Un des deux derniers artisans boulangers de Castelnaudary dans l'Aude vit sous la menace permanente d'une coupure d'électricité. Ses factures ont triplé en un an, et les dettes s'accumulent. Il en vient à travailler plus tôt dans la nuit, en heures creuses, pour tenter de réduire ses dépenses.
Allumer son four, ce geste si banal pour un boulanger, Didier le redoute désormais. Pour réduire ses factures, il travaille la nuit. Entre 23h et 7h du matin, les heures creuses de son contrat d'électricité. "Je suis obligé de tout faire : la nuit je fais le pétrin, le four. Je jongle entre les deux. Je cours dans un sens et dans l'autre pendant six heures. À 20 ou 40 ans ça va, à 58 ans ça commence à être compliqué, explique Didier Fumanal.
À trois ans de la retraite, ce boulanger de père en fils depuis trois générations est aujourd'hui démuni.
On travaille pour payer les factures d'électricité et on n'arrive plus à vivre de son métier. Je travaille, je dors, je retravaille, je dors... Je ne fais que ça sept jours sur sept.
Didier Fumanal, boulanger à Castelnaudary (Aude)
Le risque de la coupure
Son contrat d'électricité l'engage pour trois ans et vient perturber les aides de l'état. Il y a déjà englouti toute sa trésorerie. Reste une ardoise de 3 500 euros. Il risque à tout moment la coupure d'électricité, la fermeture de sa boulangerie.
Les clients ne veulent pas y croire. "Il travaille avec sa femme et ses enfants et en fait, il y a tout une équipe menacée de disparaître", déplore un client. Il fait des efforts, et s'il a des difficultés, il faut le soutenir", ajoute un autre client.
Une cagnotte en ligne a été lancée pour leur venir en aide.
Didier lui, prend congé de l'équipe de reportage de France 3 Occitanie pour aller dormir quelques heures. Avant de se remettre aux fourneaux à la nuit tombée.
Écrit avec Chloé Fabre.