Depuis 2016, les cryptobables sont présentes dans les vignes occitanes. Ce ver, particulièrement vorace, inquiète les vignerons. Des expérimentations ont été menées durant l’été à Leucate pour lutter contre ce fléau.
Un nouveau nuisible pour les vignes occitanes se développe depuis 4 ans : les cryptoblabes. Ce ver dévaste les vignes en 48 heures. L’insecte transperce les grains de raisin et les vide de leur jus. Ne reste que la peau flétrie qui devient alors inutilisable.
On a dû vendanger très tôt l'an dernier car le ver faisait des ravages monumentaux. On a vu que c'était des cryptoblabes car les larves ont deux traits noirs.
Cécile Cazergues, responsable du vignoble à Cap Leucate
Le ver devenu papillon prolifère à cause du réchauffement climatique. Il est bien connu de l’arc méditerranéen mais la chaleur a étendu son impact aux Pyrénées-Orientales et à l’Aude.
Les viticulteurs tirent la sonnette d’alarme
Les viticulteurs tentent de trouver des solutions pour se débarrasser de cet insecte. 20 hectares parmi les 1200 hectares du vignoble de Leucate ont été le terrain d'expérimentation cet été. L’objectif : "Lutter contre les cryptoblabes sans utiliser d’arme chimique" détaille Cécile Cazergues.
En effet, depuis plusieurs années, l'association Environnement et protection du vignoble dont elle est membre, tente d'éviter les produits impactant la nature.
Les traitements par pulvérisation utilisés contre les autres parasites sont inefficaces à ce jour. Cécile Cazerugues explique : "Les vers vivent à l'intérieur des grappes." Les produits vaporisés n’atteignent alors pas leur cible.
Diffuseurs de phéromones et insectes comme solution
Le vignoble de Leucate a été le terrain d’expérimentation de deux techniques durant l’été. La première consiste à diffuser des phéromones : "Des capsules de phéromones permettent de dégager une quantité d'hormone femelle qui brouille les mâles. Ils n'arrivent pas à trouver de femelle ce qui empêche les papillons de se reproduire dans la vigne."
La seconde technique testée est l’utilisation d’un autre insecte directement diffusé dans les vignes par plaquettes. Il s’agit d’espèces d’abeilles de petite taille, des trichogrammes, qui pondent leurs œufs dans ceux des vers voraces. La progéniture des cryptoblabes est alors détruite. "C'est une technique de biocontrôle, on intègre un nouvel agresseur dans la vigne" détaille Cécile Cazergues.
Les résultats semblent encourageants bien que non définitifs à ce jour. Les derniers chiffres seront connus sous peu, en attendant, une chose est sûre : la présence des cryptoblabes est moindre que l'année dernière.