Acheter des articles de seconde main : les Français n'y sont plus réfractaires, au contraire. Ils sont de plus en plus nombreux à le faire, et pas seulement pour lutter contre l'inflation. Surfant sur cette tendance, un vide-greniers permanent vient d'ouvrir à Narbonne (Aude).
Chiner dans une zone commerciale à toute heure de la journée : c'est désormais possible à Narbonne (Aude), où un vide-greniers permanent vient de faire son apparition. Le principe est simple : on loue quinze euros quelques étagères pour une semaine. Né en Bretagne, ce concept commercial séduit les vendeurs comme les acquéreurs. Robert a choisi d'y laisser ses accordéons : "dans les vide-greniers traditionnels, il y a beaucoup de transport et les gens tripotent beaucoup trop les objets sans vouloir acheter".
Céline, une acheteuse, est elle aussi convaincue par ce type de magasin, où les vendeurs réalimentent régulièrement les rayonnages, alors que dans un vide-greniers classique, les articles les plus intéressants s'arrachent dès le matin, laissant les retardataires sans espoir de trouver ce qu'ils cherchent.
5 à 10% de croissance annuelle
Le directeur de la franchise l'assure : le succès est au rendez-vous. Car la seconde main fait recette, sur fond d'inflation qui grève le pouvoir d'achat des Français.
Sur nos magasins, nous atteignons 5 à 10% de croissance chaque année par rapport à la première année d'ouverture de notre premier magasin à Morlaix dans le Finistère. Et on a toujours plus de nouveaux clients.
Ronan Pouliquen, co-gérant du vide grenier permanent Timicmac de Narbonne
Démarche écologique
Si le marché de la seconde main connaît un tel essor, ce n'est pas seulement une question de porte-monnaie. La question environnementale entre désormais aussi en jeu pour les consommateurs, selon le directeur d'une boutique de troc de Carcassonne.
De nombreux trentenaires sont de plus en plus attirés par le fait de recycler des objets, de moins gaspiller.
Marc Delbos, gérant de la boutique "Carcassonne troc"
L'alimentaire passe à l'anti-gaspi
Ce désir de ne plus gaspiller modifie aussi les habitudes d'achats alimentaires. Selon un sondage réalisé en ligne par Too Good To Go & Yougov, sur 1020 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus du18 au 20 juillet 2023, plus de 8 Français sur 10 ont adopté des comportements anti-gaspi.
Ils font par exemple attention aux dates de péremption, en planifiant leurs repas et en anticipant ceux du midi. Ils sont 36% à réutiliser les restes et 40% à avoir adopté le principe de la liste de courses pour limiter leurs achats.
Ecrit avec Eric Henry et Adeline Raynal.