Après une victoire à 1-0 contre Saint-Estève Perpignan, le club de football de Chusclan-Laudun (Gard) se voit contraint de rejouer le match. En cause : une simple signature manquante, relevée par l’équipe concurrente. Le club gardois doit faire appel d’ici dimanche.
Pour les joueurs victorieux, c’est une décision aussi douloureuse qu’incompréhensible. Le 3 novembre dernier, après le match de qualification pour la Coupe de France, l’équipe de Saint-Estève Perpignan porte une réserve contre l’un des footballeurs gardois : Souleymane, réfugié mineur de Côte d’Ivoire. Il manquerait la signature de son tuteur légal sur sa licence, notification indispensable, semble-t-il, pour officialiser la victoire.
Résultat : le triomphe de mercredi pourrait être totalement balayé lors du prochain match de tirage de la Coupe de France, ce dimanche à 14h30. "Passée l’euphorie, 48 heures après, on en plein cauchemar", se désole Max Tardits, le président du FC Chusclan-Laudun. "Cette décision a eu un effet émotionnel incontrôlable sur l’ensemble de nos joueurs."
Abus de pouvoir ?
Malgré l’écœurement, le club de Chusclan-Laudun garde son sang-froid. Et tente de comprendre : car en principe, le club de Saint-Estève Perpignan ne pouvait obtenir des renseignements personnels sur les joueurs de l’équipe adverse qu’à la condition de disposer d’informations émanant directement de la Ligue d'Occitanie de football.
"Il y a eu des fuites", confirme Max Tardits, qui précise rester le plus pragmatique possible. "Personne n’avait à fouiller dans la vie privée de ce joueur."
"La commission [des licences, ndlr] a eu accès à l’ensemble de son dossier", relève en plus Max Tardits. Or, le club s’estime en règle. L'erreur administrative viendrait ainsi directement de la Ligue : "on leur a fourni l’ensemble des pièces demandées, la dernière date d’il y a un mois. La licence de Souleymane a été validée, mineur ou pas, il a le droit de jouer…
Les Crocos affronteront Chusclan-Laudun ou Saint-Estève Perpignan. La rencontre aura lieu le 13 ou 14 novembre pic.twitter.com/cM7ZBzECss
— ? Nîmes Olympique (@nimesolympique) November 3, 2021
En attendant le nouveau match de ce dimanche 7 novembre, le club de Chusclan-Laudun se prépare à faire appel, preuves à l’appui. Mais garde le cap, au cas où cela ne suffirait pas… "A l’heure où je vous parle, on se met en position de rejouer le match. On verra pour la suite…"
"Au foot, tout se gagne ou se perd sur le terrain"
A 68 ans, membre du club depuis l’enfance, Max Tardits s’avoue tout de même déçu : "pour moi, ça aurait été une joie extraordinaire de fin de carrière… Après, le sport c’est du sport, l’essentiel c’est de participer. On est un club de village, on sait qu’on rebondira. On a toujours rebondi."
Alors face à la perspective de repartir de zéro avant la Coupe de France, alors que les joueurs se réjouissaient d'affronter Nîmes Olympique le week-end du 13 novembre, ne reste qu’à rebooster les troupes. "Au foot, tout se gagne ou se perd sur le terrain. On nous demande de rejouer ? On va rejouer. On nous demande de remplacer un joueur ? Ok. On va se montrer grands, honnêtes, voilà le message que l’on veut faire passer."
"L’équipe est soudée", se réjouit tout de même Max Tardits. "Pour l’instant, leur rêve est un peu tombé à l’eau. Mais les dirigeants du club, le coach et moi-même avons fait abstraction de l’effet émotionnel de cette décision pour pouvoir les remotiver." Et la fierté d'avoir poussé un club de village aussi haut dans le sport, elle, est intacte.