Crainte de nouveaux réglements de compte après l'assassinat de Beauzelle

Un Toulousain de 29 ans, récemment incarcéré pour tentative de meurtre, est mort criblé de balles de kalachnikov ce jeudi à Beauzelle, près de Toulouse, victime du troisième assassinat depuis huit mois autour du quartier des Izards. Le point sur le dossier.

L'assassinat de Beauzelle : que s'est-il passé ?

Jeudi "vers 2H00 du matin, un homme qui rentrait en voiture sur le parking de sa résidence a été abattu de multiples coups de feu tirés par au moins deux armes dont une arme de guerre et un fusil de chasse", a indiqué le procureur de la République de Toulouse, Michel Valet, au cours d'une conférence de presse au palais de justice.

Cette exécution a eu lieu en pleine nuit, devant un petit immeuble d'habitation de Beauzelle (5.000 habitants), une commune située à une dizaine de kilomètres au nord-ouest de Toulouse.

Cette fois, la victime portait "des blessures sur l'ensemble du corps, sauf à la tête" et "une quinzaine de douilles de calibre correspondant à une arme de guerre ont été retrouvées", a-t-il précisé. Des policiers avaient auparavant évoqué des
"tirs de kalachnikov".

Beauzelle : une moto incendiée après les faits

A Beauzelle, la victime est arrivée à bord d'une BMW série 3 - et non pas une Porsche Cayenne, comme indiqué dans un premier temps de source policière. L'assassinat a eu lieu aussitôt après, selon le témoignage de sa compagne qui a entendu les rafales de tirs et a pu voir ensuite "deux hommes s'enfuir à pied", a indiqué le procureur.

Vingt minutes plus tard, une moto était "incendiée à 6-7 kilomètres de là, selon le magistrat. Un deux-roues qui pourrait avoir servi aux assassins dans leur fuite. Le service régional de police judiciaire (SRPJ) a de nouveau été chargé de l'enquête.

Qui était la victime de Beauzelle ?

La victime a été identifiée comme étant Walid Larbi-Bey, né en Algérie en 1984, connu de la police pour différents cambriolages et vols avec violence, a indiqué une source policière. Il avait déjà condamné plusieurs fois par la justice.

L'homme était surtout "suspecté d'être impliqué comme auteur dans une tentative de meurtre en bande organisée" commise le 5 décembre, a expliqué le procureur. Un cycliste - pizzaiolo de l'établissement "Le Milano", selon la police - avait alors été percuté volontairement par un véhicule puis visé par un tir. Quelques jours plus tard, M. Larbi-Bey avait été mis en examen et placé en détention provisoire, avant d'être remis en liberté, en mai, sous contrôle judiciaire.

Les liens avec les fusillades de décembre et janvier aux Izards

Mais les enquêteurs font avant tout le lien avec le quartier toulousain des Izards où la victime résidait jusqu'à récemment, et théâtre d'"une série d'agressions criminelles" depuis le 4 décembre. "On a des raisons sérieuses d'envisager des rapprochements entre ces différents faits", a commenté M. Valet.  Les Izards sont souvent décrits comme une des plaques tournantes du trafic de drogue de la ville et font partie de la Zone de sécurité prioritaire nord-est créée fin 2012 à Toulouse.

Évoquant "une nouvelle affaire terrible à Toulouse", le procureur a envisagé d'éventuelles représailles. "A chaque fois que ce type de fait se produit, on peut craindre des actes en retour", a-t-il dit.

Deux assassinats avaient secoué ce quartier, en décembre 2013 puis en janvier.

Le 8 décembre, un garçon de 18 ans réputé sans histoires avait été mortellement blessé quand plusieurs rafales de kalachnikov avaient été tirées sur un groupe dans un hall d'immeuble. Puis, le 21 janvier, un homme de 25 ans avait été abattu dans la pizzeria "Le Milano"des hommes avaient surgi pour tirer une quinzaine de coups de feu, route
de Launaguet.


Un bon connaisseur du dossier avait ensuite expliqué que la pizzeria était au coeur des investigations sur des fusillades de décembre, sur fond de "règlements de comptes entre bandes rivales" soucieuses de "mettre la main sur divers trafics
des Izards".
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