Main Square Festival : les tops et les flops de l'édition 2019

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L'édition 2019 du Main Square Festival d'Arras s'est achevée dimanche soir. On fait le bilan.

Côté fréquentation, ce millésime 2019 du festival arrageois est sans conteste une réussite avec 115 731 entrées cumulées sur les trois journées (chiffre préfecture), dont un vendredi et un samedi complets longtemps à l'avance selon les organisateurs (qui revendiquent 125 000 spectateurs). La programmation très grand public, orientée sur des artistes à la mode, a donc trouvé sa cible, même si les amateurs de musique rock sont sans doute un peu restés sur leur faim.
 

 

On a beaucoup aimé :


Macklemore : le rappeur américain, déjà venu en 2016, a livré un très grand show samedi soir, spectaculaire, entraînant, divertissant, retransmis en direct sur notre site et notre page Facebook. Avec ses cuivres, ses percussionnistes et ses choristes délurés, Macklemore a passé plus d'une heure à jouer avec le public massé devant la Main Stage. Deux spectateurs ont même été choisis pour venir danser sur scène. La Citadelle a eu droit à ses plus grands tubes de "Glorious" à "Can't Hold Us" en passant par "Downtown" et "Thrift Shop". Après son concert, Macklemore a joué les prolongations en rejoignant le DJ Martin Garrix, pendant son set, pour une interprétation de "Summer Days", leur hit commun (avec Patrick Stump des Fall Out Boys). Un temps fort du festival là aussi.
 
 
 

Lomepal : le rappeur parisien a livré le même soir un concert touchant et sincère. Comme Angèle la veille, le public arrageois a pris d'assaut la pelouse et tous les abords de la Green Room, la scène secondaire, pour écouter "Mômes", "Trop Beau" ou "1000° C". Avec ses musiciens, son décor mobile, ses danseurs qui viennent l'entourer parfois sur scène, Lomepal a assuré le spectacle, alternant les pics d'adrénaline et les moments plus intimistes. Il est reparti très heureux de la Citadelle d'Arras, nous a-t-on dit. A une prochaine donc !
 
 

► Skip The Use : le groupe rock nordiste - reconstitué par deux de ses membres après une éclipse de 3 ans - a su se mettre dans la poche, samedi, le jeune public venu principalement pour Macklemore et Martin Garrix. A bientôt 40 ans, Mat Bastard n'a rien perdu de sa fougue, ni de son énergie communicative, ni de ses talents d'ambianceur.    
 
 

La nouvelle scène du Bastion : le public arrageois s'est s'approprié au fil du week-end ce nouvel espace ouvert cette année par les organisateurs, derrière la Main Stage et les zones presse / VIP. Avec sa scène musicale régionale (11 groupes et artistes programmés sur les trois jours), sa butte en forme d'ampithéâtre où il fait bon s'allonger, ses jeux flamands, son bar à eau, ses food-trucks et sa grande roue, le Bastion offre une ambiance à la fois détendue et divertissante, dans un esprit kermesse. Une expérience à reconduire !
 
 

Le public arrageois : l'ambiance a encore été parfaite ce week-end à la Citadelle, avec des spectateurs heureux d'être là, détendus, souriants, jamais agressifs malgré les compressions occasionnées par les mouvements de foule, notamment lors des passages d'une scène à l'autre. Cet état d'esprit positif fait désormais partie de l'identité du Main Square. "Aucun incident sérieux n'est venu perturber ce festival", confirme ce lundi la préfecture du Pas-de-Calais qui a dénombré au total 200 festivaliers pris en charge par les équipes du SAMU, dont 18 ont dû être évacués vers le centre hospitalier d'Arras "pour des blessures légères ou des malaises". Seules 3 interpellations ont été effectuées par les forces de l'ordre, notamment "pour infraction à la législation sur les stupéfiants".  
 
 
 

On a moins aimé :


Damso : le rappeur belge a une très grosse cote auprès du jeune public, comme on a pu le constater vendredi à la Citadelle. Mais son concert minimaliste à Arras était plus conforme à ce qu'on attend d'une tournée promotionnelle, type NRJ Tour, que d'un gros festival musical comme le Main Square. Ce week-end, les concerts de Macklemore et Lomepal ont montré que le hip-hop pouvait aussi se conjuger avec des instruments en "live" et une scénographie travaillée.
 


La répartition de certaines têtes d'affiche sur les deux scènes :  il y avait beaucoup de monde, peut-être un peu trop, devant la Green Room, la scène secondaire, pour le concert d'Angèle vendredi et celui de Lomepal samedi, qui, à l'évidence, auraient mérité la scène principale, avec un peu plus de confort et une meilleure vue sur les musiciens. A contrario, des artistes programmés sur la Main Stage, comme Ben Harper, Christine and the Queens et Jain, ont joué devant un public un peu plus clairsemé. On sait toutefois que la répartition des artistes sur les scènes dépend de multiples paramètres (disponibilité, agendas, gestion des egos et des susceptibilités...) qui ne sont pas toujours simples à concilier pour l'organisation et nécessitent des compromis.    
 

 
Jain en concert de clôture : qu'il n'y ait pas de malentendu, nous n'avons absolument rien contre Jain, ni contre sa performance dimanche soir à la Citadelle. La jeune chanteuse toulousaine a livré un show sympathique, coloré, à la scénographie bien plus travaillée et séduisante que celle proposée lors de son précédent passage à Arras il y a deux ans. Mais au Main Square, le concert de clôture marque traditionnellement une sorte de point d'orgue de l'édition, de grand feu d'artifice rassembleur. On garde en mémoire notamment ceux d'Indochine en 2013, de Pharrell Williams en 2015 ou des Insus (ex-Téléphone) en 2016. Pour Jain cette année, l'ambiance était déjà bien retombée et une partie du public avait commencé à prendre le chemin de la sortie. 
 
 

L'absence d'une grosse tête d'affiche internationale : il y avait des artistes de renommée mondiale cette année au Main Square comme Macklemore, Ben Harper ou Martin Garrix, mais pas de la dimension de Depeche Mode, Radiohead, Muse ou Pharrell Williams, passés par la Citadelle ces dernières années. Pour cette édition, l'organisation a bien tenté de faire venir The Cure, mais Robert Smith et ses camarades étaient déjà pris ailleurs. De quoi nourrir quelques regrets quand on voit le concert émouvant et mémorable que les Anglais ont livré le week-end précédent au festival de Glastonbury.
 


► Des artistes très soucieux de leur image : cette année, les managements de quelques artistes programmés au Main Square (Angèle, Christine and the Queens, Eddy De Pretto...) ont exigé des médias accrédités qu'ils transmettent leurs photos pour les valider avant toute diffusion, y compris les sites d'information en continu comme le nôtre qui doivent travailler vite pour rendre compte, en temps réel, du déroulement et des temps forts du festival. Une façon assez désagréable de s'immiscer dans nos choix éditoriaux, comme si on nous soupçonnait a priori de malveillance à l'égard des artistes. Faudra-t-il bientôt que les contenus de nos articles soient eux aussi validés par leurs entourages ? On espère que ces exigences resteront encore marginales lors de la prochaine édition.

 
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