Inondations dans le Pas-de-Calais : Gabriel Attal rencontre des sinistrés désemparés, "je n'en peux plus"

Un mois après sa première visite auprès des sinistrés des inondations dans le Pas-de-Calais, le Premier ministre Gabriel Attal s'est rendu une nouvelle fois dans le département ce jeudi 8 février. L'occasion de faire le point sur les engagements pris.

Après ces longs échanges avec des élus et des riverains, le déplacement à Clairmarais est annulé, en raison du remaniement. Le Premier ministre était arrivé à Blendecques une heure et demie après l'horaire prévu.

Un sinistré craque devant Gabriel Attal, "je n'en peux plus"

Un habitant de la commune d'Andres, sinistré, n'a pu retenir ses larmes, à bout. "C'est triste, il faut le vivre. C'est incroyable... ", lance-t-il au Premier ministre avant de pleurer, désabusé par tout ce qui lui arrive depuis plusieurs mois. "Je sais que c'est dur et que parfois, vous n'y croyez plus. Mais on va y arriver", lui promet Gabriel Attal. "Ce n'est pas la première fois que je craque, je n'en peux plus. J'ai confiance en vous, je vous crois. Dans un mois, on se revoit", répond son interlocuteur.

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Face à la complexité de la situation, cet habitant n'a pas pu retenir ses larmes. ©France Télévisions

Allan Turpin, maire d'Andres, a fait part de sa détresse face au mille-feuille administratif auquel il est confronté au sujet de l'eau. "Il faut faire péter tout ça ! Il faut mettre un patron, ça discute trop. Je suis content qu'un Premier ministre aussi jeune que vous veuille mettre un coup de pied dans la fourmilière. Faites sauter tout ça et revenez avec quelque chose de simple", a taclé le maire.

Gabriel Attal promet de revenir dans un mois

"Il faut se préparer sur du plus long terme. Ce sont des phénomènes qui sont amenés à se reproduire, voire à s'accentuer. C'est vrai ici et partout en France", prévient Gabriel Attal au sujet des phénomènes climatiques comme les inondations du Pas-de-Calais. Le Premier ministre promet qu'il se rendra de nouveau dans le département dans un mois. "Je ne vous lâcherai pas", lance-t-il.

Lors d'une prise de parole devant les élus locaux, Gabriel Attal annonce le versement d'une enveloppe supplémentaire de 10 millions d'euros. Ils s'ajoutent aux 50 millions débloqués par le Département début décembre 2023. Dans le même temps, le Premier ministre assure que l'État prendra en charge à 100% les travaux dans les communes les plus touchées.

Un échange houleux avec un jeune propriétaire inondé

Devant la boulangerie de Blendecques, un habitant interpelle le Premier ministre, exaspéré par ce qu'il vit depuis novembre. "L'entretien des berges, tout ça n'a pas été fait. Comment on fait, nous ? Parce qu'en attendant, on perd de l'argent. On a acheté notre maison il y a moins de deux ans et on a été inondé deux fois. Deux fois 80 centimètres. Là, il ne reste que les parpaings chez moi."

Depuis, cet habitant est logé ailleurs. "En attendant, on paie double loyer. Parce qu'il faut payer le prêt immobilier et la location. EDF, le gaz, on le paie double. On va devoir payer la taxe foncière alors qu'on ne vit plus dans le logement. Comment ça se passe ? Vous pouvez nous expliquer?", lance-t-il.

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Victime des inondations, ce propriétaire a montré à Gabriel Attal son exaspération. ©Léo Marron / France Télévisions

"Mon état d'esprit, ce n'est jamais de rester tranquillement dans mon ministère, c'est de venir sur le terrain, me confronter aux gens qui ont des problèmes, y compris pour me faire engueuler. [...] Je sais que pour vous, qui le vivez au quotidien, c'est très difficile  c'est démoralisant et que vous avez du mal à y croire mais on va continuer à agir", promet Gabriel Attal à deux jeunes propriétaires désabusés par la situation. "On est en train de simplifier toutes les procédures", répète-t-il.

Une riveraine interpelle le Premier ministre au sujet du versement tardif des assurances. "C'est long, depuis novembre. L'expert est venu mais il faut attendre qu'il rende son rapport. Après, les assurances vont payer, mais quand ? Je n'ai plus de meubles, on fait quoi?", lance-t-elle. Gabriel Attal rappelle qu'il a obtenu que les sinistrés n'aient pas à payer de double franchise malgré les deux inondations.

Le Premier ministre face à des sinistrés à bout

"Je sais qu'il n'y a des choses qui ne vont pas assez vite. Maintenant, on met la pression aux assurances pour que les versements arrivent vite. Et on doit faire tous les travaux qui n'avaient pas pu être faits depuis des années pour éviter que ça se reproduise", répond le Premier ministre, ajoutant que les délais pour entamer des travaux de curage sont passés de neuf à deux mois.

L'important, c'est se demander ce qu'on fait pour pouvoir être paisible

Une commerçante de Blendecques à Gabriel Attal

"On vit la peur au ventre", lance une commerçante au Premier ministre, craignant de voir de nouveaux épisodes d'inondations dans les prochains mois. "L'important, c'est se demander ce qu'on fait pour pouvoir être paisible", continue-t-elle. Des travaux de curage des cours d'eau doivent être engagés.

Gabriel Attal s'entretient avec des commerçants

"J'avais pris l'engagement de revenir un mois plus tard. Ne pas revenir pour revenir mais pour mesurer ce qui a bougé et ce qui doit encore bouger", a indiqué Gabriel Attal à son arrivée à Blendecques. En échangeant avec une bouchère qui n'a pas pu rouvrir son commerce depuis novembre, il a rappelé que l'aide de 5.000 euros à destination des TPE sera versée d'ici la fin du mois.

Gabriel Attal, dont l'hélicoptère a atterri à l'aérodrome de Merville, est arrivé à la boulangerie "Au Fournil du Balain" de Blendecques. Les gérants avaient dû fermer leur commerce pendant trois semaines à cause des premières inondations à l'automne 2023. L'occasion d'échanger avec plusieurs commerçants de la commune.

Le 2 février, l'État a annoncé le versement d'une aide pouvant aller jusqu'à 5.000 euros à destination des TPE et des indépendants. Une aide destinée à couvrir les pertes d'activités qu'ont engendrées les inondations, non remboursables par les assurances.

La veille de ce déplacement, le sujet des sinistrés et de leur désarroi a été abordé à l'Assemblée nationale. Le député du Pas-de-Calais Bertrand Petit a interpellé le Premier ministre, lui reprochant de ne pas agir assez vite pour donner des solutions. "Malgré les visites ministérielles set les promesses, ils ont le sentiment que rien n'avance. Pourtant, il y a urgence", avait lancé le député.

En réponse, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu avait énuméré les mesures prises par l'État avant d'ajouter : "Si les solutions miracles existaient, nous le saurions."

Le Premier ministre devait débuter sa visite à 13h30 dans la commune de Blendecques. Mais d'après notre équipe de reportage présente sur place, il ne devrait arriver que vers 15h. Accompagné du ministre de la Transition écologique, Gabriel Attal doit présenter les dispositifs zones inondables des services de l'État.

Attal de retour au tabac de Clairmarais

Après un passage à Longuenesse, autre commune durement touchée par les inondations de novembre 2023 et janvier 2024, Gabriel Attal doit retourner dans le bar-tabac "Le Relais du Lac", à Clairmarais. Lors de son premier déplacement, le Premier ministre s'y était déjà rendu. L'échange avec la gérante du lieu avait été particulièrement commenté.

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Lors de la première visite de Gabriel Attal, les habitants des environs de Saint-Omer sinitrés lui avaient demandé des réponses rapides. ©France Télévisions

À peine nommé Premier ministre, Gabriel Attal s'était rendu dans le Pas-de-Calais le 9 janvier 2024 dans un département frappé par des inondations historiques. Un mois plus tard, ce 8 février, il se rend de nouveau dans le secteur alors que des pluies discontinues font craindre de nouveaux débordements des cours d'eau.

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