Panthère noire sur les toits d'Armentières : les propriétaires du félin convoqués devant la justice

Deux prévenus sont convoqués devant le tribunal correctionnel jeudi 9 janvier 2025 à partir de 14 heures, notamment poursuivis pour détention non autorisée d’une espèce non domestique. L'animal en question est un félin devenu célèbre malgré lui en marchant sur les toits des maisons d'Armentières en septembre 2019 : une panthère noire.

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Un procès, quatre ans et demi après la stupéfiante découverte qui a marqué les esprits des Armentiérois. Ce jeudi 9 janvier 2025 à 14 heures, deux prévenus sont convoqués devant le tribunal correctionnel de Lille pour tenter de percer le mystère de la panthère d’Armentières. Deux quarantenaires notamment poursuivis pour détention non autorisée d’une espèce non domestique, des faits passibles d’une sanction pouvant atteindre 3 ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

Comment l’animal s’est-il retrouvé à déambuler sur les toits de la ville ? Les prévenus font-ils partie d’un vaste réseau de trafic d’animaux sauvages ? Qui a enlevé la panthère au zoo de Maubeuge ? Comment s’est-elle retrouvée dans un sanctuaire aux Pays-Bas, à plus de 400 kilomètres d’Armentières ? Des questions, dignes d’un thriller haletant, auxquelles les magistrats vont tenter d’obtenir des réponses... dans cette affaire qui a marqué les esprits bien au-delà de la région.

Des toits d’Armentières...

L’animal en question avait défrayé la chronique le 18 septembre 2019, en se promenant sur les chéneaux des habitations de la rue de l’Avenir à Armentières, dans le Nord. Il est un peu plus de 18 heures lorsque les premières photos postées sur les réseaux sociaux deviennent virales. Un félin de grande taille et de couleur noire, imperturbable, déambule calmement, s’arrête devant une fenêtre, se hisse sur ses pattes arrière... Il ne s’agit pas d’un chat mais d’une panthère.

L’animal, âgé d’environ 6 mois et pesant une trentaine de kilos, est finalement endormi par un pompier vétérinaire au moyen d'une fléchette tirée à l’aide d’un fusil hypodermique. La panthère noire, provisoirement mise en sécurité à la Ligue protectrice des animaux (LPA) de Lille, est ensuite transférée au zoo de Maubeuge.

L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais la panthère disparaît. Dans la nuit du 23 au 24 septembre 2019, des cadenas sont forcés, six points de sécurité de l’enclos brisés et l’animal est enlevé par des malfaiteurs.

... À un refuge aux Pays-Bas

Le 1er octobre 2019, le propriétaire de la panthère se présente au commissariat. Aux enquêteurs, il explique avoir acheté le félin “parce qu’il était mal en point”, n'avait "plus de griffes” et avait des “trous” dans le pelage. Baptisée Louise, la panthère noire était “comme un gros bébé affectueux qui ne demandait que des câlins”, selon ses dires.

Pendant un an, on perd la trace du félin. C’est finalement à plus de 400 kilomètres des toits d’Armentières que de la panthère est retrouvée, dans un refuge aux Pays-Bas. Le Lion Foundation, sanctuaire situé dans la ville d’Anna Paulowna, aurait reçu la visite d’un couple le 15 janvier 2020. Celui-ci aurait déposé une jeune panthère noire femelle “avec une masse musculaire très faible”.

Après avoir effectué des comparaisons ADN, le parquet de Lille confirme en novembre 2020 que la panthère découverte aux Pays-Bas et bien celle disparue à Armentières, puis enlevée à Maubeuge. L’animal reçoit aux Pays-Bas le nom d’Akilla. Un félin qui coule depuis des jours paisibles dans le sanctuaire. Devenue “une vraie diva” selon le sanctuaire, la panthère noire, plutôt timide, “aime s’asseoir en hauteur et se cacher, comme une vraie panthère”.

Un animal sauvage dégriffé

L’association One Voice s’est portée partie civile lors du procès prévu ce 9 janvier 2025. La présidente s’en explique. “Nous sommes là pour défendre cette panthère qui n’avait strictement rien à faire dans une maison”, précise Muriel Arnal. La présidente de la structure rappelle que la panthère noire était dégriffée, symbole de maltraitance animale. “Dégriffer, cela signifie couper la première phalange, c’est une mutilation réelle, une amputation du bout des doigts”.

On sait que c’est une souffrance, que c’est totalement inadapté et que ce sont des animaux dangereux.

Muriel Arnal, présidente de One Voice

Bien que l’animal soit aujourd’hui sain et sauf dans un sanctuaire “après avoir réussi à s’échapper de cet enfer”, l’audience prévue devant le tribunal correctionnel pourrait avoir une valeur d’exemple selon One Voice. “Cette audience permettra de montrer tous les trafics qu’il y a autour des animaux sauvages, résume Muriel Arnal. Des trafics qui représentent beaucoup d’argent et des animaux qui sont utilisés comme des faire-valoir par des personnes très centrées sur le paraître”. Contactés, les avocats des deux prévenus n'ont pas souhaité s'exprimer avant l'audience.

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