Cet été, des analyses ont montré que des enfants avaient été surexposés à l'arsenic après les inondations d'octobre 2018 dans la vallée de l'Orbiel. Aujourd'hui, l'Agence Régionale de Santé lance une campagne de prélèvements dans les potagers pour savoir si les légumes ont été contaminés.
A l'été 2019, des séries d'analyses effectuées sur des enfants des écoles de la vallée de l'Orbiel mettait en évidence la présence, dans les organismes de plusieurs d'entre eux, d'arsenic au-delà du seuil de recommandation sanitaire. Une pollution issue des terres des anciennes mines d'or de Salsigne, charriées en aval par les inondations du 15 octobre 2018. Aujourd'hui, l'Agence Régionale de Santé veut savoir si les polluants sont aussi présents dans les légumes cultivés par les jardiniers de l'Orbiel.
Salades polluées
Antoine Marzinotto, lui, n'a aucun doute, car il a pris les devants. L'an dernier, les 1.200 mètres carrés de son jardin potager ont été recouverts de 2 mètre d'eau. En se retirant, la crue a laissé des sédiments pollués aux métaux lourds :
J'ai fait analyser la terre, la salade, les tomates, les pommes de terre. Les salades et la terre, c'était la catastrophe ! Le reste était dans les normes.
Il y avait 25 jardiniers avant les inondations dans ces jardins ouvriers. Aujourd'hui, ils ne sont plus qu'une poignée. La plupart ont été découragés par les mauvais résultats des analyses de leur terre.
Résultats fin novembre
Face à cette inquiétude, pour mieux prendre la mesure et comprendre cette pollution, l'Etat a lancé une campagne de prélèvements sur les légumes. Un cabinet d'études s'est rendu sur une cinquantaine de végétaux dans une quinzaine de jardins. Un laboratoire devrait proposer des résultats complets vers la fin novembre.
Quelles recommandations sanitaires ?
Ensuite seulement viendra ensuite le temps de l'interprétation des données et des éventuelles décisions, comme l'explique Dominique Mestre-Pujol, ingénieure en santé environnementale à l'Agence Régional de Santé (ARS)-Aude :
Lorsque nous allons recevoir l'ensemble des résultats, nous en ferons une interprétation sanitaire à l'ARS avec l'INERIS [Institut National de l'Environnement Industriel et des Risques, NDLR], un organisme expert dans l'analyse des sols pollués, et Santé Publique France. Cela permettra de redéfinir des recommandations sanitaires pratiques pour la population.
Analyses trop tardives ?
Des résultats très attendus par les jardiniers, qui regrettent tout de même la période choisie pour réaliser l'étude. Claude Montsarrat, président de l'association "Les jardins du Puisard", souligne que "c'est un peu tard", car la saison est déjà terminée et que tous les jardiniers ont cessé leurs activités.
Sacrifiés au profit d'un bassin de crue ?
De toute façon, les anciens jardins de Conques-sur-Orbiel semblent condamnés à cet endroit : le syndicat de rivière souhaiterait y implanter un bassin d'expansion pour le fleuve.