Etretat (Seine-Maritime) est l'une des destinations préférées des touristes français et étrangers. Comme dans d’autres villes côtières de la Manche, des projets sont en cours pour faire face à cette affluence touristique. Explications.
La ville d’Arsène Lupin séduit depuis des décennies et de plus en plus. Au fil des ans, Etretat (Seine-Maritime) a vu son nombre de visiteurs grimper. Cette forte affluence, auparavant réservées aux vacances scolaires, est désormais durable. Le stationnement en cœur de ville est devenu la hantise des habitants : "quand je vais en bord de mer je vois des voitures passer trois fois en centre-ville pour trouver une place" se désespère un habitant. Une autre habitant confirme :"à partir de 10 heures, il n’y a plus de place sur les parkings et c’est tous les jours, c’est affreux !"
Pour les aider, la commune et le département envisagent différents projets pour accueillir les touristes et faciliter la vie des habitants. Récemment au moment des vacances de Pâques, la commune a aménagé un parking gratuit à 20 minutes à pied du centre-ville.
Une solution ponctuelle qui n’est pas suffisante pour l’association "Etretat demain" : « L’idée serait de faire un parking supplémentaire tout en gardant à l’esprit qu’Etretat ne peut pas accueillir tout le monde au même moment. Il faudrait éventuellement organiser des navettes, aider les gens à se diriger vers le centre-ville pendant ces jours de grande affluence, pour pouvoir sortir les voitures du centre-ville », propose Shaï Mallet, co-fondatrice de l'association Étretat demain
Vers un tourisme durable
Pour gérer au mieux la fréquentation du littoral, 13 communes allant de Fécamp au Nord au Cap d'Antifer au Sud sont rassemblées sous « Le Grand Site ». Il constitue le point d'orgue de la côte d'Albâtre, hautes falaises crayeuses qui constituent sur 120 km le littoral du Pays de Caux et rendues célèbres par de grandes arches et une aiguille en mer.
Mais le site est aussi intéressant pour ses paysages de grandes cultures : « Un plateau ondulant en balcon sur le panorama de la mer », et pour ses « valleuses intimes, tour à tour jardinées ou sauvages ». Des peintres comme Gustave Courbet, Eugène Boudin ou Claude Monet (plus de 80 tableaux sur ce site) ont beaucoup contribué à la renommée de ces Falaises; de même des écrivains comme Gustave Flaubert, Guy de Maupassant ou encore Maurice Leblanc qui y vécut.
Le site est protégé au titre de la loi de 1930 pour une grande partie de son territoire et abrite également plusieurs zones Natura 2000 et Espaces naturels sensibles, propriétés du Conservatoire du Littoral du fait de sa richesse en terme de biodiversité.
Avec le département de Seine-Maritime, tous travaillent sur une réorganisation du territoire et veulent mettre en place un tourisme durable : « C’est travailler sur le billet SNCF Paris Etretat, sur le vélo électrique, sur le sentier du littoral, le vélo-rail qui est aux Loges. C’est pouvoir proposer aux touristes de consommer différemment le territoire et ne plus être là simplement pour prendre une photo mais bien de s’immerger dans ce territoire et comprendre la grandeur de ces paysages », précise Florence Thibaudeau-Rainot, Vice-présidente du Département de la Seine-Maritime.
Des paysages impressionnants mais fragiles. Récemment, la pointe du Hoc s’est effondrée dans le Calvados. Une érosion malheureusement inévitable sur les falaises normandes.