Ils connaissent des difficultés liées au prix du vin, à l'augmentation des coûts de production ou encore au contexte climatique. Les viticulteurs de l'Aude se mobilisent ce 25 novembre à Narbonne pour dénoncer le contexte de leur profession. Le point sur le contexte, les revendications, mais aussi sur le déroulé de la manifestation.
"Nous lançons à la fois un appel aux acheteurs et au gouvernement", affirme Frédéric Rouanet, le président du Syndicat des vignerons de l'Aude. Ce 25 novembre, à Narbonne, dans l'Aude, une manifestation aura lieu en soutien aux viticulteurs. Le point sur les causes, les revendications et le déroulé de cette mobilisation.
Pourquoi une mobilisation ?
Les viticulteurs de l'Aude, mais aussi plus largement de la région, sont mobilisés depuis plusieurs semaines en raison de différentes difficultés qui touchent la profession. "Depuis la guerre en Ukraine, tout a augmenté, sauf le prix du vin", s'agace Frédéric Rouanet, le président du syndicat des vignerons de l'Aude. Dans le même temps, nos charges ont augmenté de près de 40%. Nous voudrions que le prix de nos produits suive cette inflation".
Aux difficultés économiques s'ajoutent des contraintes législatives que les exploitants jugent trop pesantes. "Il y a trop de réglementations franco-françaises, au-delà de la réglementation européenne", reproche Fabien Mariscal, président des Jeunes agriculteurs de l'Aude.
Le secteur a également connu des contraintes météorologiques. La sécheresse a notamment affecté la production. "Dans une partie de l’Aude, il est tombé moins de pluie que dans le désert du Sahara", relate l'intéressé.
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Des difficultés qui fragilisent les explications existantes, mais également l'installation des exploitants, selon le président départemental des Jeunes agriculteurs. "Il y a eu entre 30 et 35 installations en 2022. Je pense que cela va baisser en 2023, et encore davantage en 2024".
Où est à quelle heure ?
La mobilisation est prévue ce 25 novembre à partir de 14h30 place de la mairie à Narbonne. Le tracé ira jusqu'au Théâtre + Cinéma - scène nationale du Grand Narbonne.
Quelles revendications ?
Les viticulteurs mobilisés demandent des aides d'urgence, notamment une "année blanche" au niveau bancaire avec la prise en charge des intérêts d'emprunt, ou encore la mise en place d'un dispositif de préretraite.
Les producteurs demandent également des aides sur le plus long terme. Cela concerne notamment une "aide à l'arrachage". "L'idée est de donner une prime pour les viticulteurs qui arrachent, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui, notamment pour ceux qui ont eu des baisses de production, et de leur laisser du temps pour replanter, jusqu'à 8 ans", détaille Frédéric Rouanet.
Ils demandent également la mise en place d'une indemnité compensatoire de handicaps naturels pour les zones les plus en difficulté.
Des revendications qui ont soulevé le scepticisme d'un autre syndicat, la Confédération paysanne, qui n'a pas appelé à la mobilisation. "Nous entendons les difficultés rencontrées et manifestons une fois de plus notre solidarité", exprime l'organisation, qui souligne par ailleurs : "nous déplorons [...] la faiblesse des revendications structurelles qui ne sont pas de nature à transformer le modèle de production viticole". Elle reproche notamment aux organisations mobilisées de "déplorer de faibles récoltes liées à la sécheresse dans un contexte général de surproduction" ou de "revendiquer en même temps un accès accru à l'eau et une distillation de crise pour détruire les stocks de vin".
Qui appelle à la mobilisation ?
La FDSEA, le Syndicat des vignerons de l'Aude, la Coopération agricole Occitanie, les jeunes agriculteurs du département et les Vignerons indépendants ont appelé à la mobilisation.
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Quelles actions sont prévues ?
Les viticulteurs de l'Aude et des Pyrénées-Orientales avaient déjà organisé le 19 octobre dernier une mobilisation jusqu'à la frontière franco-espagnole, au péage du Boulou. Ils y avaient détruit des cargaisons de vins et de produits venus d'Espagne. Les organisateurs annoncent cette fois-ci une mobilisation qui sera un "défilé".
Environ 5 000 personnes sont attendues sur place, indique Anaïs Zurita, animatrice au sein du syndicat des vignerons.
"Nous souhaitons que cela soit le début d'un mouvement, exprime Fabien Marical, le président des Jeunes agriculteurs de l'Aude. Nous sommes par exemple également allés manifester à Toulouse ce 22 novembre".
