Depuis 7 ans, la maman de Mathis se bat pour retrouver son fils

Le 2 septembre 2011, Mathis, alors âgé de 8 ans, était enlevé par son père. Si ce dernier a été arrêté puis condamné, le garçon, lui, n'a jamais été retrouvé. Sa mère, Nathalie Barré, se sent abandonnée par la justice et mène sa propre enquête. C'est le combat de sa vie.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Si un jour je retrouve Mathis par mes propres moyens, la justice, elle a plutôt intérêt à faire profil bas", lâche froidement Nathalie Barré, "parce que je ne parlerai pas qu'en mon nom, je parlerai aussi au nom de gens qui sont dans la même douleur que moi et qui galère aussi comme moi. Parce que je ne suis pas toute seule".

Cette année encore, Mathis ne fera pas sa rentrée à Caen. Le 4 septembre 2011, Nathalie Barré signalait la disparition de son fils. Deux jours plus tôt, le jeune garçon âgé de 8 ans, retrouvait son père, Sylvain Jouanneau, pour un weekend en garde alternée. L'homme de 37 ans sera interpellé trois mois plus tard à Villeneuve-les-avignon, dans le Gard. Auparavant, sa voiture a été retrouvée dans les Pyrénées atlantiques et un mandat d'arrêt européen a été lancé contre lui. Quand les forces de l'ordre le retrouve, il est seul. Aucune trace de Mathis.

Son procès s'ouvre en juin 2015 aux assises du Calvados. L'homme qui a toujours refusé de dire où se trouvait son fils n'en dira pas d'avantage. Des mois d'enquête menée aux quatre coins de la planète (Italie, Espagne, Etats-Unis, Canada, Maroc) n'ont pas permis de localiser l'enfant. Malgré les supplications de ses propres parents, Sylvain Jouanneau reste inflexible: l'homme refuse les accusations d'enlèvement et de séquestration et affirme agir pour le bien de l'enfant. C'est pourtant pour ces deux motifs qu'il sera condamné à 20 ans de réclusion.
 
"C'est juste une étape. Moi, je continuerai mon combat pour retrouver mon petit garçon. Je peux dire maintenant que j'ai tourné la page avec Monsieur Jouanneau: je ne consacrerai ma vie qu'à retrouver mon petit garçon", déclare Nathalie Barré à l'issue du verdict. Un mois plus tard, un nouvel appel à témoins est lancé. Il est accompagné d'une photo réalisée par une association américaine spécialisée dans la recherche d'enfants disparus travaillant avec le FBI. Le cliché reproduit le visage de Mathis "vieilli" de quelques années. Parallèlement, le parquet de Caen ouvre une information judiciaire pour homicide contre x.  Dans sa cellule, Sylvain Jouanneau continue d'affirmer que son fils est toujours vivant.
 
"J'ai changé trois fois de juge d'Instruction. A chaque fois le nouveau juge ne connaît pas le dossier qui est extrêment lourd à gérer (il contient plus de 9000 pages). Pour moi, ce n'est pas entendable, c'est un dossier qui devrait être instruit par une seule personne depuis le début", déplorait l'an dernier Nathalie Barré sur notre antenne. Dans son combat pour retrouver son enfant, la mère de Mathis se sent abandonné par la justice. Mais ne baisse pas les bras. En décembre 2017, avec l'aide d'un ami imprimeur, elle lance une campagne d'affichage dans les rues de Caen. Au printemps dernier, une pétition est lancée sur internet pour interpeller les ministères de la justice et de l'Intérieur. Elle a recueilli plus de 55 000 signatures. "J'avais déjà de l'espoir avant, mais je crois qu'il est encore plus fort maintenant."


Reportage de Franck Bodereau, Anthony Ducruet, Marc Michel et Fabrice Lefeuvre
 

Intervenantes:
Nathalie Barré, mère de Mathis Jouanneau
Catherine Denis, procureur de la République de Caen (archives décembre 2011)
Me Véronique Demillière, avocate de Sylvain Jouanneau (archives, juin 2015)

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information