Dans la ville du Lot-et-Garonne, le souvenir du meurtre de la collégienne reste prégnant. Le maire de Tonneins, proche de la famille de Vanesa, revient sur le drame qui a secoué sa ville.
Une année a passé depuis le meurtre de Vanesa, et le souvenir de cette nuit de novembre est resté gravé, indélébile, dans la mémoire de cet habitant de Tonneins. "Ce soir-là, on a entendu un grand cri dans la nuit, ce n'est que le lendemain qu'on a compris que c'était celui de Vanesa", témoigne-t-il.
Le 18 novembre 2022, la jeune fille de 14 ans quitte son collège de Germillac, près de Tonneins, à la mi-journée. Le soir, sa mère ne la voyant pas rentrer, signale sa disparition. Les images de vidéosurveillance permettent de retrouver sa trace.
Un véhicule suspect est identifié par la gendarmerie et son propriétaire est interpellé dans la soirée. C'est alors que Romain C., 31 ans, prononcera ces fameux mots : "Je sais pourquoi vous êtes là." Il avouera, en garde à vue, avoir violé puis étranglé la jeune fille. Sur ses indications, le corps sera retrouvé par les gendarmes dans une maison abandonnée de Birac-sur-Trec, à quelques kilomètres de Tonneins.
"On avait peur que ça nous arrive à nous"
Parmi les camarades de classe de la jeune fille, il y a eu beaucoup d'émotions et de questionnement. "Sur le coup, mon fils a posé beaucoup de questions, ça l'a beaucoup touché et affecté", se souvient la mère de Guillian, élève au collège de Vanesa.
"On n'était pas amis mais je la voyais passer parfois, quand j'étais en 5ème, elle était en 4ème", témoigne Guillian.
On en a discuté au collège, on a fait une minute de silence.On avait peur que ça nous arrive à nous.
Guilliancamarade de classe de Vanesa
Depuis, la peur n'est pas complètement passée pour sa mère. "Encore aujourd'hui, quand j'amène mon fils à l'école, la voiture est devant la grille, je ne pars pas tant qu'il n'est pas rentré dans le collège."
Dans les rues de la ville, on se souvient encore du choc qu'a provoqué cette nouvelle. "Ça a été un stress énorme pour tout le monde, toute la population était choquée", se souvient une riveraine. "Je pense que ça restera un fait particulièrement marquant à Tonneins."
Le maire de Tonneins se confie
Un événement traumatisant pour la commune, et pour son maire, Dante Rinaudo. En première ligne au moment de l'annonce de la mort de la jeune fille, il a fait le lien entre la famille de Vanesa, d'origine espagnole, et le reste du monde. En effet, pendant longtemps, la mère de la victime ne s'est pas exprimée publiquement. Ce n'est qu'en juin qu'elle a témoigné pour la première fois auprès d'un média, après une vidéo postée sur le site de la mairie en janvier.
Un an après le drame, le maire de la commune, interrogé par France 3 Aquitaine, s'est confié sur sa réaction : "Quand on apprend cette atrocité, on réagit à l'instinct, témoigne Dante Rinaudo. Il n'y a rien de programmé, sinon être au plus près de la maman, des frères et sœurs, c'étaient des moments particulièrement difficiles pour moi, pour nous tous et surtout pour la famille."
En tant que maire, on n'est pas prédisposé à vivre des moments comme ça. Ça m'a changé.
Dante Rinaudomaire de Tonneins
"Il a fallu se reconstruire"
Une semaine après le meurtre de Vanesa, une marche blanche avait été organisée. Les habitants des environs étaient venus en nombre pour rendre hommage à la jeune fille et apporter leur soutien à sa famille. "La population a voulu être solidaire, être auprès de cette famille déchirée, se souvient le maire. Ça a été un mouvement spontané, tout Tonneins était là, tout le territoire même."
Après, la vie a repris, avec toujours le souvenir du drame. Aujourd'hui, l'élu estime que son rôle est de "mettre l'humain au-dessus de tout".
Il a fallu se reconstruire, ça a été dur, on l'avait dans l'inconscient pendant quelque temps, on ne méritait pas ça.
Dante Rinaudomaire de Tonneins
La mère et les frères et sœurs de Vanesa ont, quant à eux, décidé de repartir en Espagne. À titre privé, le maire compte bientôt leur rendre visite.
