200 migrants tentent de traverser la Manche : ils sont réprimés dans un "climat de violence", affirment les associations

“Gazages”, “coups de matraques”, bateaux crevés, embarcation qui prend feu… De vives tensions ont animé les dunes de la Slack, entre Wimereux et Ambleteuse ce jeudi 21 mars 2024 au matin. Au moins une dizaine de migrants ont été emmenés à l’hôpital.

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Nos équipes ont croisé plus de 200 personnes”, raconte Thomas Chambon, bénévole de l’association d’Utopia 56. Ce jeudi 21 mars 2024, entre sept et huit heures du matin, plusieurs groupes de migrants ont tenté de prendre la mer à bord de bâteaux pneumatiques, sur une plage entre Wimereux et Ambleteuse. S’en est suivie une intervention policière décrite comme “violente” par les associations d’aide aux exilés, présentes sur place.

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On voit devant nous sortir des dunes une première colonne de personnes avec un bâteau, qui s'arrête au bord de l’eau”, raconte Dany Patoux, co-présidente de l’association Osmose 62. “À ce moment-là, on voit déjà des gyrophares derrière les dunes.” Un second groupe de personnes arrive alors, tentant lui aussi de se mettre à l’eau.

200 personnes éparpillées sur la plage après des traversées avortées

On constate entre 50 et 60 personnes sur chacun des deux bâteaux pneumatiques”, précise la représentante associative. D’autres exilés sont, eux, toujours à terre. Au loin, sur l’eau, “six autres bâteaux” ont déjà pris le large. La majorité des personnes sont apparemment équipées des gilets de sauvetage ; mais les navires de fortune demeurent néanmoins surchargés.

Les gens ont été gazés, ils sont allongés par terre, en se tenant la tête.

Dany Patoux

co-présidente de l’association Osmose 62

Alors que l’un des bâteaux est déjà sur l’eau et que l’autre tente de démarrer, les forces de l’ordre crèvent celui qui est encore sur le sable. “Et trois gendarmes courent dans l’eau pour crever le second bâteau”, raconte Dany Patoux. “Les personnes continuent à essayer de monter à bord car ils n’ont pas vu que le bâteau est troué.” 

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S’en suivent des “gazages”, des “coups de matraques” et des “jets de palets lacrymogènes”, rapporte Thomas Chambon d’Utopia 56. Ces derniers mettent le feu à un bâteau au contact du carburant qui s’en est écoulé. Une information confirmée par Osmose 62. Les deux associations venues porter secours aux migrants parlent de “cohue”, de “violences policières” et même d’un “un climat de guerre extrême”.

"Un climat de guerre extrême"

Les gens ont été gazés, ils sont allongés par terre, en se tenant la tête”, témoigne Dany Patoux, d’Osmose 62. Parmi les “plus de 200 personnes” croisées, repartant de la plage par Utopia 56, l’association affirme avoir constaté la présence de familles avec des femmes et des enfants.

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À l’issue de cette scène, “une famille ainsi qu’une autre personnes ont été emmenées à l'hôpital de Boulogne” et “huit personnes ont été transportées à l’hôpital de Calais”, affirme Utopia 56. Une salle a par ailleurs été ouverte par la mairie de Wimereux. Quelques personnes y ont été accueillies temporairement.

Sur X, la police nationale affirme avoir "mis en échec le départ de quatre bateaux de migrants" et avoir interpellé "deux individus soupçonnés d'être des passeurs".

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