La mer peut elle rester un grand espace de liberté ? A l'approche des traditionnelles grandes marées de septembre, comment éviter de nouveaux drames comme on a pu en connaître ces derniers mois ?

Société
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 Après le décès de trois sauveteurs de la SNSM le 7 Juin dernier au large des sables d’Olonnes, le 12 août dernier, 3 enfants âgés de 7 à 13 ans trouvaient la mort dans le naufrage d’un  bateau de plaisance de 5m20 à moins de 800 mètres de la plage d’Agon Coutainville. Les deux fillettes et un garçon sont restés bloqués dans la cabine du bateau qui s’était enfoncé après avoir chaviré, trois adultes ont été récupérés sains et saufs.
Ce jour là, la mer était formée, le propriétaire du bateau n’avait qu’une seule sortie à son actif, il ne possédait son permis que depuis deux mois et le moteur de l’embarcation se serait arrêté avant ou lors du  naufrage.
   

Un accident qui pose beaucoup de questions, l’enquête se poursuit.

La mer permettait-elle de sortir avec ce genre de bateau ? 
Le pilote avait-il assez d’expérience ? 
Le bateau était-il en état ?
Une enquête sous la direction du parquet de Coutances a été ouverte et les conclusions d’un rapport très prochain déterminera les suites à donner mais Cyril Lacombe, le procureur de Coutances s'est dit déterminé à « aller jusqu’au bout afin de faire toute la lumière sur une affaire grave qui a coûté la vie à 3 enfants ». Il a donc deux possibilités : soit demander un complément d’enquête ou décider dès maintenant de l’ouverture d’une information judiciaire pour rechercher d’éventuelles responsabilités pénales.
 



Faut-il durcir l’examen du permis bateau ?

Chaque année, 70 000 personnes passent leur permis côtier moyennant 150 à 350 euros et cela en moins de 48 heures. C’est le formateur du bateau école qui valide les compétences du candidat après deux à quatre heures de pratique effectuées dans le bassin du port si la mer est trop agitée. La partie théorique dure en moyenne huit heures en une journée et vise à préparer le candidat à répondre à 30 questions sous forme de QCM (Questions à Choix Multiple)
 
 


Quel avenir pour le sauvetage et la sécurité en mer ?

Depuis le naufrage de la vedette SNSM et le décès de trois auveteurs aux Sables d’Olonnes, une mission d’information sur le sauvetage en mer et la sécurité maritime a été lancée, elle est présidée par la sénatrice (PS) du Calvados Corinne Feret. Des propositions sont attendues pour début 2020.
A ce jour, le sauvetage en mer est coordonné par les Cross (Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage). Il permet de coordonner les secours de la Marine Nationale, de la Gendarmerie Maritime, des sauveteurs de la SNSM et des pompiers.
L’an dernier entre juin et septembre 2018, sur la zone de la Manche et de la Mer du Nord, 1 219 personnes ont ainsi pû être secourues, et 41% des 577 interventions ont été réalisées par la SNSM.
 
  

Secours en mer : la facture est salée

En France à ce jour, l’intervention pour secourir une personne victime d’un naufrage, d’une noyade ou isolée par la marée est gratuite mais elle coûte cher à l’Etat ou à la SNSM. Un exemple : un voilier de 8 mètres n’ayant plus donné de nouvelle depuis le début de la matinée et ayant moblilisé un hélicoptère et cinq vedettes SNSM aura coûté 40 000 euros sans compter la mobilisation des gendarmes et des pompiers....alors que le plaisancier était rentré chez lui.

 


Le sauvetage humain n’est pas facturé mais en revanche, si le matériel est ramené par la SNSM, les tarifs peuvent vite grimper... de 150 euros l’heure pour une planche de kite surf jusqu’à 690 euros l’heure pour un bateau de plus de 12 mètres.   

La SNSM doit-elle fonctionner comme une entreprise privée ?

C’est une des questions qui est posée car de nombreuses interventions pourraient être évitées s'il était exigé une meilleure connaissance de la météo, de la mer, un matériel en meilleur état ou simplement une vérifiaction du niveau d'essence dans le moteur des embarcations.
 

 A l’instar de l’Angleterre, la France pourrait-elle confier les opérations de sauvetage à des sociétés privées dotées de vedettes et même d’hélicoptères et faire payer la facture aux « naufragés » ou à leurs compagnies d’assurance ? On compte 6 000 sauveteurs bénévoles à la SNSM et seulement 80 salariés alors qu’Outre Manche, ce sont plus d’un millier de sauveteurs professionnels qui sont prêts à intervenir si l’alerte leur est donnée.

Sécurité en mer : quel dispositif pour demain ?


Pour aller plus loin dans la réflexion, Franck Besnier invite sur le plateau de Dimanche en politique :
Corinne Féret, Présidente de la mission d’information sur le sauvetage en mer
Marine Monjardé, Porte parole de la préfecture maritime Manche, Mer du Nord
Philippe Valetoux, Délégué SNSM de Seine-Maritime
Jean Lepigouchet, Président du comité 50 de la pêche de loisir
 

► Dimanche en politique
     22 Septembre à 11H30
     sur France 3 Normandie

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