"J'ai croisé 150 vaches mais je n’ai pas vu l'ours", de qui vient réellement le danger en montagne ?

Qui doit-on craindre le plus en randonnée dans les Pyrénées : l'ours ou un troupeau de vaches ? Si l'ours est plus dangereux, il préfère rester caché. En revanche les charges de vaches en estives sont fréquentes en été. Alors prudence.

On parle beaucoup de l'ours avec cette attaque en Italie, qui avait coûté la vie à un randonneur. Attaque rare qui en fait oublier le danger des vaches en estives. Ce sont elles qu'il faut craindre le plus.

L'ours "à la mode"

Michaël est accompagnateur en montagne dans le Couserans en Ariège. Régulièrement, il guide des groupes de randonneurs ou des colonies de vacances en bivouac. Mais l'ours, il ne l'a jamais croisé", témoigne Michaël. "En revanche, en début de saison, j'ai vu ses empreintes plusieurs fois en vallée d'Ustou".

La vallée d'Ustou, et plus particulièrement les abords de l'Ossèse, est devenue un site privilégié pour l'observation de l'ours : "Ils se disent naturalistes", raconte Michaël. "C'est d'ailleurs un phénomène inquiétant. L'ours il ne faut pas chercher à le voir. Il ne faut pas le déranger. C'est en tout cas ma philosophie".

Attention aux vaches !

Car si l'ours est imposant et dangereux, il est rare de se retrouver nez à nez avec lui. Et encore plus de subir une de ses charges. Les statistiques parlent d'elles-mêmes. En France, aucun randonneur n'a été même légèrement blessé depuis plus de 100 ans.

On ne peut pas en dire de même pour les vaches : "On entend régulièrement des exemples de personnes, chargées par des troupeaux lors des randonnées l'été dans les Pyrénées", explique Michaël. Dernières en date, une famille dont le père a dû être hospitalisé en juillet ou cette touriste qui s'est blessée en voulant fuir et prise en charge pas le PGHM.

Des règles pour éviter l'accident

Elles sont très nombreuses l'été en estives et ces bovins, qui pèsent entre 400 et 600 kilos peuvent s'avérer dangereux : "À l’inverse de l'ours, la vache ira plus naturellement vers l'homme", raconte Michaël. "Pas forcément avec l'intention de charger. Elles peuvent nous confondre avec le pâtre qui apporte le sel. Du coup les gens ont peur, font un geste brusque". L'accident peut vite arriver.

Quelques règles de prudence sont donc à observer si vous devez croiser un troupeau en randonnée : gardez vos distances et ne vous approchez pas des ovins, surtout s'il y a des veaux. La mère risque de vous attaquer pour défendre sa progéniture : "Les jeux de domination corne à corne dans les troupeaux sont dangereux aussi, j'ai vu ça récemment avec un groupe d'enfant", témoigne Michaël. "Et puis il y a les vaches dominantes, à l’écart du troupeau. À Gavarnie, l'une d'entre elles avait décidé de nous faire quitter notre aire de pique-nique."

Nécessaire cohabitation

La période d'été, et particulièrement entre le 20 juillet et 15 août est la plus propice à ce type d'accidents dans le massif des Pyrénées. Il faut donc respecter scrupuleusement les consignes de prudence, ne pas chercher l'ours et laisser les troupeaux poursuivre leur route sans les embêter.

"Tout est une question de cohabitation", précise Mickaël. "La montagne appartient à tous mais la cohabitation s'applique à tous. Bergers, éleveurs, randonneurs ou naturalistes doivent prendre conscience de la nécessité de cohabiter avec les animaux".

Attention. Le risque est partout en montagne. Et pas forcément où on l'attend.

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