. Par exemple, nous avions fait des devis avec des fenêtres et des portes en aluminium. Ce n'est pas l'esprit de la Mission Patrimoine. On va prendre le temps et refaire le dossier."

Pour autant, le propriétaire se dit "satisfait" de cette expérience : "Ça a été un tel bonheur de voir que nous n'étions pas les seuls à croire en ce bâtiment que nous ne sommes pas déçus. Ils nous ont aidés sur la réflexion, sur le travail de précision. Grâce à leur expertise, maintenant, on se pose les bonnes questions." Les travaux sont reportés de six mois et pourraient commencer fin 2022.

Décision identique pour le château de Morainvillers dans l'Oise. Le projet est reporté. La demeure va devoir attendre un peu avant de retrouver sa splendeur de gentilhommière du XIX^e siècle.

Ces deux projets feront l'objet d'une décision ultérieure. Pour les sites retenus, les sommes seront versées d'ici à la fin de l'année 2021 par la Mission Patrimoine.