Rouen : pourquoi la station de métro Palais de Justice porte désormais le nom de Gisèle Halimi ?

Depuis le 27 aout 2022, la station de métro de Rouen Palais de Justice porte désormais le nom de Gisèle Halimi. Le patronyme de l’avocate qui s’est toujours battue pour le droit des femmes est désormais symboliquement rattaché à ce haut lieu de la justice à Rouen.

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Chose promise chose due c’est ainsi que le maire de Rouen Nicolas Mayer Rossignol a officialisé le nouveau nom de la station de métro « Palais de Justice Gisèle Halimi »

 

Le président de la Métropole a rappelé dans son tweet qu’il tenait son engagement exprimé en juin 2022 : « nous lancerons un appel à propositions pour que cette combattante du droit des femmes ait une représentation dans l’espace public, à la mémoire de son engagement ».

La statue de Napoléon remplacée par le buste de Gisèle Halimi ?

C’est une proposition qui avait fait couler beaucoup d’encre il y a quelques mois. Au moment du démontage de la statue de Napoléon située place de l’hôtel de ville, la mairie avait ouvert une consultation citoyenne en ligne pour proposer aux habitants de Rouen de remplacer la statue de l’empereur. Plusieurs personnalités avaient été proposées et le choix personnel de Nicolas Mayer Rossignol tendait vers l’avocate Gisèle Halimi. Finalement, le vote a confirmé le maintien de Bonaparte au cœur de la ville aux cents clochers. Cependant au moment de cette consultation citoyenne, 68% des votants avaient suggéré une meilleure représentation des femmes illustres dans l’espace public.

« C’est un engagement double : le premier concerne l’égalité entre les femmes et les hommes. Alors la représentation dans l’espace public n’est malheureusement pas le sujet d’inégalité : il y a les salaires, les conditions de travail, les carrières ….mais ce n’est pas anodin. A Rouen, sur 1000 rues il n’y a que 41 qui portent un nom propre féminin c’est-à-dire 4%. A vrai dire c’est la moyenne nationale », regrette le maire Nicolas Mayer-Rossignol

« Le deuxième engagement, c’était de reconnaitre des personnalités féminines qui font ou ont fait l’histoire de France mais aussi des valeurs que nous défendons. En l’occurrence, le droit à disposer librement de son corps. Et chacun connait l’engagement et la réalité des actes de Gisèle Halimi », précise le maire.

Un appel à projet artistique va être lancé par la mairie pour une représentation de l’avocate Gisèle Halimi. L’œuvre permanente sera exposée place Foch et pourrait être mise en place avant l’Armada 2023.

Figure de la lutte pour les droits des femmes, l’avocate franco-tunisienne Gisèle Halimi s’est battue tout au long de sa vie pour les droits humains de manière générale.  Parmi ses combats, on retrouve l’abolition de la peine de mort, la parité en politique ou encore la dépénalisation de l’homosexualité. A l’instar de Simone Veil, l’un des combats majeurs de la vie et carrière de Gisèle Halimi est celui pour le droit à l’IVG. Le 5 avril 1971, elle fait partie des 343 femmes à affirmer s’être fait avorter dans Le Nouvel Observateur, au risque de poursuites pénales allant jusqu'à l'emprisonnement. Sur sa vie et ses combats, Gisèle Halimi écrira en tout une quinzaine de livres dont le dernier, Histoire d’une passion, sorti en 2011, alors qu’elle avait 84 ans.

Un quartier de Rouen 100 % féminin

C’est une des ambitions affichées clairement par la mairie : renforcer les images des femmes illustres dans l’espace public. Des statues, bustes et autres représentations artistiques de femmes seront installées dans des lieux passants comme le parvis de la gare, les quais de Seine, l’Île Lacroix, l’esplanade Pasteur ou encore à proximité du Palais de justice.

Le futur quartier Flaubert sur la rive Gauche de Rouen va servir de boosteur pour combler plus rapidement ce déséquilibre. Les rues et places de ce futur quartier de la ville porteront uniquement des noms de femmes illustres. 7 ont déjà été choisies par l'équipe municipale, dont Camille Claudel et Diane Fossey. Ce travail symbolique est indispensable pour Laura Slimani : "On agit sur le plan de l'éducation, on fait des campagnes de prévention dans l'espace publique, mais le symbole est également important parce que la question de l'égalité entre les femmes et les hommes, elle se joue beaucoup sur les représentations et les stéréotypes."

Au sein du palais des sports « Kindarena », deux salles qui portaient auparavant des numéros ont été renommés par le patronyme de la tenniswoman Amélie Mauresmo et la basketteuse Céline Dumerc. L’inauguration devrait avoir lieu en présence des deux championnes.

Une exposition pour les journées du Matrimoine

En septembre 2021, à l’occasion des Journées du Matrimoine 2021, une exposition gratuite était installée dans différents quartiers de Rouen pour célébrer les femmes inspirantes de la ville, souvent méconnues. Cinquante femmes de lettres, des arts, combattantes, engagées en politique, économie ou encore médecine, ont ainsi été mises en lumière par l’exposition Femmes rouennaises inspirantes. Elles avaient comme point commun d’être nées à Rouen, d’y avoir vécu ou encore d’y être enterrées).

 

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